Le 1er mai 2012, le Centre Culturel Autogéré de Nancy ouvrait ses portes. C’était l’aboutissement d’un projet construit et porté pendant une année par plusieurs collectifs et associations nancéennes : celui d’avoir un local anarchiste et autogéré à Nancy permettant la diffusion des idées et des pratiques anarchistes, l’organisation des luttes locales et la rencontre entre militant·es, tout en ayant le souci que chacun·e puisse s’y investir pour le faire vivre.
En sept ans d’existence, le CCAN a permis à de nombreux collectifs de s’organiser, et ce sont plusieurs centaines d’événements publics qui ont pu avoir lieu : projections de films, rencontres avec des auteur·es ou avec des militant·es de Biélorussie, de Turquie, de Grèce ou du Mexique, conférences et débats, émissions radiophoniques, bar féministe en mixité choisie, réunions antirépression ou antifascistes, distributions hebdomadaires d’une AMAP, bibliothèque, infokiosque, soutien à la lutte antinucléaire à Bure, permanences pour et par des chômeur·euses et précaires, apéros de soutien, restos végétariens et végans, ateliers couture, etc.
En mai 2019, des difficultés propres à la complexité de s’organiser en autogestion dans un monde patriarcal et capitaliste ont conduit à la mise en pause et à la fermeture provisoire du lieu. En septembre 2020, à l’issue d’un travail et d’une réflexion menées collectivement ainsi qu’en l’absence d’une nouvelle équipe pour continuer le projet, nous avons finalement décidé de mettre le lieu en vente.
Le local a donc été intégralement vidé et la plupart du matériel (mobilier, vaisselle, livres) a été redistribué à d’autres collectifs camarades de Nancy (Quartier Libre, Nanara, les Gargouilles, l’A.D. Chette, etc.). Le lieu a été vendu en mai dernier, ce qui a permis de rembourser les dettes contractées (emprunts pour l’achat, frais courants durant les deux ans de pause, etc.). Cependant, l’association CCAN, elle, continue d’exister et l’équipe actuelle réfléchit à de nouveaux projets.
Ces deux dernières années ont été difficiles, mais nous nous sommes efforcé·es de faire collectif jusqu’au bout. Nous tenons à remercier toutes les personnes et les collectifs qui ont fréquenté de près ou de loin le CCAN, le temps d’une soirée ou pendant plusieurs années, car ce sont elles aussi qui ont fait vivre ce lieu. Enfin, nous remercions aussi les personnes qui nous ont soutenu·es jusqu’à la fin.
Vive l’autogestion, vive l’anarchie !
L’équipe du CCAN, le 15 juillet 2021.
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