Dans la nuit du...

Nancy (54) |

Début juin se tenait à Bar-le-Duc le procès pour association de malfaiteurs contre 7 personnes inculpées. Un procès contre des opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure en Meuse. Pour l’Etat l’enjeu est clair, tenter d’ écraser coûte que coûte toute résistance au projet de la poubelle nucléaire de Bure, un des chainons manquants de la chaine nucléaire française et européenne.

Vendue comme une énergie propre, le nucléaire en est pourtant l’inverse. De l’extraction d’uranium à l’enfouissement des déchets, tout n’est que désastre social et écologique. Tout comme ce que la société du tout numérique nous promet. Ce qui nous imposera une production d’énergie électrique toujours plus grande, demande croissante de l’avenir qui devra passer par le nucléaire. L’enjeu géopolitique du numérique rappelle celui qui fut brandi pour le nucléaire, peu importe le refus massif qu’ils rencontrent, les dégats ou les risques, l’Etat a lancé sa course absurde.
Alors quand l’Andra veut s’imposer sur un territoire, tous les décideurs publics sont mis à contribution pour faire taire l’opposition à leur course productiviste : échange de terres, ventes de forêts, subventions de milliers d’euros aux départements de Meuse et de Haute-Marne.

Depuis le début une résistance a lieu sur place. D’abord associative puis plus autonome depuis 2015, cette résistance empêche l’Andra de faire ce qu’elle veut. Il nous paraît important d’accentuer la lutte en cours car cette année est décisive marquant la fin de l’enquête d’utilité publique pour le projet qui pourrait ne pas aboutir si celle-ci est effectivement remise en cause.

Pour ces raisons et pour tant d’autres, nous avons, dans la nuit de vendredi 11 à samedi 12 juin, pris pour cibles les acteurs et les infrastructures suivants :

  • A Nancy, dans le bâtiment qui héberge la chambre de l’agriculture de la région, la SAFER et des bureaux de l’assureur Groupama, partie civile au procès de Bar-le-Duc, une bonne dizaine de vitres sont parties en éclats et un tag marquant :"NIK LE NUK" a été inscrit sur la façade du bâtiment.
  • A Bar-le-Duc, ce sont les vitres des locaux de la SAFER qui on été visées et un tag a été inscrit : "Bure zone libre".
  • Entre Ligny-en-Barrois et Tréveray, les voies ferrées aujourd’hui encore désaffectées, mais que la SNCF veut réhabiliter pour pouvoir raccorder CIGÉO au réseau national via la gare de Nançois-Tronville, ont été endommagées à plusieurs endroits à l’aide d’un crick de voiture.

Pour que le projet ne voie jamais le jour, parce que nous ne voulons pas d’un système qui détruit toujours plus, continuons notre harcèlement envers les institutions, les entreprises et les infrastructures qui aident l’Andra à s’implanter à Bure. Il est encore temps !

Chaleureusement

B.O.R.I.S.

Précision reçue à propos de cet article

Il y a en fait eu de nombreuses actions et mobilisations contre l’Andra avant 2015, dont une partie déjà n’étaient pas "associatives" mais plutôt "autonomes".

On peut citer par exemple les blocages de trains CASTOR qui ont eu lieu courant 2003-2006 et qui ont couté la vie à une personne, les attaques des stands de l’Andra lors d’évènements publics en 2007 et 2008, ou encore l’attaque collective du labo en 2006, ainsi qu’un paquet d’autres actions qui ont été oubliées (collages, tags...).

Le collectif de modération de Manif’Est.