🎆 Communiqué du BRIF le soir-même de la manifestation nocturne du 25 novembre qui a su réunir 800 personnes et se faire voir et entendre dans la ville durant 3 heures qui ont été pleines et intenses.

Nous tenons à remercier l’ensemble des personnes présentes et celles impliquées depuis plusieurs semaines dans l’organisation et le déroulement de la manifestation. Merci pour la force ! Vos retours nous intéressent, n’hésitez pas à nous contacter et à nous retrouver dans de prochaines actions !

📧 brif-sxb@protonmail.com

👉 Notre appel :

Actions féministes à Strasbourg contre les violences patriarcales

À Strasbourg, une dizaine de collectifs féministes, queer, internationalistes, associatifs et syndicalistes unissent leurs forces pour faire du 25 novembre 2024 un réel moment de lutte et de convergences contre les Dominations Capitalistes et Patriarcales. Au programme, manifestation nocturne le lundi 25 novembre, ainsi qu’un événement commun l’après-midi du dimanche 24 novembre comprenant discussions, projections, stands militants et animations pour les enfants.

✍️Signataires :
AES Strasbourg ; BRIF – Bloc Révolutionnaire Insurrectionnel Féministe ; Le STP CNT 67 avec les meufs* autonomes et la CNT STP 67 - Section TDS ; Les Collages_feministes_strasbourg ; FemiGouin’Fest, Genc Feministler Federasyonu, Kadin Cinayetrelini Durduracagiz, Kadin Gozüyle, Kadın Meclisleri, La Louvetière ; Les Footeureuxses ; Strasbourg Queer Antifa ; Organisation de Solidarité Trans section Strasbourg ; SUD éducation Strasbourg ; Support Transgenre Strasbourg ; Yeni Kadın İsviçre Strasbourg ; Zin Pour les Femmes (TJK-F)

Avec aussi la participation et le soutien de la LFI du Bas-Rhin, Syndicat ASSO-Solidaires, le Collectif Vérité et Justice pour Enzo, Clotilde PRATT, La CABB, le Mask Bloc, Diaspora, et bien sûr La Chorale Féministe : "Les Brailleureuses"

Articles de journaux :

• https://www.rue89strasbourg.com/manifestation-violences-femmes-fin-du-patriarcat-320395
• https://www.dna.fr/societe/2024/11/25/manifestation-environ-800-feministes-defilent-au-centre-ville

👛 La Caisse de grève féministe mise en place par l’Assemblée Féministe de Strasbourg reste active tout au long de l’année, n’hésitez pas à la solliciter si vous en avez besoin ou pour la soutenir :

📧 greveautonomesxb@riseup.net

🎆 Communiqué de la CNT-STP67 :

💜 #25Novembre en puissance dans la rue avec les meufs* autonomes de la CNT-STP 67 (section féministe en mixité-choisie sans mecs CIS qui s’organisent autant à l’échelle locale en coordonnant leurs forces avec d’autres organisations militantes féministes, qu’à celle confédérale avec les autres groupes FL‑ML - Femmes Libres - Mujeres Libres - existants dans la CNT-F Confédération Nationale du Travail)

Comme d’habitude, la CNT STP 67 - Section TDS a pris activement part à l’organisation de la dynamique féministe locale. Nous relayons ainsi leur communiqué suite à la marche et à l’événement commun organisé le dimanche ainsi que leur prise de parole lors de la manifestation de lundi soir à Strasbourg :

« ☂️ Nous avons marché dans les rues ce lundi aux côtés des camarades féministes en cette journée contre les violences faites aux femmes. « PAS DE FÉMINISME SANS LES P*TES » avons-nous rappelé lors d’une prise de parole. 💪🏻

💬 La veille (Dimanche), nous avons tenu un stand à Koenigshoffen et débattu autour du film, « Live Nude Girls Unite ! », un documentaire à propos de stripteaseuses américaines qui se sont syndiquées pour lutter contre leurs patrons et améliorer leurs conditions de travail, documentaire qui illustre aussi l’intersectionnalité des luttes. 👠 »

🎆 Prise de parole de OST - Strasbourg

Bonjour à toutes et à tous,

Je m’exprime au nom de l’Organisation de Solidarité Trans Strasbourg, une association d’auto support et de lutte par et pour les personnes trans.

Ce 20 novembre a marqué la journée du souvenir trans. L’association Acceptess-T a fait un recensement des personnes trans mortes parce que trans en France depuis l’année dernière. Il y en a eu 22, parmi lesquelles 14 sont mortes d’une overdose, 3 par suicide et 3 assassinées par un compagnon ou dans le cadre du travail du sexe. En ce qui concerne les assassinats, les victimes ont été humiliées dans les médias, assimilées à des hommes, leurs vécus ridiculisés et les violences qu’elles ont subies minimisées. Il n’y a pas si longtemps, les collectifs trans ont dû batailler pour que les organisations féministes reconnaissent comme féminicides les meurtres de femmes trans. Ces meurtres sont des transféminicides, mais ce sont aussi souvent des meurtres de travailleuses du sexe. Ce n’est pas un hasard si en France, sur trois femmes trans assassinées parce que femme et parce que trans, deux étaient travailleuses du sexe.

