Qu’il s’agisse des lycées ou des collèges, le constat est partout le même puisque la mobilisation des assistant·e·s d’éducation a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer, laissant des vies scolaires fermées dans de très nombreux établissements de l’académie. Elle est le signe d’une véritable exaspération des employé·es de Vie Scolaire. Méprisé·e·s, en CDD d’un an renouvelable cinq fois, souvent à temps partiel contraint, sans aucune perspective ni évolution de carrière, c’est pourtant grâce à ces personnels payés entre 15 et 30 euros par jour que le système scolaire tient dans ce contexte de pandémie ! Entre les grilles des établissements, les cours de récréation, les permanences et la cantine scolaire, ils et elles passent leurs journées à veiller au respect par les élèves de règles sanitaires souvent inapplicables, en plus de toutes leurs missions habituelles. Pour autant, alors que le manque d’effectif était déjà criant avant la crise, le ministère de l’éducation nationale n’a pas jugé opportun de revaloriser ce métier ni d’embaucher massivement de nouveaux et nouvelles AED. Pire, il propose à ces personnels épuisés de faire des heures supplémentaires pour compenser les absences de leurs collègues positifs au COVID ou cas contacts. L’indécence n’a plus de limite !
DES DÉLÉGATION REÇUES À NANCY ET A METZ
Dans le cadre de cette mobilisation initiée par SUD Éducation Lorraine et les collectifs d’AED, rejointe ensuite par l’intersyndicale CGT – CNT – SNES, une délégation syndicale a été reçue au rectorat de Nancy par la directrice de cabinet adjointe et le secrétaire adjoint d’académie, tandis qu’une délégation du collectif AED 57 était reçue par l’IA DASEN à Metz. Au cours de ces audiences, les représentant·e·s du recteur ont reconnu l’importance de ce mouvement et la nécessité de trouver des solutions. Ces audiences ont notamment permis de faire un état des lieux des situations et des conditions de travail des assistant·es d’éducation dans l’académie. Et comme l’ont rappelé les délégué·e·s syndicaux, nous sommes aujourd’hui plus que jamais face à un impératif de recrutement et de revalorisation des AED. En tout état de cause, il est urgent que le ministre et le recteur entendent ces revendications s’ils ne veulent pas voir une nouvelle mobilisation des vies scolaires. Car il est certain que s’ils ne les entendent pas dès aujourd’hui, les AED n’hésiteront pas malgré leur faible salaire à reconduire un mouvement de grève dans les semaines à venir. SUD Éducation revendique des recrutements à la hauteur des besoins réels, une hausse des salaires, un véritable statut d’assistant·e d’éducation, et des mesures de protection sanitaire spécifiques aux AED.
Article paru dans SUD éducation Lorraine Info n°42, janvier 2021
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