L’inverse est vrai depuis le 5 décembre, et les pratiques de blocage et de manif sauvage des GJ ont inspiré bon nombre de syndicalistes las des manifs plan-plan.
Situation inédite donc, et que l’on ne retrouve pas dans toutes les villes. On vient de Saint-Avold, de Metz, ou encore d’Alsace pour participer à la convergence. Et au début, on y croit, on croit que les syndicats seront solidaires des Gilets Jaunes. On est plus de mille personnes, c’est pas si mal pour un samedi entre Noël et Nouvel An.
La manif s’élance donc, et la police est déjà partout. Il faut dire que le préfet, via Marie-Blanche Bernard, secrétaire générale de la préfecture, avait donné le ton avec un arrêté spécial interdisant les manifs de GJ (lien Facebook), visant surtout à justifier un dispositif policier encore plus important pour « encadrer » la manif syndicale.
Car depuis le 5 décembre, on a l’habitude — GJ, syndicalistes motivé-e-s et bloquheureuses réuni-e-s — de ne pas se contenter de défiler gentiment au pas de course imposé par les directions syndicales. On s’arrête, on prend des chemins de côté, on s’amuse à bloquer la rue Saint-Jean le plus longtemps possible, etc.
Mais cette fois, on est un samedi. La rue Saint-Jean est faite pour les achats, pas pour les chants révolutionnaires.
Qui plus est, la manif est déclarée jusqu’à 16h seulement. Du coup, on a d’un côté les syndicats qui bouclent la manif le plus vite possible, et de l’autre les flics qui poussent et qui gazent plus fort que d’habitude.
La stratégie de bloquer tous les carrefours de la rue Saint-Jean ne tient qu’un temps. On est sommé-e-s de rejoindre le reste du cortège... mais le reste du cortège, c’est nous !
On finit tou-te-s place de la Répulique, en se disant que les directions syndicales n’ont pas joué le jeu, qu’on aurait dû plus « Gilet-Jauner » la manif et prendre la tête du cortège. Après tout, on est samedi. On aura tout de même tenu jusqu’à après 16h : petite victoire.
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