Fondamentaux
Le contexte : Il y a d’abord eu l’appel de #NousToutes, appelant toutes les femmes et leurs allié·e·s à participer au mouvement. A cela s’ajoute l’appel #NousAussi, s’incrivant dans une volonté de visibiliser les personnes queer/LGBTQIA+, racisées, Travailleur·euse·s du Sexe, etc, et de peser dans les manifs à travers le pays. De l’inclusivité, de l’intersectionnalité, notamment avec le mouvement des TDS (travailleur·euses du sexe), c’était le mot d’ordre de cette marche.
« Les conditions de [la] réussite [de la marche du 24 novembre] ne seront pas réunies si, au prétexte de lutter contre ’toutes les violences sexistes et sexuelles’, celles qui son au premier rang de ces violences ne sont pas mises au centre de cette marche »
Extrait de la Tribune #Nous Aussi
Précisons que lors de la Journée mondiale du souvenir trans, l’antenne messine d’Osez le Féminisme (que l’on désignera ci-dessous comme « OLF-57 ») avait déclaré son soutien aux personnes transgenres et signalait accepter la présences de femmes trans à participer au die-in prévu ce 24 novembre.
Fort·e·s des appels d’inclusion des problématiques intersectionnelles à l’échelle nationale, et poussé·e·s par le besoin de nous rassembler, d’être représenté·e·s, et d’offrir à nos adelphes un espace politique dans lequel iels se retrouvent , nous avons décidé de rejoindre la marche.
La volonté du groupe étant de ne pas entrer en guerre ouverte avec d’autres branches féministes, nous avons sciemment choisi un slogan large et inclusif pour notre bannière, rappelant l’existence des personnes trans/NB et de la violence transphobe, tout en englobant les personnes cisgenres.
« Protect all our sisters, not just cis-TERFs » (« Protégez toutes nos sœurs, pas seulement les cis-TERFs [1] »), appelait à la protection de toutes les femmes, y compris celles dont les revendications nous mettent en danger.
Assortie des panneaux complémentaires, elle appelait également à la protection de toutes les demi-femmes, personnes identifiées femmes et autres cibles prioritaires du patriarcat.
- Répondre à l’appel NousToutes
- Donner de la visibilité à notre message, et à la ligne politique anarchaqueer
- Permettre de créer un espace de rencontre entre concerné·e·s dans une ville qui en manque cruellement
- Créer un espace sécurisant où nous pourrions prendre soin les un·e·s des autres.
Nos positions n’ont malheureusement pas fait consensus, et notamment auprès des organisatrices, ce qui a provoqué des tensions, laissant par la suite place à des propos et comportements oppressifs (transphobes et putophobes).
Nous avons fait face à une violence et à des tentatives de manipulation, d’invisibilisation et de silenciation.
Nous avons rapporté par écrit les échanges, le harcèlement et les agressions subis [2], nous n’en ferons donc ici qu’un bref résumé .
Notre placement en tête de cortège, en tant qu’unique banderole, et nos affiches dénonçant TERFs [1] et SWERFs [3] ont été les premières choses reprochées à notre groupe. OLF-57 nous a signifié de manière limpide qu’elles ne tenaient pas à défiler derrière nous, puisque « ce n’[était] pas la ligne politique d’OLF », et qu’il ne faudrait pas offenser « les SWERF et TERF faisant partie du cortège ».
Les propos insupportables, transphobes et putophobes qui s’en suivirent ont notamment provoqué le départ de deux de nos ami·e·s concerné·e·s, et insécurisé les camarades qui sont resté·e·s. Nous avions prévu lors de la manifestation deux actions de call-out, sérieusement mises à mal par les précédents évènements, mais que nous avons fini par réussir à réaliser.
À nos camarades de lutte
Certaines associations et certains membres d’association observent envers nous le silence et la colère.
On nous a reproché de refuser de reprendre notre « juste place » à l’arrière de la manifestation, de ne pas nous être rendu·e·s aux réunions préliminaires, de diviser les luttes et de saboter le travail de conciliation de certain·e·s militant·e·s avec les TERFs.
Nous refusons en bloc ces critiques.
