[Alsace] Face à la transphobie : mobilisation queer & féministe !

Strasbourg (67) |

Le 28 mai prochain, le Sénat examinera une proposition de loi visant à interdire toute transition de genre médicale aux mineur-e-s, et à punir tou-te-s les médecins et autres professionnel-le-s qui les y aideraient. À Strasbourg, Haguenau, Mulhouse, Colmar, et partout ailleurs, soyons nombreux.ses et deters dans les différentes actions et manifestations !

  • Nouvelle manifestation dimanche 26 mai, 14h place Kléber à Strasbourg

    📢 Prochaine date de manifestation contre la transphobie : dimanche 26 mai à 14h - Place Kléber. La marche aura pour point d’arrivée la Place de la République et sera suivie d’une AG pour décider ensemble des suites de la mobilisation.

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Le 17 mai marque la Journée Internationale de lutte contre les LGBTQIA+phobies !
Retrouvons-nous ce soir-là Place Kléber à partir de 20h00 !

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Le 28 mai prochain, le Sénat examinera une proposition de loi visant à interdire toute transition de genre médicale aux mineur-e-s, et à punir tou-te-s les médecins et autres professionnel-le-s qui les y aideraient. Le droit au choix de son genre serait même mis en question pour toute personne âgée de moins de 25 ans. L’objectif est clair : retirer aux mineur-e-s, et aux jeunes majeur-e-s, en questionnement de genre le droit à disposer de leur corps et de leur expression de genre ; rendre invisible dans la societé toute identité de genre autre que celle qui sert l’idéologie de l’extrême-droite. Il s’agit aussi par là de revenir sur l’interdiction des thérapies de conversion votée il y a deux ans, et clairement d’affaiblir les héritages et victoires arrachées par les mobilisations féministes et anticapitalistes des dernières décennies. Et bien entendu, cette proposition nie totalement toutes les conventions des Droits Humains, européennes et mondiales, dont la France est pourtant signataire. Tout cela dans un contexte social et politique où les violences contre les personnes LGBTQIA+ sont en très forte hausse dans toute l’Europe (étude de la FRA, Agence européenne des droits fondamentaux, publiée le 14 mai), et où en particulier les suicides et crimes de haine contre les personnes trans sont déjà en hausse permanente.

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La rédaction du rapport sur lequel se base ce projet de loi a été déléguée à deux militantes anti-trans, Caroline Eliacheff et Céline Masson. Cette nouvelle séquence parlementaire ouvre la voie à une escalade transphobe sur base de "paniques" transphobes artificielles : le Rassemblement National s’est empressé de déposer lui aussi une proposition de loi dans le même sens. Notons également la publication du livre "Transmania" par Dora Moutot et Marguerite Stern, militantes transphobes proches de l’extrême-droite qui font à présent une tournée dans les universités organisée par l’extrême-droite étudiante.
Aurore Bergé, l’actuelle ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations, a déclaré que le gouvernement s’opposerait "fermement" à la proposition de loi LR. Un revirement suspect après avoir reçu en tant que députée les militantes anti-trans Marguerite Stern et Dora Moutot en 2022. Ce même gouvernement a d’ailleurs nommé des militant-e-s de La Manif Pour Tous à des postes ministériels, et il contribue à normaliser les discours anti-trans.

Quant aux premières personnes concernées, les enfants trans et leurs parents, il est bon de rappeler les réalités matérielles de leurs existences. D’abord, notons qu’iels représentent une très petite minorité statistique : en France, en 2020, il y avait 295 mineur-e-s qui étaient accompagné-e-s dans des transitions médicales (d’après un rapport de la Haute Autorité de Santé en 2022). Sur ces 295 mineur-e-s, certain-e-s recevaient des bloqueurs hormonaux (une pratique par ailleurs assez courante dans les cas de pubertés précoces chez le reste de la population), et très rares étaient celleux qui avaient recours à des chirurgies. D’ailleurs, seule la torsoplastie peut actuellement être envisagée avant 18 ans, et encore est-ce de façon bien encadrée : à partir de 16 ans, avec l’accord des parents et en concertation avec l’équipe médicale. Nous sommes donc très loin d’une "vague trans incontrôlable" que la propagande de l’extrême-droite transphobe se plaît à construire et à dénoncer dans tous les medias qu’elle contrôle.

Il est aussi essentiel de se rappeler que ces attaques clairement transphobes sont au service d’un projet plus général de contrôle sur les corps (des enfants, des femmes, des minorisé-e-s de genre, des personnes racisées, etc.), projet qui forme le socle idéologique fasciste des extrêmes-droites contemporaines et de leurs alliances internationales. Comme on peut l’observer aux Etats-Unis et en Russie, le fascisme commence par s’attaquer à des minorisé-e-s pour finir par détruire les libertés de tout-e-s : ça commence par les enfants trans, ça continue par les adultes LGBTIQA+, et ça finit par revenir sur le droit à l’avortement.

Les 4 et 5 mai dernier nous étions au moins 25000 à nous mobiliser dans près de 50 villes en France, mais aussi en Belgique et ailleurs. A Strasbourg, ce ne sont pas moins de 700 personnes qui se sont retrouvées en ville pour participer à la manifestation contre la transphobie ! Ne lâchons rien !

Nous nous battons pour :

👉Une procédure de transition dépsychiatrisée, démédicalisée et déjudiciarisée, libre et gratuite pour les personnes majeures et mineures.
👉Pour un changement d’état civil libre et gratuit, et pour la suppression de la mention de sexe/genre à l’état civil et dans tous les papiers d’indentité : pour que le sexe et le genre de la personne ne soient plus des critères de filtrage de l’accès à quoi que ce soit.
👉 L’accès à la PMA pour toutes les personnes trans.
👉 L’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes.
👉 Des moyens massifs pour les services publics afin d’assurer l’accès réel à l’IVG, aux transitions et à la contraception.
👉 Une éducation aux questions de genre et de sexualité prise en charge par les travailleurs-es de l’éducation, de la santé, ainsi que par les associations queer et féministes.
👉 L’abrogation de toutes les lois répressives : loi immigration, loi de pénalisation des clients des TDS du 13 avril 2016, et fin de la répression des mouvements de solidarité avec la Palestine.

À Strasbourg comme ailleurs, nous appellons toutes les personnes à rejoindre et renforcer les mobilisations locales pour construire un front conséquent contre la transphobie, notamment sur le week-end du 25-26 mai prochain qui sera de nouveau un moment de coalition et de manifestations dans de nombreuses villes !

Nous serons encore dans la rue pour dénoncer publiquement les agressions queerphobes qui persistent et ne s’arrêteront pas tant que subsiste le système patriarcapitaliste !

À Strasbourg, Haguenau, Mulhouse, Colmar, et partout ailleurs, soyons nombreux.ses et deters dans les différentes actions et manifestations !

Nos corps, nos genres, nos vies nous appartiennent !
Ne nous laissons plus taire, ne laissons pas faire !

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✍️✍️✍️Signataires :

✍️ BRIF Strasbourg - Bloc Révolutionnaire Insurrectionnel Féministe
📧 brif-sxb@protonmail.com

✍️ STS - Support Transgenre Strasbourg
📧 sts67@sts67.org

✍️ Strasbourg Queer Antifa
📧 sxb_sqa@proton.me

Source : https://dijoncter.info/journee-de-lutte-contre-les-lgbtphobies-construisons-une-riposte-trans-5520

P.-S.

Une marche de lutte contre les lgbtqphobies va aussi avoir lieu à Haguenau le samedi 18 mai !