Communiqué de presse – Appel à rassemblement

Ce 20 novembre 2024 sera célébrée, dans des dizaines de pays, la 26e Journée internationale de la mémoire transgenre (voir https://transrespect.org/en/trans-murder-monitoring-2024/ et https://tdor.translivesmatter.info/)

Cette année encore ont été portés à notre connaissance, de par le monde, au moins 350 assassinats directs et indirects, par violence physique ou exclusion sociale et suicide, de personnes transgenres, ou de personnes simplement considérées comme non-conformes à la prétendue « norme » du genre. Et ces morts ne représentent qu’une infime partie du total de ces crimes de haine transphobes : il s’agit là non pas d’une statistique abstraite, mais des conséquences très réelles d’une haine érigée en système politique, système qui nous écrase tou-te-s au profit d’une minorité dominante.

Pendant que partout dans le monde des gouvernements réactionnaires, voire ouvertement fascistes, répriment de plus en plus violemment les personnes qui n’expriment pas un genre conforme à l’idéologie au pouvoir, des media, des groupes de pression réactionnaires religieux, sexistes, racistes et pseudo-féministes appellent ouvertement à la haine, à la persécution et à la mise à mort des personnes transgenres. Et bien trop souvent leurs appels produisent des harcèlements, des suicides et des assassinats.

La haine transphobe tue, nous le constatons chaque 20 novembre. Et elle s’ajoute à d’autres motifs d’exclusion sociale, comme p.ex. le sexisme, l’origine, la couleur de la peau, le travail exercé, l’état de santé, la classe sociale et la pauvreté : la majorité des victimes de la haine transphobe que nous commémorons chaque 20 novembre sont des femmes, des minorisé-e-s du genre, des travailleureuses du sexe, des racisé-e-s, des étranger-e-s/migrant-e-s, des sans-papiers, des sans-abri, des précaires, des pauvres, des personnes en situation de handicap, des personnes en mauvaise santé, et souvent elles sont tout cela à la fois. L’oppression et la haine qui les tuent sont bien systémiques, transversales et cumulatives, et notre combat doit donc être intersectionnel et révolutionnaire, afin de faire tomber ce système.

Cette journée rappelle :

• que partout dans ce monde, chaque jour, par millions, les personnes transgenres, ou qui expriment un genre soi-disant non-conforme, sont exclues, persécutées, haïes, maltraitées, violentées et souvent assassinées ou poussées au suicide, uniquement à cause de leur prétendue « différence » de la soi-disant « norme » des sexes et des genres ;

• que le nombre de crimes transphobes, visibles et invisibles, ne baisse pas mais augmente constamment ;

• que la haine qui aboutit aux crimes transphobes n’est pas le fruit du hasard ou de quelques individus ou groupes « méchants », mais qu’elle est systémique, qu’elle est l’un des piliers d’un système politique et de la société et culture que celui-ci produit, et que cela engendre un cortège de discriminations et de haines qui gangrènent la société entière : patriarcat, sexisme, racisme, xénophobie, classisme, homophobie, transphobie, putophobie, handiphobie, sanisme... ;

• que ce système politique, par le cynisme, la division sociale, l’exclusion, la haine et la violence, sert à garantir le confort des classes sociales dominantes et exploiteuses, aux frais des classes sociales opprimées et exploitées, dont font aussi partie les personnes transgenres ou plus généralement non-conformes à la soi-disant « norme » des genres ;

• que CE SYSTÈME POLITIQUE TUE : il est mortifère, inacceptable et doit être combattu sans concession, au nom de ses victimes passées et présentes, mais aussi au nom des victimes potentielles que sont toutes les personnes transgenres, ou simplement supposées transgenres, de par le monde.

Face à ce massacre continuel, NOUS SOMMES EN COLÈRE, et notre colère est aussi forte que notre détermination à en finir avec le système politique qui produit ces crimes et qui s’en nourrit. Nous n’avons pas confiance en un État qui cherche à se justifier en instaurant une législation faussement « anti-discrimination » ou « spéciale trans’ » au lieu de chercher à éradiquer le séparatisme des genres qui produit la haine transphobe, à commencer par la haine transphobe dont fait preuve l’État lui-même. Nous ne voulons pas de traitement « spécial », nous voulons le droit commun et les droits égaux, car il s’agit de notre survie. Nous ne reculerons pas, nous ne ferons pas de « compromis » concernant notre survie, nous ne nous reposerons pas sur des textes et des promesses qui restent lettre morte. Cet État, ainsi que tous les autres États et systèmes politiques, doit rendre compte de sa haine transphobe et de ce qu’elle produit. Nous le constatons tous les jours en faisant le deuil de nos mort-e-s : LA HAINE TRANSPHOBE TUE. Nous ne voulons pas être ses prochaines victimes, et nous ne voulons plus voir de victimes du tout.

Nous continuerons à nous battre, tous les jours.
Car nos morts sont politiques, et nos vies le sont aussi !

STS - Support Transgenre Strasbourg, l’Organisation de Solidarité Trans section Strasbourg, le BRIF – Bloc Révolutionnaire Insurrectionnel Féministe, Strasbourg Queer Antifa, Les Footeureuxses et la CNT STP 67 appellent donc toutes les personnes transgenres ou dont le genre n’est pas reconnu par cet État et cette société, et toutes les personnes qui sont solidaires avec elles, à se rassembler le

afin d’honorer la mémoire des victimes de la haine transphobe et afin de renforcer le combat contre l’exclusion transphobe, d’où qu’elle provienne, et contre son système politique.

La haine transphobe et le séparatisme des genres tuent, combattons-les !

Support Transgenre Strasbourg et l’Organisation de Solidarité Trans section Strasbourg,
le 14 novembre 2024

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