8 Mars 2025 : Journée Internationale des luttes Antipatriarcales ! À Strasbourg la manifestation féministe organisée par 25 collectifs militants & féministes a rassemblé environ 3.000 personnes ! Dans le Haut-Rhin, ce sont plusieurs actions féministes qui ont été mise en place dans différentes villes et sur plusieurs jours, dont la manifestation mulhousienne organisée par le Collectif Féministe du 68 le samedi 8 mars à 11h, mais aussi différentes actions menées par la nouvelle dynamique de Nous Toutes 68. Différentes actions féministes se sont également déroulées dans le Nord-Alsace et jusque dans différents coins des Vosges.
Ajout de la prise de parole de Yenikadın place Kléber
8 mars 2025 : Journée mondiale antipatriarcale !
À Strasbourg la manifestation féministe organisée par 25 collectifs militants & féministes a rassemblé plus de 3.000 personnes ! Nous remettons ici la liste des organisations signataires de cette mobilisation locale ainsi que les soutiens :
BRIF Strasbourg, Diaspora, Collectif Judéo-arabe et Citoyen pour la Palestine, Femmes* Libres - Mujeres Libres de la CNT 67, CNT STP 67 - Section TDS, Les Footeureuxses, Fransa Kadın Meclisi (Assemblée de Femmes - France), Kadın Gözüyle, Mask Bloc Alsace, Organisation de Solidarité Trans Strasbourg, Alternative Étudiante Strasbourg, Strasbourg Queer Antifa, Syndicat ASSO-Solidaires, SPK-67/68 (Solidarité pour Kanaky), STS - Support Transgenre Strasbourg, Yenikadın, ZIN pour les femmes (TJK-E), Action Antifasciste Strasbourg, Ascendant Butch, Femigouin’fest, Du Pain et des Roses, Planning Familial 67, Orta Şekerli, Urgence Palestine Strasbourg.
Avec la participation et le soutien de :
Collectif Palestine Unistra, FSE, LFI Alsace, le FAGs, Snap CGT Alsace, Solidaires Alsace, Collages Féministes Strasbourg, La Louvetière, La Chorale Féministe de Strasbourg "Les Brailleureuxses", et autres collectifs que nous remercions chaleureusement.
📢 Le Mask Bloc Alsace a ouvert la parole au départ de la Place Kléber. Vous pouvez retrouver leur communiqué pour cette manifestation ici :
Le Mask Bloc Alsace fait partie des signataires de l’appel à manifester du 8 mars à Strasbourg.
Nous souhaitions défiler masqués et proposer au plus grand nombre de participant·es de s’associer à nous dans cette démarche. Nous réagissons à l’interdiction, rappelée par la police, de dissimuler son visage dans l’espace public. Nous rappelons en quoi l’autodéfense sanitaire est un acte féministe, anticapitaliste, antiraciste, antifasciste, antivalidiste.
ZIN pour les Femmes (TJK-E - la section locale du Mouvement des Femmes Kurdes en Europe) a su cette année encore rassembler du monde qui s’est retrouvé près de la statue Kléber au milieu de la Place, a fait une prise de parole et a mis une belle ambiance sur ce départ de manif avec de la musique traditionnelle kurde et des danses.
📢 Prise de parole de Yenikadın place Kléber :
Contre l’impérialisme, le militarisme et le racisme,
Femmes du monde unissez-vous !
Avec les politiques de guerre et d’occupation, les populations des pays Européens, comme celles du reste du monde, sont de plus en plus poussées à la limite de la pauvreté.
En Allemagne, les fermetures d’usines et les licenciements opérés par de grandes entreprises industrielles telles que VW, Ford, Mercedes, Bosch, Zahnrad Fabrik, Thyssenkrupp, etc. ont augmenté le nombre de chômeurs de 2 millions 869 en janvier. Ces chiffres vont augmenter de plus en plus.
En France, le nombre de demandeurs d’emploi a dépassé les 5,2 millions, tandis que la crainte du chômage s’est accrue en raison des plans de licenciement de plus de 100 000 travailleurs annoncés par les entreprises à l’horizon 2025.
Avec près de 500 000 chômeurs en Autriche et un taux de chômage de 3,0 % en Suisse, le taux de chômage des jeunes a également augmenté.
Alors que les attaques contre la classe ouvrière atteignent des sommets, les budgets alloués à la santé et à l’éducation diminuent, tandis que les budgets alloués à l’armement ne cessent d’augmenter.