Les réactions hostiles à notre présence – réactions qui n’ont pas pris le chemin de la simple protestation organisationnelle, mais celui de la transphobie et de la putophobie –, le nombre de personnes qui nous ont soutenu·e·s et les débats qui ont suivi sont autant de preuves que l’inclusivité est encore loin d’être acquise, et doit être pour chacun·e d’entre nous, anarchaqueer ou pas, un combat de tous les instants.
Nous refusons la version des évènements répandue et relayée avec minutie selon laquelle nous aurions « piraté la manif », « saboté la manif », « saboté le travail des associations ».
Les masques sur nos visages, nos mots, nos pancartes, notre attitude lors de ce rassemblement ne sont pas le fruit du hasard, et si nous revendiquons l’importance de la spontanéité et des initiatives personnelles, elles font en tous les cas suite à des réflexions et visions construites ensemble.
Les seules personnes qui se sont considérées insultées par notre présence et nos slogans sont celles que les termes « TERF » et « SWERF » concernaient, voire qui les revendiquaient.
Qui se sent morveux se mouche.
Si ces termes sont des injures, c’est parce qu’ils contiennent en soi le caractère oppressif des positions excluant les personnes transgenres ou TDS. On ne peut pas exclure ces catégories opprimées et prétendre à la lutte pour l’égalité. On ne peut pas, comme les TERFs, imposer une idéologie meurtrière et compter sur la docilité récurrente des concerné·e·s.
Nous existons. Nous ne resterons pas invisibles.
Nous invitons chacun·e à remettre les choses en perspective. Les tensions relatives au bouleversement des routines bien huilées du militantisme institutionnel ne sont rien en comparaison des violences que nous vivons au quotidien, et ne justifient pas celles que nous avons vécu lors de ce rassemblement. D’un côté, des personnes déplorent que nous n’ayons pas été présent·e-s aux réunions, qu’iels ne « connaissent pas nos visages » . De l’autre, nous on nous frappe, on nous insulte, on nous agresse, on nous crève.
Dénoncer la violence du patriarcat n’était-il pas le but de cette journée ? À quel jeu jouent des militant·e·s qui verrouillent la conversation sur certaines violences patriarcales, et jettent un voile sur celles que leur subjectivité ne leur permet pas d’appréhender ?
Nous dénonçons également les tentatives de dissociation menées par les militant·e·s les plus réformistes.
OLF, par ses positions, encourage activement une compétition entre :
- Les personnes trans « à cis-passing », en transition ou post-transition sociale et/ou médicale
- Les personnes trans et queer sans cis-passing, à cis-passing « imparfait », ne répondant pas aux visions plus traditionnelles de la masculinité et de la féminité
Cette compétition est illusoire autant que meurtrière, et sert la soupe à nos oppresseur-e-s. Elle part d’une division artificielle entre de mythiques personnes trans « nées dans le mauvais corps » selon le narrative cis grand public, qui « deviendraient des vrai·e·s hommes/femmes », et de tout aussi imaginaires « transtrenders » qui surferaient sur la vague sans dysphorie ni transition.
En réalité, il existe autant de manières de vivre l’identité trans que de personnes trans, les catégories trans et NB se superposent et se mêlent, la dysphorie prend de nombreuses formes et niveaux d’intensité, et les parcours de transition sociale et/ou médicale sont complexes et au libre choix/possibilité de chacun·e.
De même, nous dénonçons la vision classiste qui consisterait à exiger de personnes souvent précaires qu’elles effectuent une « transition médicale parfaite ». De la même façon qu’il est classiste de penser que les militant·e·s qui s’organisent hors des structures traditionnelles et/ou bourgeoises seraient désengagé·e·s, désorganisé·e·s, et ne penseraient qu’à semer le chaos.
Nous refusons tout débat sur le poliçage du genre et notre supposée « contre-productivité ».Contre les injonctions institutionnelles délétères, et afin lutter contre la manière dont iels classent, trient et hiérarchisent nos vies, nos luttes, et nos méthodes, auto-organisons nous !
Notre groupe est pluriel concernant la nature des liens entretenus avec les différentes associations, et quant à son rapport aux institutions et aux stratégies à appliquer pour faire avancer les causes que nous défendons.
