Il faut dire qu’en pleine crise covid qui dure encore, annoncer la suppression des RTT n’est vraiment pas stratégique.
Le personnel, soignant comme support, est à bout et demande une reconnaissance, des embauches et des moyens pour faire à nouveau tourner correctement un hôpital qui se meurt des politiques d’austérité successives.
Petit résumé : fin mars 2021, le ministère de la Santé annonce une aide financière pour le projet immobilier du CHRU de Nancy, mais lui demande en échange de sacrifier 150 postes administratifs, techniques et logistiques (les fameux "personnels support").
Pour s’approcher de ce chiffre, la direction du CHRU a donc décidé de supprimer les 14 jours annuels de RTT des personnels support des secrétariats médicaux, des différentes administrations (facturation, achats, DRH, direction des soins) et des services techniques comme le biomédical ou le service informatique.
Cela représente près de 1200 personnes de catégorie B et C (et non pas seulement C, comme annoncé en début de semaine).
Pour ce faire, la direction veut faire passer les personnes concernées en cycles de 35 h dès 2022 (contre 37,5 h aujourd’hui), durée légale certes mais qui a pour conséquence de ne plus générer de RTT. Voilà l’astuce.
Les répercussions de ce genre de décision sont nombreuses : physiques, avec des cadences de travail accrues, moins de temps de repos dans l’année ; psychologiques aussi, avec moins de temps libre pour soi ; et financières également, avec plus de trajets maison-travail, plus de frais de garde pour les parent·es salarié·es au CHRU...
Toutes ces raisons ont poussé les agent·es du CHRU, support comme médicaux (merci à elleux), à se mobiliser massivement, donc, en se mettant en grève pour une heure ou pour la journée ce mardi 8 juin. Et dans la cour d’honneur, iles ont pu faire connaître leur mécontentement.
Après les prises de parole syndicales, tout le monde est parti en manifestation. Celle-ci devait initialement finir place Stan pour interpeller le maire Mathieu Klein, président du Conseil de Surveillance du CHRU, mais le préfet en a décidé autrement, et c’est donc devant l’ARS, où une délégation est allée dire qu’aucune négociation n’est possible, que la manif s’est terminée.
Les personnes mobilisées devant l’ARS étaient toutes conscientes qu’une seule journée de mobilisation ne suffirait pas, et ont voté la suite de la mobilisation.
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