Les guerres injustes, la montée du racisme, le chômage, les crises politiques et économiques affectent surtout les femmes et les jeunes. En proie à la crise économique, ce processus, dans lequel le coût de la vie a augmenté, la lutte pour les moyens de subsistance s’est intensifiée et il est difficile de satisfaire même les besoins de base, tandis que la double exploitation des femmes s’intensifie et que l’inégalité sociale entre les hommes et les femmes se renforce encore. Les violences de toutes sortes sont également en augmentation.
Alors que la charge de travail des femmes en matière de reproduction et de soins à domicile augmente, elles continuent d’occuper des emplois précaires mal rémunérés et de se retrouver au chômage, les premières.
Dans l’ordre impérialiste patriarcal, où le travail des femmes a moins de valeur et, est moins cher, la pauvreté des femmes s’accroît, et cette pauvreté est bien plus profonde pour les femmes migrantes et réfugiées.
Les politiques racistes, à travers le corps des femmes s’amplifient
Les partis racistes fascistes comme l’AfD, qui montent aujourd’hui en Europe, produisent également leurs politiques anti-réfugiés à travers le corps des femmes. Prétextant des politiques "favorables aux femmes" tout en mettant en œuvre ces politiques, qu’ils mélangent également avec les problèmes actuels de la société, avec les lois racistes fascistes sur l’immigration qu’ils renouvellent constamment.
En réalité, ils visent à retirer les femmes, qu’ils considèrent comme des incubateurs, des champs de production, à les confiner à la maison et à redessiner leur vie sociale par le biais des politiques 3K d’Hitler et de Mussolini.
Les lois racistes et fascistes transforment la vie des femmes réfugiées en prison
En raison des guerres et de la pauvreté causée par les impérialistes eux-mêmes, les réfugiés qui sont contraints de quitter les terres où ils vivent et de chercher des endroits plus sûrs vivent dans des conditions très difficiles dans les camps des pays Européens. Avec les lois racistes fascistes constamment renouvelées, même les droits sociaux acquis sont usurpés, le droit de séjour est rendu difficile à obtenir, tandis que les procédures d’expulsion sont facilitées et accélérées.
Le risque d’être rapatrié dans des zones de guerre, d’être à nouveau confronté à la pauvreté et à la persécution, les conditions de vie dans les camps et les pressions sont croissantes ces dernières années. Le nombre de suicides parmi les réfugiés a augmenté. Bien que les victimes du suicide soient principalement des jeunes hommes, le nombre de jeunes femmes n’est pas négligeable.
Le 8 mars, crions plus fort notre colère et nos revendications accumulées !
Cette année, le 8 mars, nous devons descendre dans la rue ensemble, en tant que femmes locales et migrantes, pour renforcer la lutte internationale des femmes et crier nos slogans plus fort. Si les guerres, les crises, la pauvreté et l’exploitation sont inévitables tant que l’impérialisme existe, la seule force qui puisse les empêcher est la lutte des peuples du monde. C’est pourquoi, face à l’attaque totale de l’ennemi, nous devons être fortes dans cette lutte en résistance totale !
Alors, cette année, nous devons remplir les rues en portant les résistances révolutionnaires des nombreuses ouvrières tuées par les balles de la police à New York le 8 mars 1857, des 129 femmes travailleuses du textile brûlées vives à New York le 8 mars 1911, des femmes combattantes qui ont renversé le tsar russe en février 1917, et de tant d’autres. Le moment est venu d’exercer notre pouvoir d’action en nous organisant de plus en plus fort pour élargir la résistance au nom des opprimés, des ignorés, des assassinés et des marginalisés.
NOUS SALUONS CELLES ET CEUX QUI ONT CRÉÉ ET FAIT VIVRE LE 8 MARS, JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES TRAVAILLEUSES !
Prise de parole au format PDF
Leur communiqué post-manif :
« Strasbourg’da 8 Mart : Kadınlar Alanlardaydı !
Dünya Emekçi Kadınlar Günü, Fransa’nın Strasbourg kentinde coşkulu ve kitlesel bir yürüyüşle kutlandı. Aralarında Yeni Kadın’ın da bulunduğu 25 kadın örgütünün organize ettiği yürüyüşe, ATİK, YDG ve birçok kurum ve sendika destek verdi. 8.000’i aşkın kişi, patriyarkal , kapitalizm ve emperyalizmin kadın düşmanı politikalarına karşı alanları doldurdu.
