Amélioration de la qualité de l’air en Alsace : Non, le GCO n’y est pour rien ! (bis repetita)

Strasbourg (67) |

ATMO Grand Est a publié son bilan annuel sur la pollution de l’air dans le Grand Est. Pour le collectif GCO NON MERCI, le contournement de Strasbourg (le GCO) ne peut pas être un élément conjoncturel à inclure dans les facteurs conduisant à l’embellie constatée en 2023 sur la qualité de l’air en Alsace.

L’association surveillant la qualité de l’air du Grand Est (Atmo Grand-Est) a présenté le 22 mars [1], son bilan annuel sur la pollution atmosphérique. En Alsace, si elle note une amélioration en 2023, notamment dans l’Eurométropole de Strasbourg, l’air des villes alsaciennes reste de moins bonne qualité que celui des autres agglomérations du Grand Est. En cause, la topographie de l’Alsace : « La façade alsacienne possède un air de moins bonne qualité, car il y a une stagnation des polluants dans un couloir Nord-Sud. Les Vosges à l’Ouest et la Forêt-Noire à l’Est, sont deux barrières naturelles qui empêchent la circulation de l’air. Si on rajoute à ça l’aspect transfrontalier et la densité géographique, on obtient ce résultat », a expliqué son directeur général, Étienne Koszul.

Malgré cet aspect géographique, il avance tout de même différents facteurs qui contribue selon lui à l’amélioration de la qualité de l’air comme le développement du parc de véhicules électriques, un changement dans les comportements, une progression dans la rénovation énergétique des logements, mais surtout des « éléments plus conjoncturels comme la mise en service du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg ou des épisodes de précipitations qui ont lessivé l’air ».

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Comment le directeur général d’Atmo Grand Est peut-il avancer comme hypothèse que le GCO est un élément conjoncturel qui a contribué à l’amélioration de la qualité de l’air en 2023 alors que ce même GCO a créé un trafic induit générant une augmentation du trafic cumulé de la M35 et A355 ?

« Si nous nous réjouissons de voir la qualité de l’air s’améliorer en Alsace, notamment dans l’Eurométropole de Strasbourg, avancer comme hypothèse que le GCO est un élément conjoncturel qui y a contribué, n’a pas de sens. En 2023, le contournement de Strasbourg a avéré un trafic induit », explique GCO NON MERCI [2].

En effet, en se basant sur différents éléments factuels que nous avons exposé dans notre communiqué publié début mars — GCO : Derrière l’embellie de façade que présente Vinci de son autoroute, la réalité est moins jolie — l’autoroute A355 a entraîné une hausse de 8,5 % du trafic cumulé avec la M35, soit une augmentation de 14 000 véhicules sur l’axe strasbourgeois. Même si le parc des véhicules électriques augmente, une majorité des automobiles ne le sont pas.

Aussi, « nous ne pouvons pas croire que le GCO a contribué à faire baisser la pollution atmosphérique dans son secteur, d’autant qu’il a créé des nuisances [3] [4] pour les communes riveraines », conclut le collectif dans son communiqué.


Notes

[4Le GCO nuit à la santé des alsaciens avec une augmentation de la pollution et des impacts sur la santé des strasbourgeois et des habitants des villages proches du GCO. Cette vidéo du 2018 avec l’intervention de Thierry Reeb, cardiologue et spécialiste des impacts de la pollution sur la santé, reste d’actualité.