Jour de fête nationale française, un collectif de citoyen-es de Leyr, des membres de RESF (Réseau Ecole Sans Frontière) et quelques jeunes migrants originaires d’Afrique, se sont retrouvés pour pique niquer au bord d’une petite rivière lorraine, la Seille.
Le matin, nous avons déposé un bouquet de fleurs de nos champs et de nos jardins au pied de la stèle inaugurée en 2018 à Leyr. Nous nous sommes recueillis à la mémoire des 30 000 africains "morts pour la France" lors de la première guerre mondiale et à la mémoire de milliers de leurs jeunes descendants morts noyés en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe aujourd’hui.
Nous déposons sur l’eau cet "appel à l’aide", comme les naufragés jetaient une bouteille à la mer. Nous adressons ce message à toutes les citoyennes et à tous les citoyens de la planète Terre, à leurs élus ou dirigeants et en particulier au Président de la République française.
Selon que l’on soit né-e ici, nous aurions le droit de vivre.
Selon que l’on soit né-e ailleurs, nous aurions le devoir de mourir ?
L’eau, l’air, la lumière, biens communs universels, ne connaissent pas de frontières. Pourquoi les Humains s’acharnent-ils à en dresser et à s’entretuer pour les défendre quand ce n’est pas pour les étendre ?
Avec la révolution française et l’article 1 de la déclaration des droits de l’Homme du 26 août 1789, l’humanité reconnait que "les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits". Aujourd’hui, de par le monde, les immigrés contraints de l’être pour des raisons économiques, politiques ou religieuses, se voient le plus souvent refuser ces droits. Comme si cela ne suffisait pas, la fraternité constitutionnelle leur est retirée quand ils sont ou deviennent majeur. Après avoir miraculeusement survécus aux radeaux, ils se retrouvent en galère. Sans papier, sans identité reconnue, ils n’existent pas. Ils sont dans l’impossibilité de trouver un travail, un logement, une vie sociale !
De son histoire, l’humanité retient ou devrait retenir que la lutte contre l’injustice est un devoir permanent.
De son histoire, l’Homme sait ou devrait savoir qu’il s’élève quand il s’abaisse pour relever le plus faible.
De son histoire, l’Homme a conscience ou devrait avoir conscience qu’il est plus facile de détourner les yeux que d’affronter la réalité et de refuser l’injustice.
En cette journée de fraternité, d’égalité et de liberté, nous demandons à celles et ceux qui en détiennent les clés d’ouvrir au grand large les portes de la régularisation de tous les "sans papiers", parce qu’ils sont jeunes, parce qu’ils sont vieux, parce qu’ils sont Père, parce qu’elles sont Mère, parce qu’elles sont nos sœurs, parce qu’ils sont nos frères, parce qu’elles sont Femmes, parce qu’ils sont Hommes...tout simplement !
Monsieur le Président, par une régularisation massive, rendez nous digne de la Révolution !
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