Eylem, Place Kléber Meydanı’nda saat 14.00’te kurum temsilcilerinin konuşmalarıyla başladı. Yeni Kadın, yaptığı konuşmada emperyalist saldırganlığın ve onun yarattığı yıkımın en çok kadınları hedef aldığını vurguladı. Konuşmaların ardından Yeni Kadın’ın da içinde yer aldığı Enternasyonal Koro, direnişin ve özgürlüğün ezgilerini meydanda yankılattı.
Yürüyüş boyunca Filistin ve Kürdistan’daki kadın direnişi öne çıkarıldı. Kapitalizmin, ataerkilliğin ve savaş politikalarının kadınları sömürüye ve şiddete mahkûm ettiğine dikkat çekildi. Sloganlar, pankartlar ve bayraklarla Strasbourg sokaklarını dolduran kadınlar, özgürlük ve eşitlik mücadelesinden vazgeçmeyeceklerini haykırdı.
Eylem, Place de la République Meydanı’nda coşkulu sloganlarla son buldu. Ancak kadınlar için 8 Mart yalnızca bir gün değil, süren mücadelenin bir parçasıydı. Alanlarda yankılanan şu slogan her şeyi özetliyordu :
“Jin, Jiyan, Azadî ! Yaşasın Kadın Dayanışması !" »
📢 Prise de parole d’un camarade du BRIF - Bloc Révolutionnaire Insurrectionnel Féministe :
« Bonjour à toustes,
Si je prends la parole aujourd’hui, c’est pour vous parler d’un combat qui me concerne directement, mais qui dépasse largement ma situation personnelle : le droit pour les personnes trans d’accéder librement aux soins de transition.
Pour vous redonner un peu de contexte :
En septembre 2022, le protocole de soin de mon ALD mentionnait le refus du médecin-conseil de m’accorder le remboursement des chirurgies de réassignation.
Malgré un recours amiable et la saisine du Défenseur des droits, la CPAM persiste à exiger un suivi de 2 ans par un psychiatre, un endocrinologue et un chirurgien, ainsi qu’une entente préalable tripartite.
En février 2023, j’ai décidé de porter l’affaire devant la justice, aux côtés de mon avocate Laura Gandonou, engagée depuis plusieurs années sur des recours similaires, notamment avec SOS Homophobie, Fransgenre et Chrysalide.
Le 12 mars prochain aura lieu l’audience de plaidoirie au Tribunal Judiciaire de Strasbourg. Ce que je conteste, c’est un protocole obsolète de 1989, alors même que le médecin-conseil national a adopté de nouvelles directives :
Fin de l’exigence d’un aval psychiatrique pour les demandes d’ALD
Suppression des accord tripartites pour les opérations
Ces pratiques discriminatoires doivent cesser. Ce combat dépasse mon parcours personnel : il s’agit de dénoncer les abus des CPAM et de revendiquer des parcours de transition plus simples, plus accessibles et respectueux de l’autodétermination.
Un gain de cause pourrait faire évoluer la jurisprudence et ouvrir la voie à une reconnaissance plus large des droits des personnes trans.
Votre présence peut faire la différence.
Je vous invite donc à me rejoindre :
Tribunal Judiciaire de Strasbourg – 7 quai Finkmatt, le 12 mars à 13h50, devant la salle 103 (C’est le grand bâtiment à la façade néo-grecque devant la place Gisèle Halimi, face à l’Ill.) Avec pancartes et slogans, si vous le souhaitez !
Parce que le droit à disposer de son corps, le droit d’exister pleinement, ne devrait jamais être conditionné ou refusé. Que l’on soit trans ou cis, non-binaire ou binaire, handi ou valide, grox ou mince : l’autodétermination nous revient ! Merci infiniment d’être là et de porter ces luttes ensemble. J’espère vous retrouver nombreuxses le 12 mars ! »
Puis la marche s’est élancée de manière dynamique en suivant la rue des grandes arcades pour remonter sur le Pont du Corbeau avec en tête le cortège féministe antiraciste et anti-colonialiste animé par le Collectif Diaspora, suivi du cortège de soutien à la résistance des palestinien•nE•s co-animé par différentes organisations locales pleinement engagées dans le soutien à la Palestine. Un cortège de soutien à la Kanaky animé par le SPK-Alsace s’est aussi positionné à l’avant de la manifestation avec des banderoles mettant en avant la demande de libération des prisonniers et prisonnières kanak déporté•e•s, et mettant à l’honneur les militantes kanak Brenda et Frédérique.
