A Bure, l’Etat crée les conditions de l’affrontement.

Bure (55) |

Le week-end du 3 au 5 mars devant réunir l’ensemble des comités de soutien à la lutte contre le projet de poubelle nucléaire à Bure était prévu de longue date. L’Etat a pourtant choisi d’envoyer 500 gendarmes pour expulser de chez elleux les habitant-e-s du bois Lejuc et perquisitionner la maison de la résistance, deux lieux symboliques de cette lutte, dix jours avant.

JPEG - 167.3 ko

Cette expulsion permet maintenant à l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) de retirer du bois les pans du mur qu’elle avait illégalement posés deux ans auparavant et qui avaient été, à juste titre, mis à bas par les opposant-e-s au projet de centre industriel de stockage géologique (CIGEO) et d’enfouissement de déchets radioactifs.

L’opération de dégagement du mur n’aurait-elle pas pu se faire après le week-end inter-comités et sans l’intervention musclée des gendarmes ?

Depuis lors, les alentours du bois sont occupés militairement 24h/24.

Mais l’Etat ne s’arrête pas là. Via la préfète de la Meuse, Mme Muriel Nguyen, de nombreux arrêtés tombent la veille du week-end, rendant presque impossible son organisation : interdiction de circuler ou de se garer dans les villages de Bure et Mandres et interdiction de manifester, alors qu’une marche pour installer une vigie sur un terrain privé était annoncée.

Les arrêtés ont été attaqués en référé liberté à Nancy, mais là encore, le système répressif s’est montré intransigeant et n’a pas retenu les demandes d’annulation.

JPEG - 54.8 ko

Le week-end de lutte contre CIGEO s’est donc tenu dans un contexte d’occupation militaire du terrain, où toute initiative ne pouvait aboutir qu’à une répression de la part des gendarmes.

JPEG - 117.7 ko

Et ce qui devait arriver arriva. Durant deux jours, à chaque mouvement des militant-e-s, les grenades lacrymogènes se mettaient à pleuvoir, accompagées de leur lot d’interpellations (huit gardes à vue confirmées par le parquet de Bar-le-Duc pour la journée du dimanche 4 mars).

Et il nous faudrait, comme les médias le font encore une fois, parler de militant-e-s violent-e-s, alors que tout a été fait pour créer cette situation ?

Fil info des journées de samedi et dimanche.

Pour plus d’information sur la lutte à Bure : vmc.camp.