Quand l’extrême droite tente de prendre ses quartiers dans un bar de Nancy

Nancy (54) |

L’extrême droite nancéenne poursuit son extension dans le centre de Nancy, puisque c’est dans un bar situé à proximité de la place Carnot qu’a failli se tenir une réunion politique du parti autoritaire d’Eric Zemmour, Reconquête.

  • « Apéro » de l’UNI Lorraine et conférences d’extrême droite

    Si Reconquête 54 ont finalement annulé leur événement, l’UNI Lorraine organise ce jeudi soir un « apéro militant/sympathisant » dans ce même bar. Et il ne s’agit pas là d’un coup d’essai : à au moins deux reprises ce mois-ci s’y sont tenues des conférences d’auteurs d’extrême droite, co-organisées par la tristement célèbre librairie les Deux Cités et par le candidat local de Reconquête aux législatives 2022.

    (Voir plus bas pour plus de détails.)

  • Complément d’information

    L’article a été mis à jour pour tenir compte de nouvelles informations :

    • Contrairement à ce que l’article initial pouvait laisser croire, les gérant·es du bar n’avaient pas connaissance de cette réunion prévue dans leur établissement.
    • Suite à la publication de l’article, les fachos ont annulé leur réunion du 16 novembre.

    (Lire plus bas pour plus de détails.)

L’extrême droite a le vent en poupe à Nancy et c’est tout naturellement qu’elle tente désormais d’organiser ses réunions d’informations dans les établissements du cœur de Nancy.

Mercredi 16 novembre à 18h, Reconquête !, le mouvement politique d’Eric Zemmour à l’intolérance que l’on sait, organisait une "rencontre" dans un bar proche de la place Carnot, au sous-sol (faudrait quand même pas être trop visible, sait-on jamais...).

JPEG - 7.8 ko

Mais qui se cache derrière cette organisation ? Une charmante vieille dame à l’accent britannique chantant. Pour peu, le bon dieu lui serait donné. Et pourtant ! Derrière une apparence aussi bonhomme que cordiale, se cache Lucy Georges ! L’ancienne candidate de Reconquête! sur la quatrième circonscription de Meurthe-et-Moselle. Non échaudée par ses 2.92%, la louve à la crinière trumpienne a pris récemment la succession de Denis Gabet en tant que responsable départemental du parti réactionnaire.

PNG - 111.8 ko

Sous la thématique à l’écorce consensuelle "Protégeons nos enfants", le parti populiste de l’ancien éditorialiste entreprend de [sur]vivre politiquement dans l’attente des prochaines échéances électorales. D’ici-là, la question à se poser est de savoir dans quelle mesure les citoyens de l’agglomération doivent accepter (ou non !) la propagation des virus idéologiques...

Mise à jour du 18 novembre :

La version initiale de cet article, publiée le 15 novembre, mentionnait nommément le bar où devait se tenir la réunion. Suite à un email d’un des gérant·es dans lequel il affirmait ne pas être au courant de la réunion des fachos prévue dans son établissement, nous (le collectif de modération de Manif’Est) avons décidé de dépublier cet article, le temps d’en vérifier les informations avec son auteurice.

D’après les éléments dont nous disposons, il semblerait que les zemmouristes aient effectivement organisé cet événement à l’insu des gérant·es du bar. (C’est somme toute assez rassurant de constater que les fachos ont encore besoin de se planquer pour organiser leurs petites discussions nauséabondes.)

Mais la publication de l’article a révélé leur combine, et Lucy Georges et toute sa clique se sont aussitôt empressé·es d’annuler leur réunion. Comme quoi le travail de veille antifasciste et de dénonciation systématique des agissements des fachos est toujours aussi nécessaire et salutaire !

Nous remettons donc l’article en ligne, légèrement modifié pour tenir compte de ces nouvelles informations. En particulier, et afin d’éviter toute méprise, nous avons retiré de l’article le nom et l’adresse du bar en question.

Mise à jour du 24 novembre :

Après la rencontre annulée de Reconquête 54, c’est au tour du « syndicat étudiant » d’extrême droite UNI Lorraine d’organiser publiquement un « apéro militant/sympathisant » dans ce même bar, ce jeudi 24 novembre, d’après leur page Facebook.

PNG - 349.7 ko

Jeudi 17 novembre dernier, c’étaient les « libraires enracinés » (et surtout bien fachos) des Deux Cités, ainsi que Lecteurs Lorrains [1], l’Institut Triomphe [2] et Histoire et Culture [3] qui organisaient dans ce même bar une conférence d’Alban d’Arguin, « auteur » climatosceptique notoire et invité régulier de la fachosphère [4] : https://www.facebook.com/events/675836790882841/

Le jeudi précédent, le 10 novembre, c’est aussi dans ce bar que se tenait une conférence de Jacques Carbou [5], organisé par les mêmes groupuscules réactionnaires, au sujet de son dernier bouquin, publié aux éditions du Verbe Haut [6] : https://www.facebook.com/events/1797888943922592/

Quand bien même les gérant·es du bar se défendent de toute complaisance avec l’extrême droite, il semblerait que les fachos soient bel et bien déterminé·es à y établir leurs quartiers.


Notes

[1« Association de défense de la culture littéraire Française et Lorraine » d’après leur page Facebook : https://www.facebook.com/LecteursLorrains

[2Anciennement la Ligue Lorraine, « think tank » autoproclamé d’Anselme Boussuge, candidat de Reconquête aux législatives de 2022 sur la 2e circonscription de Meurthe-et-Moselle : https://www.facebook.com/people/Institut-Triomphe/100082010354373/

[4À son palmarès bien gratiné, on peut citer son dernier bouquin, « Réchauffement climatique - Enquête sur une manipulation mondiale », relayé avec enthousiasme par toute l’extrême droite (comme par exemple – attention, ça pique les yeux ! – Jeune Nation, Climat et vérité, Livres en famille, TV Libertés, etc.), sa tribune « La dictature "en marche" » dans le torchon Synthèse nationale, autorevendiqué nationaliste et identitaire, ou encore « Éoliennes : un scandale d’État », publié aussi par Synthèse nationale.

[5Lui aussi habitué des interventions dans les médias d’extrême droite, comme sur Radio Courtoisie ou TV Libertés, ou déjà aux Deux Cités.

[6La maison d’édition de Sylvain Durain, un des deux tenanciers des Deux Cités.