S’en sont suivies encore différentes banderoles et cortèges Féministes Queer et Antifascistes où se sont mêlées beaucoup de manifestant.e.s qui ont dû attendre que l’avant de la manif parte pour pouvoir commencer à avancer à cause de la densité de la foule présente ce jour-là en centre-ville, dont une partie nombreuse venue rejoindre cette manifestation ! L’arrière de la manifestation composée de différentes organisations politiques et syndicales était moins animée, ce qui convenait à la Commission Accessibilité qui avait proposé de constituer au sein de la manifestation un espace "calme". Le but était de permettre aux personnes qui le souhaitent de pouvoir rejoindre la manifestation sans être trop exposé.e.s à un volume sonore trop élevé.
L’arrivée de la manifestation s’est faite comme prévue Place de la République dont le parc central a été massivement investi par les manifestant⋅e⋅s resté⋅e⋅s en nombre jusqu’au bout pour pouvoir continuer d’échanger ensemble et d’écouter les prises de parole finales afin de soutenir les collectifs engagés dans cette belle et grande mobilisation. Là encore, la Commission Accessibilité a travaillé main dans la main avec la Commission de sécurisation interne de l’organisation de manière à essayer que le parcours - dans son déroulé comme à l’arrivée - soit accessible au plus grand nombre, notamment pour les personnes quotidiennement mises en situation de handicap.
📢 Prise de parole du collectif Diaspora à l’arrivée :
« Nous, personnes sexisé-es et colonisé-es, marcherons contre les violences impérialistes, fascistes et patriarcales qui structurent nos sociétés et détruisent nos vies. L’extrême droite n’est pas en train de monter, elle est déjà en place, aussi bien dans les institutions que dans la rue. Et ce sont les personnes racisé-es et sexisé-es qui en subissent les premières les conséquences.
Une lutte anti-patriarcale ne peut se mener sans combat anti-colonial et anti-impérialiste. En Palestine, au Congo, au Soudan et ailleurs, ce sont les peuples colonisés qui subissent de plein fouet la violence impérialiste. Notre confort dans les pays du Nord repose sur l’exploitation des personnes sexisé-es et racisé-es, ici comme ailleurs. En France, les politiques réactionnaires et racistes enferment ces populations dans la précarité : baisse des prestations sociales, discriminations systémiques à l’embauche, recours forcé aux emplois précaires.
Depuis l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, nous assistons à une intensification des attaques contre les personnes LGBTQIA+, accompagnée d’une attaque systématique contre les droits des personnes trans. Ces politiques fascistes conduisent à une destruction progressive des droits durement acquis par nos adelphes trans noir-es.
Parallèlement, en France depuis la loi du 15 mars 2004 les mesures islamophobes ne cessent de se multiplier, renforçant la marginalisation des personnes voilées au nom d’une pseudo-égalité de genre. Ces oppressions existent aussi dans nos propres espaces militants, où l’instrumentalisation du voile sert souvent à justifier des discours islamophobes.
Ces politiques réactionnaires ne s’arrêtent pas aux frontières de l’Hexagone et s’étendent à tous les territoires ultramarins, où l’État exerce un véritable régime colonial. Traité-es comme des citoyen-nes de seconde zone, la voix des ultramarin-es est constamment méprisée, écrasée, anéantie par l’État français, que ça soit par la répression des luttes contre la vie chère aux Antilles, la criminalisation de la lutte pour l’indépendance kanak ou les politiques migratoires à Mayotte.
Une lutte antiraciste et anti-impérialiste doit être indissociable d’une lutte anti-carcérale. La criminalisation des mouvements de résistances, le maintien de la précarité et les politiques migratoires répressives alimentent la surreprésentation des personnes racisé-es dans les prisons et les centres de rétentions administratives.
Les luttes antiracistes et anti-impérialistes sont indissociables de la lutte pour l’abolition des frontières. L’externalisation des politiques migratoires européennes s’inscrit dans une logique impérialiste et raciste : en déléguant la gestion des migrations aux pays d’Afrique du Nord, l’Europe entrave l’accès des exilé·es à son territoire et se déresponsabilise de son obligation d’asile. Cette délocalisation des frontières entraîne détentions arbitraires, violences, exploitation, et des routes toujours plus meurtrières.