Les TDS, d’autant plus quand elles sont trans et/ou immigrées, ne créent pas d’émoi national lorsqu’elles sont assassinées. Tout au plus verra-t-on leur martyr récupéré pour alimenter des discours abolitionnistes. Les études scientifiques sont pourtant formelles : la décriminalisation du travail du sexe améliorerait grandement leurs conditions de vie et réduirait leur exposition aux VSS.
Mais leur place dans l’ordre sexuel et social dérange. Comme tant d’autres victimes silenciées du patriarcat, leur histoire et leurs voix sont effacées, y compris par certaines féministes, pour ce qu’elles révèlent de l’ordre sexuel qui est le nôtre. Dans cet ordre sexuel, chacun, chacune est à sa place. Il y a les vraies femmes, cisgenres, et les fausses femmes, transgenres. Il y a les femmes biens, en couple, avec un travail, et les mauvaises femmes, sans vrai travail, les putes. Chez les hommes, il y a les coupables parfaits, souvent pauvres et racisés, et les parfaits innocents, souvent riches et blancs. Les premiers sont réprimés, par la justice et la police, agressés, y compris sexuellement, dans les quartiers populaires. Les seconds sont protégés, couverts, leurs violences excusées.
Ce récit, dominant, nous le rejetons.

Ainsi, les travailleuses du sexe dérangent car elles rendent visible le caractère transactionnel du sexe dans les relations entre les hommes et les femmes. Dans une société patriarcale fondée sur l’exploitation et l’appropriation du corps des femmes par les hommes, il n’y a pas de différence de nature entre les institutions hétérosexuelles comme le mariage ou le couple, et la prostitution. Le récit selon lequel l’acte sexuel serait sacré et ne devrait pas être sali par l’argent est un récit mensonger et puritain. Le sexe a toujours été une monnaie d’échange au sein du patriarcat.
Les personnes trans dérangent car elles mettent à mal l’idée que le sexe biologique serait immuable et naturel. Comme les théoriciennes féministes l’ont démontré, le sexe est socialement construit, et on peut en changer. Sinon pourquoi l’institution médicale mutilerait-elle dès la naissance les enfants intersexes, afin de leur assigner le “bon” sexe ?
Les femmes musulmanes visibles dérangent, car elles rappellent à la société blanche la non disponibilité sexuelle de leur corps. Depuis les cérémonies de dévoilement en Algérie française jusqu’à l’interdiction de l’abaya, l’obsession française malsaine sur le corps des femmes musulmanes est une violence sexiste, sexuelle et raciste.
Ce contrôle social se joue aussi à l’international. S’il est admis chez les féministes que les conflits armés aggravent l’oppression sexuelle des femmes, lorsqu’il s’agit de pays musulmans, cette oppression n’est envisagée par l’Occident que sous le prisme de l’islamisme et du patriarcat musulman. En Palestine, cela fait des décennies que l’occupant sioniste utilise les VSS pour assujettir la population arabe. Les hommes aussi y sont victimes de nombreuses violences sexuelles, avérées et documentées, que ce soit durant les raids militaires, aux checkpoints, ou quand ils sont parmi les 9000 palestiniens et palestiniennes injustement emprisonné-es. Tous et toutes subissent régulièrement du harcèlement, des fouilles envahissante, des viols et de la torture de la part des autorités israéliennes.
Lorsqu’elles sont évoquées, les violences sexistes et sexuelles sur ces populations sont souvent vidées de leur contexte. Mais elles sont permises, encouragées ou non, sanctionnées ou non, par des institutions, par des structures, qui ont tout intérêt à ce que l’ordre sexuel et social ne bougent pas trop. Pour ces populations, les violences sexistes et sexuelles sont indissociables des violences structurelles exercées par les institutions, médicale, psychiatrique, policière, judiciaire.

Nous estimons donc qu’il n’y aura pas de salut au sein des institutions bourgeoises. Ces institutions n’ont pas pour but de régler le problème des VSS, desquelles les personnes trans (en particulier celles sans-abris, TDS, racisées et handicapées) sont 4 fois plus exposées que les personnes cis selon la dernière étude du Williams Institute, auxquelles les personnes trans faisant leur coming out à leur partenaire sont exposées en étant frappées 1 fois sur 2 par leur partenaire selon l’Office of Victims of Crime, mais de les réguler pour qu’elles soient conformes à l’ordre social. Notre libération passera par l’auto détermination et l’organisation collective.
Il est urgent pour la gauche féministe de travailler ces questions, avec les personnes concernées, sous peine de voir des pans entiers de la population se détourner et de la gauche et du féminisme. L’OST soutient les mouvements féministes révolutionnaires, y compris de libération nationale, face aux attaques du camp impérialiste. Nous soutenons également les revendications des travailleuses du sexe, face aux politiques abolitionnistes qui les stigmatisent. Nous soutenons le droit à l’autodétermination des enfants trans, le droit à l’avortement pour les hommes trans, et la PMA pour toutes et tous.

Vive la lutte, mort au patriarcat !

😷 Merci enfin au Mask block Alsace pour la participation à l’organisation en amont et aux dynamiques du dimanche 24 comme de la manifestation avec notamment une distributions de masques lors de chaque événement et une participation active aux différentes réflexions communes menant à l’action.

👉 https://maskbloc-alsace.neocities.org/