Mais nous resterons, de manière univoque, fermé·e·s à tout discours transphobe, putophobe, classiste, raciste ou autre axe d’oppression. Toute domination systémique sera prise en compte, et toute idéologie toxique en lien avec elle sera refusée.
La démarche anarchaqueer
En dépit de tout ce qui peut être affirmé ici et là, nous autres personnes queer/LGBTQIA+/pro-sexe n’avons qu’une seule essence : celle de la subversion.
Que nous le voulions ou non, nous sommes fondamentalement subversif·ive·s, et inacceptables pour les pouvoirs en place : nos identités et orientations montrent qu’il n’y a pas que l’hétérocentrisme et le cissexisme.
Et ainsi notre existence même remet en question l’ordre des choses.
Car si une femme peut aimer une femme…
Si un homme peut aimer un homme…
Si la personne AMAB [4] peut ne pas être homme…
Si la personne AFAB [5] peut ne pas être femme…
Si les personnes « supposées » être pénétrées peuvent être celles qui pénètrent…
Si la sexualité peut exister sans pénétration…
Si la vie romantique peut exister sans sexualité (asexualité) ou la vie sexuelle sans romantisme (aromantisme)…
S’il est possible d’être homoromantique et hétérosexuel·le, ou homosexuel·le et hétéroromantique, ou pansexuel·le et homoromantique, ou asexuel·le et panromantique…
S’il est possible de jouir de son corps sans honte et malgré les injonctions...
Si les choses peuvent être vécues autrement et de manière incroyablement plus diversifiée que ce qu’on nous présente depuis toujours dans la culture dominante…
Alors rien n’est certain. Alors le chef peut ne pas être le chef, alors le patron peut ne pas être le patron, alors l’argent peut ne pas être nécessaire, alors les frontières peuvent être abolies et les fausses idoles détruites. Alors chacun·e peut se commander à soi-même.
La position anarchaqueer n’est pas une union de deux luttes autonomes : ce sont les identités queer/LGBTQIA+/prosexe qui aboutissent logiquement à la position anarchiste. Être anarchaqueer, c’est embrasser pleinement la lutte que doit être notre existence, la guerre que le patriarcat a entamé contre nos corps, nos souffles, nos âmes. [Nous n’avons pas choisi cette guerre, mais puisqu’on nous l’impose, nous la gagnerons.
Tant qu’un seul système de domination sera debout, nous ne connaîtrons jamais la paix. Ces structures de domination ne nous laisserons jamais en paix. Alors, plutôt que d’être détruit·e·s, nous devons les combattre.
Nous tendons le poing à nos ennemi·e·s et nous ouvrons la main à nos ami·e·s.
Et nous laissons le mot de la fin à la tribune de #NousAussi
« Chaque fois que nous essayons de parler de nos vécus, des violences qui nous touchent, et de nos combats, nous sommes accusées de diviser la lutte féministe.
Ces accusations laissent entendre que notre silence serait la condition nécessaire à [sa] réussite. Nous pensons au contraire qu’expliciter nos désaccords tout en appelant à une manifestation commune est le contraire de la division.
Il s’agit justement par nos discours d’enrichir les luttes féministes et d’obtenir des victoires pour l’ensemble des femmes. »
Tribune #NousAussi
Brochure sœur : « Protect our sisters, not just cis-TERFs » – Récit de manif.
Sources et références
SOURCES :
« Nous signons ce texte car nous avons été victimes ou parce que nos sœurs, nos mères, nos amoureuses, nos collègues ou nos amies l’ont été.
Nous signons ce texte parce que nous sommes solidaires.
(…)
Chacune et chacun d’entre nous, à notre niveau, nous pouvons devenir un maillon de la chaîne pour lutter contre ces violences. »
https://www.franceinter.fr/societe/tribune-nous-ne-voulons-plus-des-violences-sexistes-etsexuelles
« Les conditions de [la] réussite [de la marche du 24 novembre] ne seront pas réunies si, au prétexte de lutter contre ’toutes les violences sexistes et sexuelles’, celles qui sont au premier rang de ces violences ne sont pas mises au centre de cette marche
(…)
Nous n’attendons plus que le féminisme historique nous reconnaisse", écrit-elle. "Nous exigeons d’exister dans vos luttes, dans vos organisations, dans vos entreprises."