L’Europe assassine ! L’Europe assassine dans le désert ! L’Europe assassine en mer ! L’Europe assassine aux frontières !
Face à cette politique mortifère, nous lutterons pour l’abolition des frontières et pour la liberté de circulation de toustes !
Nous, personnes queers racisé-es, tenons à mettre en lumière toutes les résistances de ces personnes qui luttent au quotidien contre le colonialisme,, en France et ailleurs.
Contre le patriarcat, le racisme, le fascisme et l’impérialisme, nous marcherons pour l’autodétermination des peuples colonisé-es ! »
📢 Autre prise de parole d’une membre du collectif Diaspora : Les femmes soudanaises : Invisibles, mais pas oubliées
« Aujourd’hui, en cette journée internationale des droits des femmes, nous devons parler de celles que le monde oublie : les femmes soudanaises.
Depuis le déclenchement de la guerre au Soudan, le 15 avril 2023, leur situation s’est dramatiquement détériorée. Elles subissent des violences sexuelles d’une brutalité inimaginable. Le viol et les agressions sexuelles sont utilisés comme armes de guerre, notamment par les Forces de soutien rapide, plongeant ces femmes dans une souffrance difficile à décrire.
Et ce n’est pas tout. Le manque d’accès aux soins de santé, l’absence de kits d’hygiène et la destruction des infrastructures médicales aggravent leur situation. Au Darfour, la situation est pire. Depuis 2003, les femmes y survivent dans des conditions inhumaines. La guerre n’a fait qu’intensifier leurs souffrances. Beaucoup ont dû fuir, parcourant des centaines de kilomètres sous la menace constante des violences, simplement pour espérer un refuge.
D’un côté, celles qui ont réussi à franchir la frontière vers le Tchad vivent aujourd’hui dans des camps où même les besoins les plus élémentaires ne sont pas couverts. De l’autre, celles qui n’ont pas pu fuir continuent de faire face à l’horreur : la mort, le viol, l’humiliation, la maladie et des traumatismes psychologiques profonds.
Mais ce n’est pas qu’une tragédie locale. La souffrance des femmes du Darfour est aussi celle de toutes les femmes soudanaises. Elles subissent des violences sexistes et sexuelles, elles souffrent en silence, et pourtant… personne n’en parle.
Les médias évoquent la famine, les bombardements, les rivalités entre généraux… Mais où sont les femmes soudanaises dans ces récits ? Elles sont invisibilisées. Elles sont oubliées.
Aujourd’hui, nous refusons le silence.
Solidarité avec les femmes du Darfour, qui souffrent depuis des décennies.
Solidarité avec les femmes soudanaises, toujours en danger à cause de la guerre.
Solidarité avec les femmes soudanaises exilées à travers le monde.
Solidarité avec toutes les femmes en lutte, partout dans le monde.
Nous devons parler. Dénoncer. Agir. Parce que les femmes soudanaises méritent d’être vues, entendues et protégées. »
📢 Prise de parole du SPK-67/68 (Collectif local Solidarité Pour Kanaky) :
Lecture d’une lettre de Frédérique*
Journée internationale des droits des femmes
8 mars 2025 à Strasbourg
Lorsque l’on m’a proposé d’écrire un mot à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, j’ai réfléchi au message que je voudrais porter en ce jour important.
Parler de soi est difficile, surtout lorsque l’humilité conduit à penser qu’il n’y a rien d’exceptionnel à dire sur soi-même.
Je vais tout de même saisir l’opportunité de partager une partie de mon vécu et surtout ce qui me fait vibrer depuis toujours.
La place des femmes dans la société kanak et plus largement océanienne, est complémentaire à celle des hommes : elles jouent un rôle central dans les liens qui unissent les individus, les familles et les clans. Elles assument de nombreuses responsabilités, telles que la transmission des valeurs, l’éducation des enfants, la gestion du foyer et l’alimentation de la famille. Leur rôle a évolué au fil du temps avec l’accès massif des femmes à l’instruction et leur entrée dans le monde du travail.
Toutes ces évolutions positives ont néanmoins impacté la structure familiale. Alors pourquoi je parle de cela ?
