Smartphones : l’arme précieuse de la police



Aujourd’hui, grâce aux moyens alloués par l’État, la quasi-totalité des enquêtes utilisent les données téléphoniques comme éléments à charge, et les smartphones des citoyen-nes sont désormais minutieusement fouillés et régulièrement confisqués par la police pour être expertisés. « Haurus », policier de la DGSI condamné à 7 ans de prison en juillet dernier pour avoir vendu des informations confidentielles, confie dans un livre comment les forces de l’ordre mettent la priorité sur l’analyse des portables et des communications. La mobilisation en cours n’y échappe pas.

À Paris, lors des récentes manifestations contre le Pass Sanitaire, les personnes interpellées avaient leur portable sur elles et se sont vu systématiquement demander leur code PIN. Quel que soit le délit pour lequel on les suspectait : du simple « groupement en vue de commettre des dégradations » (le délit préféré de la police puisqu’il s’agit d’un délit de suspicion de vouloir commettre un délit !) à la pseudo « violence sur représentant de l’autorité publique » pour une grenade lacrymogène renvoyée aux pieds des CRS, les portables de chaque personne aux mains de la police étaient la priorité. SMS, images téléchargées, derniers sites consultés, fond d’écran… Tout est bon à prendre, tout est passé au crible par les policiers dès qu’ils arrivent à accéder à l’intérieur de votre téléphone.

Et pour vous forcer à donner votre code PIN, il existe un délit prévu par la loi : désormais quasiment toute personne qui refuse de donner son code PIN à la police est poursuivie. Ça a notamment été le cas pour les personnes interpellées à Paris dernièrement, mais cette pratique est désormais de plus en plus répandue. Il suffit de vous suspecter pour « groupement » (suspicion extrêmement simple à fabriquer pour la police), de vous placer en garde à vue et de demander l’accès à votre téléphone. Si vous refusez, vous êtes poursuivi, alors même que l’interpellation de départ n’avait pas lieu d’être.

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