ManifESTement ! #4 : Linky et son monde technologique



Voici le quatrième épisode de ManifESTement ! : Linky et son monde technologique

Alors que l’installation (et l’opposition !) aux compteurs communicants Linky bat son plein, l’émission propose de revenir sur l’histoire de l’électrification et la numérisation du monde, et d’analyser les conséquences que celles-ci entraînent.

À écouter ici :

Pour télécharger l’émission : ici.

Le sujet central de cet épisode est le compteur communicant Linky mais vous trouverez aussi une rubrique partage de lectures, des brèves sur prisons du Grand Est et un agenda.

À propos de prison :

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Cet épisode a été enregistré le 18 mai 2021.

Bonne écoute !

Manifestement, il y avait beaucoup de chose à dire !

Et, malheureusement, quelques erreurs et imprécisions se sont glissées dans cette émission...

Il a été dit que le Linky mesure la consomnation individuelle de chaque équipement. C’est faux. Linky mesure la consommation électrique globale du circuit électrique en amont duquel il est branché, mais c’est tout. Par ailleurs, le compteur Linky ne communique pas par radio-fréquences (ni RFID, ni rien) mais par courants porteurs en ligne (CPL), qui passent par le câble électrique qui arrive au compteur. (Les CPL peuvent cependant provoquer des émissions d’ondes électromagnétiques, ce qui constitue l’inquiétude de certaines associations, sur le plan sanitaire.)

Quant au big data, une confusion règne. Si les données du big data sont effectivement stockées dans des data centers, la réciproque n’est pas forcément vraie : les data centers stockent juste des données (ou font des calculs dessus), mais ça peut être tout type de données. Ça peut être vos mails, votre site web, etc. Et si l’incendie chez OVH a eu un tel impact, c’est surtout que le data center qui a brûlé hébergeait un gros paquet de sites web.

À propos de la question des prix qui varient dans la minute et des factures qui passent du simple au triple du jour au lendemain, cela demanderait une dérégulation totale du marché de l’électricité, ce qui n’est (heureusement) pas encore le cas.

Enfin, dire que l’énergie nécessaire au traitement des données de consommation fournies par les Linky annule les économies potentielles d’énergie sur le réseau dues à un meilleur équilibrage de la distribution est un peu rapide. Certes, le traitement des données consomme de l’électricité, mais cela reste largement en dessous (de plusieurs ordres de grandeur) de ce qui peut être économisé par un meilleur équilibrage du réseau. Par contre, il n’est pas évident du tout que ces « économies » d’énergie ne soient pas complètement annulées par le coût de fabrication, de déploiement et de remplacement des dizaines de millions de Linky installés en France.

En bonus, les questions de l’obsolescence et de l’extractivisme n’étant pas abordées dans l’émission, il serait bien de rappeler que, contrairement aux anciens compteurs, bien plus robustes et fabriqués à partir de composants simples, les Linky sont de véritables ordinateurs, avec des puces en silicium et plein d’autres composants électroniques : ils sont bien plus fragiles, il va falloir les remplacer plus souvent, et leur fabrication repose sur l’extraction de terres rares (avec les mines dégueulasses en Chine ou au Congo, l’exploitation des ressources naturelles et des populations, le néo-colonialisme, etc., qui vont avec) et sur des usines de production extrêmement énergivores et polluantes. Et cela semble être parmi les arguments majeurs à opposer à Linky et à toutes ces merdes que l’on nous impose au nom du Progrès™.


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