Depuis longtemps, j’ai su que je ne renoncerais pas à défendre mes convictions, qu’elles soient personnelles ou politiques. La volonté de contribuer à l’amélioration de la société dans laquelle je vis a guidé mon parcours de vie, marqué par le désir d’apprendre et d’influer sur le pouvoir de décision en vue d’une société plus équitable pour les générations futures. Comme beaucoup, j’éprouve le besoin de me sentir utile, et l’adversité ne m’a jamais fait reculer. Nous n’avons qu’une vie pour accomplir toutes nos missions !
L’expérience nous enseigne que l’adversité a plusieurs visages, elle est multiforme et omniprésente dans la vie d’une femme.
Elle est d’une autre ethnie, d’une autre culture, elle est une position sociale, une fonction professionnelle, elle est de l’autre sexe, elle est juste à côté de toi ou parfois … elle est en toi !
Un jour, j’ai compris que ce qui me caractérise en tant que femme, métisse kanak, mère et militante engagée sont autant d’atouts et de forces qui me permettent de relever les défis de la vie. J’ai également réalisé qu’être mère et militante politique implique de mener plusieurs combats. Collectivement nous faisons face à l’adversité ensemble, mais individuellement, une femme doit trouver sa place pour asseoir une forme de légitimité tout en assumant les responsabilités qui lui sont confiées par la société. Malgré tout ce poids, la politique, dans son sens noble, est ce qui me fait vibrer.
Cela fait déjà 8 mois que je suis prisonnière dans ce beau pays qui n’est pas le mien. Chaque jour est un défi pour persévérer et garder la tête haute. Il s’agit d’un combat judiciaire et politique et avant tout un combat contre soi-même, contre mes propres limites mentales. Au début, mon monde s’est écroulé, ma carrière s’est interrompue brusquement, mon cercle social s’est réduit considérablement, mon rythme de vie hyperactif a diminué et mon confort a disparu. La situation a bien sûr affecté ma famille puisque l’éloignement m’empêche de m’occuper correctement de mes enfants.
Il m’a fallu du temps et aussi quelques larmes pour réaliser que mon essentiel était resté intact : les gens que j’aime sont toujours à mes côtés et mes valeurs n’ont pas changé, ma détermination est même plus forte. Mes convictions politiques et le combat que nous menons pour la dignité du peuple kanak restent chevillés au corps. C’est notre perception de soi et du monde qui compte vraiment, le reste étant secondaire. Et le positif dans tout cela, c’est que mes enfants incarnent, plus qu’hier, toutes les valeurs que je leur ai transmises.
Mon message aujourd’hui est de rester fidèle à vos principes, valeurs et convictions. Même face aux pires épreuves, nous pouvons les surmonter parce que nos fondations sont solides.
En tant que femmes, nous avons beaucoup à apporter au monde, mais nous devons constamment redoubler d’efforts et prouver notre valeur.
Un grain de sable contribue à la formation d’un désert, et une goutte d’eau participe à la création de l’océan. De même, l’action d’une seule femme peut suffire à sensibiliser d’autres femmes et à mobiliser autour de causes communes.
J’espère ainsi que mon vécu pourra encourager une autre à garder espoir dans son quotidien difficile et à ne jamais renoncer à ce qui la fait vibrer. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fortes, il faut le garder à l’esprit !
Des générations de femmes se sont mobilisées avant nous, et il est important de continuer leurs efforts pour nos enfants et pour améliorer le monde. Persévérons dans la défense de nos droits pour un avenir meilleur que le présent. Nous devons reconnaître et valoriser notre singularité et notre capacité à inspirer, tout en restant solidaires.
Force et courage à toutes les femmes du Monde, ce combat pour nos droits est crucial et tant que nous donnerons la vie, nous serons gardiennes de la transmission des valeurs et nous aurons le pouvoir d’influencer les générations futures.
Frédérique MULIAVA.
Lecture d’une lettre de Brenda*
Bonjour à toutes les femmes présentes aujourd’hui, à celles aussi qui ne sont pas avec vous, mais qui luttent chaque jour, pour pouvoir nourrir leur famille, qui lutte chaque jour pour vivre mieux, qui luttent chaque jour contre le racisme, contre la xénophobie, qui lutte chaque jour contre toutes les formes de machisme et de violence dans la société afin d’avoir une société où chaque femme puisse s’épanouir.
La journée de la Femme, est un jour qui doit nous amener à réfléchir sur le rôle de la Femme dans la société aujourd’hui ? Quand on voit la montée de l’extrême droite, quand on voit des présidents de grandes puissances mondiales croire qu’ils sont Dieu, parce qu’ils ont les armes, quel rôle avons-nous, femme engagée, militante en 2025 ?
