Ce matin du 16 août 2019, l’arrêté d’expulsion a été abrogé juste avant l’audience prévue devant un juge administratif. Le ministère savait vraisemblablement qu’il était illégal. Me Muriel Ruef, l’avocate du journaliste allemand expulsé, comptait plaider devant le juge que cet arrêté ne pouvait être pris tandis que son client était déjà sur le territoire français.
Ce qui semblait être de prime abord une bonne nouvelle pour la liberté de circulation et de travail du militant allemand ne fut que de courte durée. En effet, la représentante du Ministère de l’Intérieur a indiqué de manière informelle à l’avocate de l’intéressé qu’un nouvel arrêté à son encontre était déjà rédigé. Poursuivant une démarche kafkaïenne sans complexe, l’Etat français ; après avoir renvoyé illégalement le journaliste en Allemagne ; peut maintenant affirmer que celui-ci n’est plus présent sur le territoire et pourrait donc cette fois-ci l’empêcher légalement de circuler en France . Il est cependant pour l’heure toujours impossible pour l’avocate ou le concerné d’avoir connaissance de cet arrêté.
La seule façon pour lui de connaître ses droits, est de retourner en France, où il a du laisser son travail et ses affaires du jour au lendemain. Il risque de se voir à nouveau contrôlé et de se faire notifier le fameux arrêté à son encontre. Il s’exposerait donc à un nouveau tour en cellule et à une reconduite forcée à la frontière. Drôle de mise en œuvre de la grande Europe des libertés et de l’amitié franco-allemande.
Il a aussi été indiqué à l’avocate que de nombreux arrêtés du même type vont être notifiés au fur et à mesure des passages de frontière. Il s’agit de décisions contestables pour lesquelles il est conseillé de faire appel à un.e avocat.e. Si vous n’en connaissez- pas, Maître Norma JULLIEN-CRAVOTTA avocate au barreau de Paris est à recommander.
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