Le 25 avril dernier, les étudiant·e·s du campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy - renommée Université Populaire du Sapin Nancy II depuis son occupation du 22 mars dernier - ont été évacué·e·s par une cinquantaine de CRS à 6 heures du matin. Parmi la vingtaine d’étudiant·e·s en lutte, deux personnes ont été conduite au poste du commissariat Lobau. Un des deux a écopé de dix heures de garde-à-vue pour outrage et rébellion alors même qu’il est resté calme lors de son interpellation par quatre CRS, qui l’ont menotté.
Outre cette tentative d’anéantir le mouvement étudiant face la loi ORE, sous pretexte de sécurité, le président de l’Université de Loraine Pierre Mutzenhard, en a profité pour expulser un local associatif comprenant trois associations, Non Serviam, Genepi Nancy et l’Associo :
- Non Serviam a été créé avec comme objectif d’organiser des événements culturels politiques sur le campus (projection-débat, bouffe vegan, conférences).
- Le Genepi est association étudiante militante qui a pour objet le décloisonnement de l’univers carcéral et faire respecter les droits humains en prison. Cette association est nationale, institutionnalisée depuis plus de quarante ans.
- L’Associo relie les sociologues de tous niveaux, de la L1 au doctorat, dans l’organisation de conférences ou de ciné-débats principalement.
Le Local Libertaire existe depuis de nombreuses années. La direction cherche à l’évacuer pour des raisons politiques en se basant sur des arguments administratifs depuis tout aussi longtemps. Une association, Non Serviam, a été montée pour répondre aux exigences de l’administration et de nombreuses démarches (déclaration en préfecture, ouverture d’un compte en banque, numéro de siret etc.) et rencontres avec les représentantes de l’administration ont été effectuées. Les relations entre l’administration et les occupant·e·s de ce local étaient apaisées. De fait les étudiant·e·s avaient accès à la fois aux clefs du local, en les demandant à la loge, à la boite-aux-lettres. Malgré tout, l’association Non Serviam s’est heurtée à des difficultés concernant la labélisation en tant qu’association étudiante, malgré les rencontres et demandes répétitives à l’administration pour obtenir les papiers nécessaires. Bref, les papiers, les démarches, ont été faits.
Depuis la fin de l’année dernière, deux autres associations sont entrées au local : le Genepi et l’Associo, présentées plus haut. Des réunions avec une représentante de chaque association ont été effectuées avec la directrice de l’UFR SHS, qui est actuellement directrice du campus. Nous avons obtenu son accord. A aucun moment, un ordre d’expulsion n’a été donné concernant ce local, à aucun moment, les trois associations de ce local n’ont été impliquée dans la lutte. Si des membres de ces trois associations participent au mouvement (et bien heureusement que c’est le cas, nous sommes pour une société juste, égalitaire et sortie du capitalisme), les structures en elle-même n’ont pas été impliquées.
Pourquoi dans ce cas le local a été vidé totalement, ses meubles cassés et jetés dans une beine et surtout qui a donné l’ordre de jeter les papiers et les archives qui y étaient stockés ?
Qui s’est permis de jeter des journaux des années soixante, deux ans de CQFD, des années de journaux de Luttes Ouvrières, des vieux numéros du Monde Diplomatique et du magazine littéraire, les premiers journaux Fakirs et de nombreuses autres archives ?
Qui s’est permis de jeter les archives du Genepi Nancy, ces journaux en libre accès et les nouveaux numéros de son Passe-Muraille prévu à la vente (et qui coute de la tune putain !), ses papiers administratifs, et son équipement (appareil à crêpes et les ingrédients qui permettent dans faire, éco-cup, nourriture utilisé pour les formations locales et les actions militantes).
De ce fait, nous demandons des explications de la part du président de l’Université de Lorraine ainsi que des personnes présentes lors de cette action, dont le directeur des services ainsi que la directrice logistique.
NON SERVIAM, GENEPI, ASSOCIO.
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