Quand on voit que dans le monde, le colonialisme est toujours présent, alors que l’ONU a décrété que 2030 marquerait l’abolition du colonialisme dans le Monde. Quel rôle je dois jouer, moi, femme d’aujourd’hui ?
Je suis une simple militante indépendantiste kanak, qui a grandi à lutter dans les pas de mon grand-père, de ma grand-mère, de mon père, de ma famille, pour la lutte indépendantiste kanak. Mon combat pour la liberté de mon peuple, et surtout pour l’éveil de la jeunesse de mon Pays contre toutes les formes de racisme, de discrimination, d’injustice que l’on subit au quotidien en Kanaky a toujours été ma motivation pour lutter sans relâche.
Mère de 3 enfants de 13, 9 et 4 ans, je suis depuis 8 mois séparée d’eux, parce que l’État Français par le biais de la justice coloniale en Kanaky a décidé ainsi. Malgré cela, je remercie chaque jour, le ciel de pouvoir, depuis ma sortie de prison, les appeler une fois par jour. Être déportée à 17000km de notre pays, avec mes camarades et notre président du FLNKS, est une chose, mais voir la mobilisation sans faille que vous faites chaque jour, chaque semaine, chaque week-end me touche vraiment. Nous ne vous remercierons jamais assez pour tout cela.
Merci pour la force et la détermination. Je vous encourage chacune à persévérer dans le travail que vous accomplissez chaque jour. La femme est celle qui met au monde les enfants, celle qui les élève, celle qui bosse, celle qui lutte, celle qui planifie tout, celle qui fait le ménage, celle qui voit ce l’homme ne voit pas. En cela, chaque femme est importante pour chaque lutte que l’on mène.
Continuez de lutter sans relâche et surtout avec le cœur, car sans lutte, les choses n’avanceraient pas. Je vous remercie pour le soutien, merci pour votre action d’aujourd’hui !
Que mes camarades sortent de prisons car ils n’ont rien à faire en prison, que nous, prisonniers politiques kanak puissions rentrer en Kanaky.
En tout cas longue vie à toutes les femmes militantes !
Vive la liberté des femmes !
Vive la liberté des prisonniers kanak !
Et Vive la liberté de KANAKY ! OLETI MERCI
* En ce 8 mars 2025, les pensées du SPK-67/68 vont en particulier vers Brenda et Frédérique, qui ont été déportées loin de Kanaky le 23 Juin 2024 dans les geôles françaises, tout comme "Bichou" (Christian TEIN, président du FLNKS toujours enfermé au Centre de Détention de Mulhouse-Lutterbach) ainsi que Dimitri, Guillaume, Yewa, Steeve. Et comme tant d’autres l’ont aussi été depuis et le sont encore...
Après plusieurs semaines de mobilisation pour la libération des prisonniers et prisonnières politiques kanak dans plusieurs villes de France, Brenda et Frédérique ont été "libérées sous conditions" en juillet 2024 (c’est-à-dire assignées à résidence dans un domicile de l’Hexagone sous bracelet électronique...)
Ce sont des femmes engagées pour la cause indépendantiste, des femmes qui ont toujours eu la main sur le cœur. Il est important de rappeler, qu’elles sont à 17000 km de leur foyer, de leurs enfants, de leur famille, et de continuer à soutenir leur combat !
📢 Prise de parole du Syndicat des Travailleureuxses Précaires du Bas-Rhin (la CNT-STP67)
« La Solidarité Anti-Patriarcale Internationale est Révolutionnaire.
Au Myanmar, pays de 53 millions d’habitants en lutte depuis des dizaines d’années contre la junte militaire laissée par le pouvoir colonial, les travailleuses et travailleurs ne font pas que résister, iels conquièrent !
Dans un contexte où de plus en plus de personnes rejoignent les groupes de défenses populaires contre les meurtres aveugle de l’Armée, des grèves sauvages et des mobilisations mobilisent dans des milliers d’usines pour conquérir de nouveaux droits pour la classe travailleuse partout dans le monde.