(…)
#NousAussi commence par appeler à "rejoindre [la] marche [lancée par #NousToutes] et à s’organiser activement afin d’en faire une réussite
Chaque fois que nous essayons de parler de nos vécus, des violences qui nous touchent, et de nos combats, nous sommes accusées de diviser la lutte féministe. Ces accusations laissent entendre que notre silence serait la condition nécessaire à [sa] réussite. Nous pensons au contraire qu’expliciter nos désaccords tout en appelant à une manifestation commune est le contraire de la division. Il s’agit justement par nos discours d’enrichir les luttes féministes et d’obtenir des victoires pour l’ensemble des femmes. »
https://www.deuxiemepage.fr/2018/11/19/pour-un-24-novembre-politique-nous-aussi-tribune/
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/moselle/metz/deferlante-messine-contre-violencessexistes-sexuelles-faites-aux-femmes-1580715.html
https://pbs.twimg.com/media/DgztPXSXcAA1Y9H.jpg
RÉFÉRENCES :
“ On défonce une tapette parce que sa présentation de genre est beaucoup trop fem. Un homme trans précaire n’a pas les moyens de se payer ses hormones salvatrices. UnE travailleurEUSE du sexe est assassinéE par son client. Une personne genderqueer est violée parce qu’ielle avait juste besoin d’une "bonne baise" pour être remisE dans le "chemin straight". Quatre lesbiennes noires sont envoyées en prison pour avoir osé se défendre contre un mec hétéro agresseur. Les flics nous agressent dans la rue et les compagnies pharmaceutiques détruisent nos corps car nous n’avons pas un centime à leur donner.
Nous, queers, éprouvons, directement dans nos corps, la violence et la domination de ce monde. Classe, race, genre, sexualité, validité ; tandis que souvent, ces catégories d’oppression interdépendantes et imbriquées se perdent dans l’abstraction, chez les queers chacune d’elle doit être comprise physiquement. Nos corps et nos désirs nous ont été dérobés, mutilés et revendus sous la forme d’un modèle de vie que nous ne pourrons jamais incarner.”
https://infokiosques.net/spip.php?article1021
« Pourquoi les identités des personnes trans seraient-elles plus proches des normes de genre que les identités de personnes cis ? Pourquoi une femme trans identifiée comme une femme renforcerait-elle ces normes quand, à côté, une femme cis identifiée comme une femme cis ne le fait pas ?
Il y a des femmes trans "garçons manqués" et il y a des hommes trans "efféminés.
Il y a une différence entre une femme cis "garçon manqué" et un homme trans. Les rôles des genres ne sont pas l’alpha et l’oméga de la question du genre.
On peut arguer que les identités trans démantèlent la binarité de genre [compulsive] davantage que toute autre chose. »
http://whatdoesenbymean.tumblr.com/faq
« À la fois un acte et un message politique contre la cisnormativité et contre la violence médicale qui nous est imposé, adressé à toustes celleux qui consciemment ou non nous incitent à nous conformer pour être respecté.es, qui considèrent nos corps comme des erreurs. Nous ne sommes pas des erreurs. Ma barbe, mon torse plat, mes épaules larges, mes hanches fines, mon pénis et ma testostérone ne sont pas des erreurs, iels font partie intégrante de mon corps de femme, de ma féminité, iels ne me rendent pas "moins femme", iels sont parfait.es et vous les appellerez madame. »
https://transgrrrls.wordpress.com/2018/10/15/message-dune-meuf-trans-sans-oestros/
« Toute femme devient une femme en reprenant et en réinterprétant des constructions culturelles préexistantes de la féminité, des constructions qui constituent elles-mêmes le résultat d’activités antérieures de réinterprétation, ce qui fait que toutes ces interprétations de la féminité - et toutes les femmes qui les produisent et les expérimentent - en viennent à rejoindre de grandes chaînes qui se superposent. Ces chaînes d’interprétation créent une histoire unique - même si complexe et à branches multiples - où toutes les femmes se situent. Ainsi, même si les femmes ne partagent aucune caractéristique commune, elles sont définies comme groupe par leur participation dans cette histoire. »
http://eprints.lancs.ac.uk/34/2/Microsoft_Word_-_E9130088.pdf
« Depuis la pénalisation des clients, en 2016, 78,2 % des travailleur•euse•s du sexe disent connaître une diminution de leurs revenus, 42,3 % sont plus exposé•e•s aux violences et 38,3 % ont plus de difficultés à imposer le préservatif.
