Dieu pourvoira !



La messe est dite ! « Le ministre de l’Éducation Nationale, Pap Ndiaye, a indiqué le jeudi 2 février sur France Inter que son plan sur la mixité sociale à l’école sera présenté le 15 mars alors qu’il était attendu au mois de janvier [1]. »

« Cela prend un peu de temps, a-t-il souligné, Ça ne se fait pas avec un claquement de doigts. » Cela est vrai, hélas ! Mais peut-être avec quelques prières et la bonne volonté de dieu…son plan sera comme il souhaite : « Un ensemble extrêmement cohérent et extrêmement large [1]. » Amen !

« Nous sommes en train de préparer un protocole entre l’enseignement privé sous contrat, le secrétariat général de l’enseignement catholique qui est majoritaire, et le ministère de l’Éducation Nationale. Ce sera la première fois que cela sera fait », a dit le ministère. Peut-être à raison, depuis la loi de séparation de l’église et l’état en 1905. Mais, continue-t-il, « l’enseignement privé sous contrat sera partie prenante de la mixité que nous souhaitons [1] ».

Ô, combien le problème (comme dieu) est grand ! Selon l’observatoire des inégalités, « l’école française réussit aux élèves les plus favorisés [2]. » En France, les élèves de milieux très favorisés obtiennent un score moyen de 550 (la moyenne internationale des élèves du même milieu est 534) aux épreuves de compréhension de l’écrit organisées par l’OCDE. Ceux et celles de milieux très défavorisés obtiennent 443 (la moyenne internationale est 445). « La France est l’un des pays où l’écart de ces scores entre les milieux sociaux du haut et du bas de l’échelle est le plus important [2] » – 107 points. Le pays est quatrième après le Hongrie (le pire), l’Allemagne et la Belgique. L’écart moyen est de 89 points. Au Canada, (le champion) au bas du classement, l’écart est de 68 points.

Ce n’est pas, a priori, un problème pour les enfants du ministre qui sont scolarisés dans le privé (à l’école – laïque – alsacienne, cocorico pour le Grand Est !) L’école (1057€ par trimestre pour les non-boursiers – « En 2022/2023, les scolarités aidées concernent environ 11,2 % des élèves de l’École alsacienne. Nous souhaitons approcher 20 % en 2025 ») a pour devise Ad nova tendere sueta ou : « Notre tradition est dans la quête de l’innovation », et ses élèves, pas comme ceux et celles d’ailleurs, ont « le plaisir d’apprendre » [3]. Pour la famille Ndiaye, c’était une question de « sérénité [4] ».

D’où vient le problème pour le ministre de l’éducation ? La solution « miracle » de ces bahuts n’étant pas une simple question de moyens, ni de taille des classes, mais justement leur manque de mixité sociale. Si on se met à accepter tout le monde, ça risque de provoquer un effet de dilution et, en plus, de faire fuir les riches.

Par contre, avec un (tout petit) peu de sélection ici et là, on pourrait s’assurer de la « qualité » des élèves boursier.ère.s et, enfin, trouver une justification des subventions de l’état et des collectivités territoriales données aux écoles privées – 12 milliards en 2020 selon la Fédération Nationale de la libre pensée [5]. C’est juste dommage pour Pap Ndiaye qu’il n’y ait pas (pour l’instant) d’uniforme à l’école des ses enfants – comme pour le port des signes religieux à l’école, il est plutôt contre. Sinon, Brigitte Macron aurait été (peut-être) un peu moins mécontente du choix de son mari (et d’Elizabeth Borne !) comme remplaçant de Jean-Mimi Blanquer (son chouchou) [6].

Mais, n’ayez pas peur ! Ouvrez vos cœurs (au souffle de dieu) ! Ayez un peu de foi en son amour pour vous et la réussite de nos enfants et « faisons la ensemble ! [7] »