L’approche des fêtes peut démobiliser mais des GJ de toute la Lorraine sont descendu-e-s dans les rues de Nancy. Toujours ce flou politique dans la manifestation, tract pour le Référendum d’Initiative Citoyenne, demande de moins de taxes mais aussi de plus d’argent à la fin du mois. Je trouve très peu de camarades. Si c’est comme la semaine dernière je vais m’ennuyer.
Je décide de discuter rapidement avec des gens, un mec me tend un tract pour le RIC, je lui explique qu’illes l’ont en Suisse et que ça n’empêche pas d’avoir des pauvres, qu’il faut exiger plus que ça, il est d’accord, mais ne range pas ses tracts pour autant.
Je comprends que le nombre de manifestant-e-s est dû à un appel national de déserter Paris, trop bien protégé.
J’ai rencontré plein de gens qui ne croient plus en la politique, qui aiment s’organiser de façon horizontale sur les ronds-points mais qui n’arrivent pas encore à projeter cette autogestion dans le reste de leur vie. J’ai parlé avec une personne dont la fille est flic, il n’en était pas fier et il ne défendait pas la police. Un autre me dit être dégoûté des politiques et vote Le Pen, mais il n’en était pas fier non plus, « on n’a jamais essayé » me dit-il, on lui fait comprendre que voter c’est un nouvel essai et qu’il faut essayer autre chose.
L’Etat, en voulant dégager les ronds-points ces derniers jours, il se retrouve à Nancy. On fait un petit tour en ville, on fait un peu ce qu’on veut, le cortège est grand de près de 3000 personnes. Depuis la place du marché on remonte vers le St Seb. C’est là que les flics nous barrent la route, on touche pas au symbole du capitalisme tout puissant, surtout dans les périodes de Noël.
Sans sommation aucune les flics gazent, pas que les aérosols à main comme la semaine dernière mais bien des grenades. La place devient blanche de gaz lacrymo. Il est 14h20, les manifestant-e-s sont sur les nerfs.
Le cortège reprend, après un petit tour en vieille ville on traverse la place Stan pour arriver rue Pierre Fourier. Si j’ai bien compris le projet était d’aller devant la pref pour une minute de silence.
Nouveau barrage, de gendarmes mobiles cette fois-ci, toujours pas de sommation, grenades. Les gens sont dégoûtes et ne comprennent pas, fini les « la police avec nous » de la semaine dernière, cette fois ça réplique avec des pierres, des pétards et des feux d’artifice. Une voiture de flics sera bien prise pour cible.
Le vent est avec nous et chaque salve de grenades crée un nuage repartant directement dans la gueule des forces répressives.
Une première personne est blessée au crâne, elle même ne sait pas par quoi.
Il y a aussi une première interpellation. Petit moment de flottement, les manifestant-e-s s’organisent et chargent la voiture de la Bac qui est obligée de partir en marche arrière rue Claude Charles. On entend les gens demander aux policiers à eux aussi de rendre l’argent en référence à leur prime de 300€ obtenue il y a peu. Ça discute beaucoup, le mythe du casseur s’effondre, l’ensemble des GJ étant maintenant considéré comme tel..
Les affrontements dureront de 15 à 17h dans les rues Maurice Barrès, St Julien et des Dominicains.
Les manifestant-e-s sont ensuite repoussé-e-s à coup de charges par les gendarmes mobiles vers la place Maginot Des feux sont allumés rue St Jean pour arrêter la progression des gendarmes. La manifestation se disperse ensuite.
Le bilan de la journée serait de 400 munitions tirées par policiers et gendarmes, dix interpellations et plusieurs blessé-e-s.
Mon bilan personnel c’est qu’il me manquait des copaines.
Des copaines pour parler aux gens, pour distribuer des tracts contre les idées de merde qu’on peu entendre ça et là, pour donner des conseils en cas d’interpellation aux personnes en première ligne, pour sticker au dessus des autocollants appelant à voter Asselineau, pour se défendre face aux charges de la police.
À la prochaine.
Compléments d'info à l'article