Chacun a pu prendre connaissance des récentes mesures prises par le gouvernement des talibans en Afghanistan contre les femmes afghanes : toujours plus de lois répressives contre elles. "Interdiction de chanter", de parler en "public", après les avoir chassées des écoles, des universités, des milieux de travail et de tous les lieux publics. Inimaginable barbarie ! Et des centaines de femmes sont en danger de mort car recherchées par les talibans.
L’antenne locale du Comité International de défense des femmes afghanes avec les organisations [1] qui soutiennent ce combat à Nancy a relancé la préfecture de Meurthe-et-Moselle pour les cas qu’elle connaît. Nous attendons une réponse à cette demande d’audience.
D’autre part, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) du 11 juillet 2024 a émis un avis qui concerne en particulier les femmes afghanes. La conclusion de la CNDA est la suivante (en gras, souligné par nous) : "L’ensemble de ces constatations a conduit la Cour à juger que les femmes et les jeunes filles afghanes, qui refusent de subir ces mesures discriminatoires portant atteinte à leurs droits et libertés fondamentaux du seul fait qu’elles sont de sexe féminin, sont fondées à obtenir le statut de réfugiées. La Cour a donc accordé le statut de réfugié aux requérantes qui l’avaient saisie." [2]
Nous devrons établir comment nous pourrons nous appuyer sur cet avis pour sauver les cas que nous connaissons. En effet, les femmes afghanes qui demandent le statut de réfugié, ne sont-elles pas en droit d’obtenir sans délai leur visa et leur statut de réfugié avec tous les droits qui en découlent (accueil, enseignement de la langue française, soutien financier correspondant à leur situation) ?
Rappelons aussi que les femmes en grand danger sont dans la quasi impossibilité de joindre une représentation consulaire française dans un pays voisin (principalement Téhéran en Iran). En effet, elles sont activement recherchées par les talibans. Cela pose la question suivante : le gouvernement français Macron-Barnier ne devrait-il pas organiser des procédures rapides et adaptées pour la délivrance des visas et offrir des mesures ad hoc pour les amener en France en toute sécurité pour celles qui en feraient la demande ?
Rappelons aussi que les responsables talibans s’étaient engagés à Doha à ne pas remettre en cause les intérêts américains. Ils ont obtenu le versement de 40 millions de dollars, chaque semaine, du gouvernement américain, grâce auquel les talibans maintiennent "l’ordre" en persécutant les femmes et les organisations démocratiques.
Preuve de la complicité de la "communauté internationale" : jamais la monnaie nationale n’a été aussi stable, plus stable encore qu’elle ne le fût sous le gouvernement fantoche installé par les troupes de l’OTAN. Complicité de la "communauté internationale" qui s’exprime aussi par toutes les difficultés, notamment administratives et matérielles, auxquelles sont confrontées les femmes afghanes pour émigrer, dont témoigne à notre échelle l’extrême lenteur des réponses ou leur absence....Pourquoi le gouvernement français ne met-il pas en œuvre toutes les mesures découlant de l’avis de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) du 11/07/1984 ? C’est urgent !
Derrière les « beaux discours » le soutien indéfectible de l’administration Biden et derrière elle, de la prétendue « communauté internationale » est une véritable négation du respect des droits humains, en particulier des droits des femmes et de la démocratie la plus élémentaire. Assez d’hypocrisie !
Soutenez le combat du Comité International de défense des femmes afghanes (CIDFA) : https://defendafghanwomen.org/francais/
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