Pour la liberté de manifester

Nancy (54) |

Mardi 13 avril matin, dix personnes étaient convoquées au tribunal de police à Nancy suite à des verbalisations pour rassemblement interdit en mai 2020.

En mai 2020, tout juste à la sortie du premier confinement, la police et la justice se sont très vite remises en marche contre les rassemblements revendicatifs. Le 16 mai, un appel avait été lancé à descendre dans la rue avec les banderoles fixées aux fenêtres pendant le confinement, en soutien aux personnels soignants et aux premier·es de corvée. L’appel avait été relayé au sein de l’AG interpro et par des Gilets jaunes. Dans les faits, le rassemblement n’a pas pu avoir lieu, les personnes étant appréhendées et verbalisées au fur et à mesure de leur arrivée sur la place.

La semaine du 25 au 29 mai 2020, treize personnes étaient convoquées à l’Hôtel de police Boulevard Lobau pour "entrave concertée avec violence ou voie de fait à l’exercice de la liberté du travail" suite à un rassemblement matinal devant le dépôt de bus de Keolis, le 10 janvier, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Du lundi au vendredi sauf un jour, les policiers sont sortis précipitamment pour contrôler l’identité des personnes venues en soutien aux convoqué·es... ce qui a conduit à des verbalisations.

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Au total plus de quarante personnes ont été verbalisées et une cinquantaine de contraventions à 135€ ont été reçues. La convocation de ce mois d’avril fait suite à la contestation de ces contraventions. Cela a été l’occasion d’un nouveau rassemblement, celui-ci autorisé, à la cité judiciaire.

120 personnes ont participé à cette matinée revendicative, avec une diversité affichée à l’image de celle des personnes convoquées au tribunal : CGT, Solidaires, Front social, non-syndiqué·es, Gilets jaunes, toutes et tous engagé·es dans les mobilisations des dernières années. Plusieurs prises de parole ont rappelé le contexte de la mobilisation et notre détermination à défendre la liberté fondamentale de manifester.

Prise de parole sur le climat de répression actuel
Rappel du contexte des convocations

Après près de trois heures d’audience à attendre devant le tribunal, non sans musique et chants, les dix sont ressorti·es avec les avocats. Délibéré attendu au 22 juin.

Cette convocation matinale n’était qu’une première date. Les suivant·es sont convoqué·es au tribunal le 18 mai matin : c’est donc la date du prochain rassemblement.