(...)
Niurka a été assassinée, Véro a été poussée au suicide parce qu’elle ne pouvait plus payer ses amendes et on attend encore l’enquête de police pour connaître les circonstances de la mort de Lily, à l’âge de 30 ans.
Toutes avaient manifesté contre la loi par peur de ses conséquences. Elles ont été méprisées jusqu’à la fin. Mais leur "prostitution" a disparu. La loi dite d’abolition est donc un succès. »
https://transversalmag.fr/articles/766-Les-putes-peuvent-crever,tout-le-monde-s-en-fout)
« Nous entendons dénoncer l’instrumentalisation de nos luttes partout où elle se trouve, y compris au sein d’un camp qui se dit « républicain ». C’est ce même camp qui n’a rien fait quand le sida a décimé nos communautés, et ne fait rien face au surtaux de suicide chez les jeunes LGBT. C’est ce même camp qui se tait face aux politiques sociales et économiques désastreuses. C’est ce même camp qui instrumentalise la laïcité à la moindre occasion pour justifier son islamophobie et pour perpétuer les schémas coloniaux. C’est ce même camp qui, à propos des personnes musulmanes, oppose le concept d’"universalisme" à celui de "communautarisme" comme il l’avait fait il y a vingt ans face à nos revendications d’égalité. »
https://www.liberation.fr/debats/2018/06/14/lgbtqi-vous-n-aurez-pas-nos-luttes_1659137
« Queer n’est pas une étiquette de plus, vide de sens mais un point de ralliement pour nos expériences de désirs qu’on éprouve et des violences qu’on subit. Une zone stratégique à occuper, à reprendre même, un espace d’expérimentations et de bienveillance radicale. Espaces safe et/ou en non-mixité, régulation conscientisée des prises de paroles, langage non-discriminant, solidarité affective et matérielle ne sont pas un luxe ou des lubies mais une nécessité. »
https://rebellyon.info/Lettre-de-rupture-au-cisheteropatriarcat-18901
« Notre agressivité, dont notre ’violence verbale’, revêt un caractère défensif et émancipatoire qui n’est en aucun cas comparable avec la violence des dominants.
(...)
Critiquer la manière dont on s’exprime, la forme plutôt que le fond, peut être une technique de dominant pour détourner l’attention de nos arguments. Cette pratique s’appelle le tone policing.
(...)
Le truc, c’est qu’on n’a pas à être gentil-le-s pour votre bon plaisir, que l’amabilité ou la douceur de notre ton ne doivent pas être des conditions sine qua non de votre adhésion à nos luttes. »
https://www.youtube.com/watch?v=zkbjDfSJzG4
« ... Mes ovaires en diamant ça vaut bien des couilles en or ! Les animaux, les pédés, les femmelettes réuni-e-s sous la même bannière ! On s’assoit sur les bonnes manières et au patriarcat on fera sa fête. Dis-moi quelle loi physico-chimique fondamentale empêche la femme de s’masturber et prive l’homme du rapport anal ? »
— Fais pas genre
« Non mais arrêtez c’est contre-productif ce que vous faites vous desservez la lutte on ne résout rien avec la violence’... Alors qu’est-ce qui est productif militer avec les camions en bouffant des merguez et en criant ’Demain ça va péter’, danser en rond en se tenant la main et se promette qu’on ’lâche rien’ ! À ceux qui se demandent pourquoi on est masqué·e·s, pourquoi vêtu·e·s de noir de la tête aux pieds, elle est où la violence ? On parle des banques saccagées et pas de celleux qui ont l’œil crevé ? À quel moment on pleure sur un arrêt de bus cassé et pas sur la personne qui y passe ses nuits couchée ? Parce qu’apparemment, casser des vitres c’est contre-productif mais casser des vies c’est normaaaaal. »
— Contreproductif
Compléments d'info à l'article