Lundi 17 mars, peu avant 22 heures, un étudiant sortait d’un cours de sport sur le campus lettres à Nancy en téléphonant à ses parents quand il est tombé sur un autocollant d’extrême droite. Il l’a retiré… sans prêter attention au fait qu’à l’entrée du campus stationnait un groupe de 7 ou 8 hommes cagoulés, et d’extrême droite eux aussi. Le groupe lui est tombé dessus, l’a frappé au sol à coups de poings au visage avec des gants coqués et coups de pieds sur le corps. Les agresseurs l’ont aussi fouillé et ont pris une photo de ses papiers d’identité. Le lendemain, dans le passage de la Ravinelle sous la voie ferrée, son prénom, suivi de son deuxième prénom à consonance juive, repérés sur ses papiers, ont été tagués sur un mur accompagnés d’une croix celtique. Agression physique en groupe contre une personne, antisémitisme assumé, c’est aussi cela le visage de l’extrême droite en 2025.
Cette agression n’arrive pas seule. Elle s’inscrit dans une tendance plus large des groupes locaux à multiplier leurs sorties, établir des alliances afin de durcir leurs actions. Ces militants tentent désormais de s’inventer en groupe de rue fasciste en organisant des collages cagoulés et armés ou en patrouillant avec un chien dans certains quartiers, sans provoquer de réaction visible de la part de la municipalité. Ils ne sont pas les seuls et s’inspirent sans doute du climat actuel. Le 16 février dernier à Paris, des militants d’extrême droite ont attaqué une projection du film Z de Costa Gavras par Young Struggle, blessant à l’arme blanche un militant de la CGT.
Cette agression s’inscrit donc dans un contexte de croissance accélérée des idées et des violences d’extrême droite, en France et partout dans le monde. À l’image de Trump, Musk et autres milliardaires de la tech aux USA, de Milei en Argentine, de Meloni en Italie, d’Orbán en Hongrie ou de Netanyahu en Israël, en France les Le Pen, Bardella, Zemmour et Maréchal propagent le masculinisme et la haine des féministes, le racisme et la haine des étranger·es. Relayées par les médias-poubelles de Bolloré (CNews, l’ex C8, Europe 1…), par des torchons comme Valeurs actuelles ou le JDD et par des youtubeurs fascisants, les idées de la haine sont aussi régulièrement reprises et encouragées par des ministres comme Darmanin ou Retailleau.
Cette agression n’est pas le fait d’un groupe « extrémiste ». L’extrémisme tout court, cela n’existe pas. Ce qui existe ce sont des idées nationalistes, racistes, antisémites, islamophobes, colonialistes, sexistes et LGBTQI-phobes, des idées de haine, de ségrégation, de domination des minorités, de renforcement des inégalités et des hiérarchies. Ces idées conduisent au fascisme, à la dictature et aux massacres de masse. Ce qui existe en face, ce sont les femmes, les personnes racisées et les minorités, ce sont les précaires qui subissent la violence sociale, c’est le plus grand nombre qui doit s’unir contre l’extrême droite pour reconquérir les libertés et gagner l’égalité des droits.
Face à la pression grandissante de l’extrême droite, l’antifascisme n’est pas l’affaire d’une minorité, il est l’affaire de toutes et tous.
Nancy, le 25 mars 2025
Assemblée antifasciste, ATMF, ATTAC 54, BAF Nancy, CGT Ferc Sup Lorraine, CNT SEST Lorraine, Collectif toulois contre la statue de Bigeard, ESPOIR, Fédération Libertaire de Lorraine, Fédération de Meurthe-et-Moselle du PCF, FSU 54, Les Jeunes Insoumis.es de Nancy, MELP, MJCF 54, Mouvement de la Paix sud 54, NPA L’Anticapitaliste 54 Nancy, RESF 54, SNCS-FSU, SNESUP-FSU, Solidaires 54, Solidaires étudiant-e-s, SUD Education Lorraine, UCL Nancy, UD CGT 54, UL CGT Nancy, UNEF Lorraine.
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