Goguette



Il paraît qu’elle revient à la mode, on ne s’en plaindra pas. La goguette est un numéro de music-hall qui consiste à prendre une chanson connue, à en conserver l’air et à en changer les paroles.

Au tournant du XXe siècle, la goguette a connu une grande vogue parmi les chansonniers.
Et puis ça s’est un peu étiolé. C’est que la goguette nécessite de l’esprit et d’avoir quelque chose à dire. Il se raconte que Johnny Hallyday, malgré des heures de travail, n’avait pas réussi à en comprendre le concept. Quant à France Gall et Jean d’Ormesson, une rumeur insistante affirme qu’ils ont failli s’y essayer de concert, mais des études de marché ayant estimé que la chose était peu rentable, ils avaient renoncé…

Voici donc une goguette, elle se chante sur l’air des Anarchistes de Léo Ferré. L’auteur est inconnu ou disons plutôt que Benjamin Auguste n’aime pas la publicité.

Ils sont qu’à six pour cent,
Et pourtant ils insistent
La plupart enseignants
Mais allez savoir de quoi ?
C’est pour ça qu’à l’école,
On ne les comprend pas,
Les socialistes.

Ils ont renié si fort,
Qu’ils peuvent régner encore
Déchu la nationalité,
Il faut pas l’oublier
Et tes indemnités
Ils les ont liquidées

Pauv’Jaurès tu n’as plus
Que tes yeux pour pleurer
Ils sont qu’à six pour cent,
Et pourtant ils insistent,
Les socialistes

Au conseil général,
Au conseil régional,
À la maire de Lyon
Du p’tit père Collomb
Passant par l’Intérieur
Jusqu’au bout du croupion
Ils savent nous entuber
D’en bas jusqu’au trognon

Hamon sur son bateau,
Hollande en pédalo
Valls au fond des eaux,
Cambadélis qui glisse
Et Rocard hors du temps
Dans son caveau tout noir
Signent en bas le bilan
Des années Mitterrand.

Y en a pas un de plus chiant
Et pourtant il insiste,
Le socialiste !

(Article paru dans RésisteR ! #53 le 20 janvier 2018)