[Nancy] Retour sur la manifestation du 6 février

Nancy (54) |

Un millier de personnes ont défilé samedi 6 février dans le centre-ville de Nancy, à l’appel de groupes Gilets Jaunes du Grand-Est, ralliés par des teuffeuses et des teuffeurs.

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Les samedis se suivent et se ressemblent depuis début janvier : les colères sont déconfinées et convergent, contre la Loi de Sécurité Globale, pour plus de justice sociale et contre la gestion de l’épidémie de Covid par le gouvernement. Difficile de se faire entendre d’un gouvernement qui fait passer sa politique en force et qui, de façon maintenant presque systématique, réprime la contestation par la force.

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"C’est tellement la merde qu’on ne sait pas par où commencer !" : voilà le titre d’un tract diffusé en marge de la manifestation qui résume bien la situation. C’est ce qui rend la contestation difficile, pour l’instant encore minoritaire, quand la foule se précipite pour faire les soldes sans se soucier du message de celles et ceux qui crient leur colère juste à côté.

On ne sait pas pourquoi, la préfecture avait décrété que la manifestation de ce samedi serait "à haut risque". On rigole quand on sait que les vitrines tombées à Nancy depuis deux ans de manifs de Gilets Jaunes se comptent sur les doigts d’une main. La fouille systématique à l’entrée de la place de la République s’accompagnait cette fois-ci de palpations, la volonté de faire peur était évidente. Bref, la police et la gendarmerie étaient en place dans un dispositif totalement démesuré face à une manifestation tonique, bruyante et dansante, mais au fond plutôt tranquille et bon enfant.

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Après moins d’un quart d’heure de manif, les choses ont dégénéré à l’approche du Point Central au cours d’un face-à-face entre banderole de tête et forces de l’ordre, ces dernières prenant prétexte du jet de quelques projectiles sur leurs carapaces et boucliers pour gazer toute la tête du cortège.

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L’effet (recherché ?) a été de couper la manifestation en deux, entre la tête "politique" d’une part et les sound systems de teuffeurs de l’autre. Plusieurs personnes en sale état à cause des lacrymogènes, une nasse pour toute une partie du cortège avec des contrôles d’identité et plusieurs personnes peut-être embarquées : voilà comment l’intervention des flics a réussi à saboter une manifestation autorisée et à bloquer le centre-ville pendant près d’une heure.

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Une bonne partie des manifestantes et manifestants a fini par se retrouver plus loin, notamment pour faire du bruit devant l’hôtel de police boulevard Lobau. Environ 600 personnes étaient encore présentes pour terminer la manifestation d’où elle était partie, place de la République.

Beaucoup de doigts levés face au comico
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La préfecture semble tentée de s’essayer à des méthodes expérimentées depuis longtemps à Nantes et à Paris. Bienveillant avec les manifs plan-plan appelées par les syndicats, le préfet a toujours envie d’en découdre avec les gilets jaunes, il s’est même permis un tweet durant la manif en demandant aux manifestant.e.s de l’aider en se désolidarisant des groupes violents (les préfets ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait !). L’Est Républicain, organe officiel de la police, s’est chargé de relayer et a pondu comme à son habitude un suivi de manifestation sans doute rédigé en direct depuis les salons de la préfecture.

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Au final une manif réussie, gaie et revendicative, qui laisse entrevoir un réveil et une convergence des colères. Vivement la prochaine et d’ici là maintenons la pression !

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