Quelle mouche a donc piqué l’intersyndicale ? Pour la quatrième journée de mobilisation contre la réforme Borne-Macron ce samedi 11 février, elle a décidé de changer d’heure et de lieu de rassemblement. Place de République à 10 heures du matin ! Pourquoi ? Pour gâcher nos grasses mat’ ? Pour ne pas encombrer le centre-ville le samedi après-midi et protéger le sacro-saint commerce ? Mystère... Pour couronner le tout l’Est Républicain, jamais avare d’une crasse contre les mouvements sociaux, a annoncé la manif à 10h30, ça partait mal ! D’ailleurs on était un peu inquiet.e.s vers 10h30 : ça n’était pas la foule des grands jours.

Mais la colère contre ce projet de réforme au service des plus riches est décidément trop forte ! Et dès que le cortège s’est mis en marche, il n’a plus cessé de grossir.

La place Stan, terminus de la manif, a vu arriver des gens pendant une bonne heure. Nous étions plus de dix-mille. À certains endroits la foule était incroyablement dense et joyeuse avec des chants et des slogans. Mais il faut bien admettre que l’ensemble du cortège manquait de slogans, de mots d’ordre et parfois même... d’enthousiasme. Les sirènes et les sifflets de supporters de foot ne remplaceront jamais une véritable ambiance déterminée et revendicative. Et que dire des énormes détonations que certains trouvent drôle de faire retentir régulièrement. C’est quoi le but, les gars (ce petit cortège d’artificiers est non mixte) ? Montrer que vous êtes des mecs, des vrais ? Terroriser les gosses et faire fuir leurs parents ? Virer les fragiles des oreilles et les cardiaques ?

Mais quand même ! quelle joie de voir pour la quatrième fois en trois semaines autant de gens manifester !

Cette journée de mobilisation est encore une réussite, mais à un moment il va bien falloir passer à la vitesse supérieure. Ce gouvernement au service de la bourgeoisie est buté, méprisant. Des millions de gens "qui ne sont rien" qui manifestent, ça ne le dérange pas beaucoup. Tant qu’on ne touchera pas à leurs intérêts, les bourgeois resteront inflexibles.

Il n’y a pas 36 solutions : imposons les grèves reconductibles, les blocages, et développons la solidarité entre nous : à ce régime-là, aucun pouvoir aussi arrogant et borné qu’il soit ne tient bien longtemps !