Des Rémois au C9M à Paris

Reims (51) |

Le 11 mai 2024, Paris a été le théâtre d’une manifestation organisée par le Comité du 9 mai (C9M) [1], un groupe néonazi, qui a rassemblé environ 600 participants, dont quelques Rémois.

Cette manifestation annuelle, en mémoire de Sébastien Deyzieu, militant d’extrême droite décédé en 1994, a suscité une vive polémique et une forte opposition de la part des organisations antifascistes et des groupes politiques progressistes.

Présence inquiétante de membres d’extrême droite de Reims

Des membres de groupes d’extrême droite de Reims ont été identifiés parmi les participants, suscitant des inquiétudes au niveau local. La présence de ces Rémois souligne un rapprochement entre les groupes royalistes et les hooligans néonazis de Reims, et illustre la capacité de ces mouvements à mobiliser des individus à travers toute la France et l’Europe.

Parmi les participants, Alexandre R., membre du groupe MesOs [2], a été identifié. Alexandre R. s’était déjà fait remarquer lors de l’attaque [3] contre le cortège du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) durant le mouvement des Gilets Jaunes à Paris en janvier 2019. Lors de l’acte XI des Gilets Jaunes, un groupe de cinquante militants d’extrême droite, identifiés comme les "Zouaves", avait agressé le cortège du NPA, blessant plusieurs militants à l’aide de poings américains et de pierres. Alexandre R. avait utilisé un câble de chantier comme un lasso pour attaquer plusieurs manifestants.

Alexandre R. sera reconnu au C9M comme membre du service d’ordre.

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Alexandre R. portait un t-shirt « White Division » (à gauche). Sur la photo de droite, t-shirt « Charles Martel » et tatouage anti-communiste et anti-gauche.

Du coté des manifestants, les membres des MesOs étaient reconnaissables avec leurs t-shirts "MesOs Reims Hooligans", imitant le logo de "The North Face".

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Clement P. à gauche en haut avec un t-shirt « Mes Os, Reims Hooligans », en bas avec une cigarette dans le nez. 2eme photo du bas : Clement P. et Honorin D. après un fight. Honorin D. au centre haut avec le t-shirt « Mes Os, Reims Hooligans » et 3eme photo du bas. A droite : Theo B-V, avec la casquette beige.

Honorin D. s’était rapproché des royalistes de l’Action Française Reims (devenue Remes Patriam) durant les manifestations contre le pass sanitaire [4].

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Benjamin S. à droite avec le tatouage fleur de lys au bras.
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En haut à gauche, Benjamin S. En bas à gauche Clement P. avec le même t-shirt MesOs que Benjamin S. le jour du C9M. En haut et en bas à droite, Theo B-V avec la casquette puis le chapeau et t-shirt Jeunesse Boulogne.

Benjamin S. avait fait aussi une apparition chez le Renouveau Francais. [5]
Theo B-V. lui est plutôt connu pour envoyer des menaces de mort sur les réseaux sociaux et pour avoir collé des affiches avec le RNJ51 (Rassemblement National Jeune 51). [6]

Toujours chez les MesOs mais loin dans le cortège, Yann D. a participé à la manifestation sans cacher son visage. Il s’est déjà fait remarquer dans une vidéo [7] diffusée sur une chaîne de télévision nationale, où on le voit chanter "Joyeux naziversaire" à son ami Hadrien Maine, portant une kippa, tandis que leurs amis, dont Marc De Cacqueray-Valmenier, à l’arrière faisaient des saluts nazis. Yann D. a également fréquenté des néonazis expérimentés en sport de combat, tels que Tomasz Skatulsky, Yanek Czura, Gaëtan Le Bris et Joël Moret. [8]

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Yann D. portant un t-shirt "MesOs Reims Hooligans", visuel du t-shirt plus en détail.

Présence de Remes Patriam

Jules B., membre du groupe Remes Patriam, a également été reconnu lors de la manifestation néonazie du C9M. Remes Patriam, fier d’avoir participé à cet événement, a rapidement publié des stories sur Instagram pour s’en vanter.

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Jules B. au C9M à gauche et en bas à droite. Photo en haut à droite : Jules B. accompagnant les Nemesis devant sciences po Reims pour un tractage publique.
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Capture d’écran de la story instagram de Remes Patriam.

Jules B., avait déjà fait parler de lui en attaquant [9] avec Pierre-Alban B. également à Remes Patriam et des militants de UNI Reims, des étudiant-e-s de Reims lors d’un blocage pour protester contre la réforme des retraites.

La manière dont ces groupes violents se coordonnent et s’organisent est alarmante. Nous ne pouvons pas permettre à ces groupes de gagner en influence. Il est crucial de ne pas les laisser infiltrer nos villes. Ils se structurent pour commettre des actes de violence [10] et répandre leur propagande [11] sous le regard indifférent des élus locaux, sans que personne ne réagisse.

Un appel à l’action

La nécessité de lutter contre l’extrême droite est plus urgente que jamais. Les organisations progressistes et antifascistes doivent unir leurs forces pour éradiquer l’extrême droite sous toutes ses formes.