GrosGnon n’aime pas la laïcité
En décembre, le gouvernement, sans doute pour faire croire une dernière fois qu’il est de gôche, a décidé que chaque fonctionnaire recevrait une formation à la laïcité. Si ce qui est proposé est de l’ordre de la « Charte de la laïcité à l’école » mise en place au début du quinquennat par un certain Vincent Peillon, il y a de quoi s’inquiéter. En effet, ladite charte indique pêle-mêle : « La laïcité permet l’exercice de la citoyenneté », « La laïcité assure aux élèves l’accès à une culture commune et partagée » (si c’est le cas, c’est plutôt raté), « La laïcité […] garantit l’égalité entre les filles et les garçons », etc. En gros, si on comprend bien « Liberté, égalité, fraternité » = « Laïcité » ! La République est tout entière saisie dans ce mot magique. Si la gauche de droite revendique la laïcité espérant redorer son blason aux sources sacrées du combat pour la séparation de l’Église et de l’État, d’autres s’en servent comme cache-sexe pour leurs pulsions xénophobes. Au lieu de laisser la laïcité à ces zozos, laïcisons l’Alsace-Moselle !
GrosGnon n’aime pas l’Europe
La grande affaire de cette année (et des suivantes) sera, paraît-il, la mise en œuvre du Brexit. Beaucoup, même parmi la gauche de la gauche, défendent encore l’Europe, et se sont désolés du résultat du référendum britannique. On croirait presque, à les entendre, que cette belle Europe est la réalisation, simplement en un peu plus petit, de l’idéal d’internationalisme, idéal qui réchauffe le cœur autant qu’un chant d’Eugène Pottier. Suppression des frontières, liberté de circulation, etc., tout y est ou presque ! Bien sûr, il reste les frontières vis-à-vis des autres, mais quoi ?, comme disait Rocard : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. » Et puis, ces réfugiés des guerres civiles et économiques dont nous sommes les complices peuvent bien aller ailleurs, en Turquie par exemple, charmant pays dont la démocratie n’est plus à prouver (c’est pour ça qu’on peut maintenant la supprimer). Il faut bien que nous nous protégions. Alors, comme Trump, clamons « Europa first ! » et dressons des murs, des barbelés pour décourager tous ces clandestins qui viennent menacer nos filles et nos emplois. Ceci dit, les Trump européens, qui commencent à être légion, sont eux aussi contre l’Europe, parce qu’ils veulent encore plus de frontières et encore plus de barbelés. Ni Europe, ni Nation !
GrosGnon n’aime pas le socio-éducatif
On vient d’apprendre (L’Est républicain du 15 janvier) que la mairie de Nancy, après la MJC des Trois-Maisons, s’attaque au dossier de celle du Haut-du-Lièvre. Là, où le directeur semblait être celui qui cristallisait les points de désaccord avec la mairie, ici, c’est le président du conseil d’administration qui pose problème. Mais dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de redéfinir le projet de la structure. Si on lit entre les lignes, Patrick Baudot, l’adjoint chargé de la Jeunesse, considère qu’une MJC ça doit proposer des activités socio-éducatives, point à la ligne. Organiser des chantiers d’été en Afrique, où les gamins du quartier vont restaurer une école, ce n’est pas cela la mission d’une MJC ; accueillir des artistes qui font vivre des projets alternatifs, idem. Cette vision étroite du rôle des MJC n’est sans doute pas dénuée de pensées bassement économiques (on pourra réduire ainsi les subventions), mais relève avant tout d’une volonté de ne rien tolérer dans ces lieux d’« éducation populaire » de ce qui puisse réellement faire réfléchir les gens. Macramé et tai-chi pour tout le monde !
GrosGnon trinque aux sangliers
Dans son édition du 19 janvier, L’Est républicain nous apprend que les sangliers qui ont pris pension sur le plateau de Brabois, entre l’hippodrome et le jardin botanique, gracieusement labouré pour l’hiver (merci à eux !), profitent des « vergers, jardins en friches dans lesquels ils peuvent trouver des verres [sic], des larves de hannetons ». J’espère qu’en plus des verres, ils ont quelques bonnes bouteilles. À leur santé !
GrosNon
Article paru dans RésisteR ! #47, le 27 janvier 2017
Compléments d'info à l'article