Actuellement, la Fédération Générale du Travail du Myanmar, la FGWM (Federation of General Workers Myanmar - FGWM) a lancé une campagne internationale pour mettre en place :
📣 La gratuité des produits menstruels sur le lieu de travail ou le paiement d’un bonus égal au coût de ces produits
📣 Les congés payés menstruels
📣 L’ajustement de la charge de travail pour les personnes enceintes ou durant leurs menstruation et l’abandon des objectifs de production
La CNT-F Confédération Nationale du Travail et la Confédération Internationale du Travail souscrivent à cette campagne, appellent à se mobiliser et à s’organiser massivement pour atteindre ces objectifs, à minima en envoyant un soutien financier aux camarades engagé.e.s pour la luttes de toustes dans un climat insurrectionnel.
Le Myanmar regroupe une part importante de la production textile mondiale, approvisionnant en france Etam et Breizh Ocean.
Il n’y a pas d’achat éthique dans le capitalisme, la seule solidarité est révolutionnaire. »
📢 Prise de parole de la section TDS du Syndicat des Travailleureuxses Précaires du Bas-Rhin (la CNT-STP67)
Je prends la parole pour la Section Travail Du Sexe de mon syndicat, la CNT (Confédération Nationale du Travail) du Bas-Rhin.
Le fascisme essaie d’arriver au pouvoir partout dans le monde, et il y arrive souvent en ce moment. Il y arrive toujours par la violence, et en particulier par la violence contre toutes les personnes sexisées, notamment contre les femmes : en plus d’être raciste et classiste, le fascisme est une idéologie fondamentalement sexiste, misogyne, masculiniste et mortifère. Et les deux piliers principaux du fascisme sont le patriarcat et le capitalisme : le patriarcat écrase, le capitalisme exploite, et ensemble ils nous tuent.
Parmi les personnes sexisées, les travailleureuses du sexe sont particulièrement stigmatisé-e-s et persécuté-e-s, et souvent iels cumulent plusieurs oppressions en plus du sexisme : racisme, classisme, validisme… Les travailleureuses du sexe sont stigmatisé-e-s et exclu-e-s à tous les niveaux de la société, avec de plus en plus de violence, aussi dans des systèmes politiques qui ne sont pas encore ouvertement fascistes : en France par exemple, nous avons compté en 2024 huit travailleureuses du sexe assassinées, dont beaucoup étaient migrant-e-s ou transgenres.
Ces crimes sont toujours des féminicides : le patriarcat tue les travailleureuses du sexe quand il n’arrive pas à les mettre au pas et à les exploiter à travers le capitalisme comme il l’essaie avec toutes les femmes. C’est pourquoi les luttes des putes sont des luttes fondamentalement de classe antipatriarcales et féministes : il n’y a pas de féminisme possible sans les putes.
Au quotidien, la criminalisation et la stigmatisation du travail du sexe sont la première et principale violence que subissent les travailleureuses du sexe, 24 heures sur 24, et cela a des conséquences graves dans notre vie tout entière. Aussi longtemps que le travail du sexe sera géré par le Code pénal, ces violences d’État continueront de faire des victimes. Pour toutes ces raisons, nous travailleureuses du sexe, luttons pour nos droits égaux.
Mais nous ne nous arrêterons pas là, car nous savons qu’obtenir des droits ne changera pas ce système politique qui restera patriarcal, capitaliste, violent et mortifère : au-delà de nos droits, nous voulons un monde différent, autogéré, donc notre lutte doit être révolutionnaire et anti-autoritaire.
Et cela tout particulièrement avec le fascisme qui est à nos porte : conscience que face aux fascisme, notre lutte politique va devoir devenir un vrai combat physique. Et nous n’avons pas peur de nous battre, le fascisme ne passera jamais par nous : car nous n’avons rien à perdre et donc tout à gagner.
Et surtout, nous, les putes, nous nous battrons solidairement avec et pour vous : les putes sont féministes, antifascistes et prêtes à se battre ensemble à toutes les séxisées. Et nous savons que vous ferez pareil : contre leur patriarcat, leur capitalisme et leur fascisme, seule notre lutte féministe antifasciste solidaire paiera, ici et maintenant. Allons-y !
Merci.
Journal de presse pour la Journée internationale antipatriarcale du 8 mars dans le Grand-Est
Des articles qui font suite à la mobilisation appelée ce jour-là par le BRIF qui a eu lieu le 12 mars devant le Tribunal de Strasbourg et a rassemblé du monde pour soutenir et accompagner notre camarade qui a décidé de poursuivre en justice la CPAM pour dénoncer la transphobie structurelle de la prise en charge des soins et de la santé. Le verdict est attendu pour le 14 mai.
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