Brigitte Macron, notre « première dame », est pour le port de l’uniforme à l’école. « Cela gomme les différences » de classe, et « on gagne du temps – c’est chronophage de choisir comment s’habiller le matin – et de l’argent – par rapport aux marques » dixit celle qui est habillée (gratuitement) par LVMH pour ses « engagements publics ».

Le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, est d’accord avec Mme Macron. « La mesure “limite les inégalités sociales” mais “permet (aussi) de mieux faire respecter la laïcité”. » [1]

En Grande-Bretagne, où on dépense en moyenne £337 (environ €375) par enfant, par an, à l’école secondaire [2], il n’y a pas ce même souci de « laïcité ». Mais l’uniforme ne fait pas grand-chose pour l’égalité des chances entre élèves, même ceux et celles de la même école. Certes, de loin, tout le monde se ressemble, mais, de près, on voit très bien si un pantalon coûte €15, €30, ou €60, voire plus. Si on porte l’uniforme de son grand frère ou de sa grande sœur, c’est encore pire. Ce qui est bon pour la planète n’est pas forcément bon pour le moral ! Cela va de soi que les uniformes portés par les élèves des écoles privées ne sont pas du tout faits – comme les élèves – de la même étoffe.

Mme Macron encore : « J’ai porté l’uniforme comme élève : quinze ans de jupette bleu marine, pull bleu marine. Et je l’ai bien vécu » (Le Monde). On est heureux.ses pour elle ! Quel doux rêve de retourner dans la France plus simple de son enfance ! Où (avant 1965) une femme mariée ne pouvait pas avoir un compte bancaire sans l’accord de son mari. Une France patriarcale, toujours sous l’emprise d’une église dans un monde où on fermait les yeux sur les scandales comme les abus sexuels dans l’Eglise sur les enfants – 216 000 victimes entre 1950 et 2020 selon la commission Sauvé, 330 000 si les victimes des « laïcs » au sein de l’Eglise sont prises en compte. Et, cerise sur le gâteau, une France moins peuplée par les gens d’« ailleurs ». La France de l’avant Mai 68 ! La France « bleu marine » ?

En Grande-Bretagne, jusqu’aux années 80, le pantalon était interdit aux filles à l’école – il l’est toujours dans certaines écoles. Est-ce que – en proposant l’imposition du port de l’uniforme à l’école – le vrai but du RN et de ses allié.e.s de tous bords ne serait pas le « contrôle social » ? Qu’en pense le mari de Mme Macron ?