Le premier Mai, c’est le symbole d’une ère nouvelle dans la vie et la lutte des travailleurs, une ère qui présente chaque année pour les travailleurs, de nouvelles, de plus en plus difficiles, et décisives batailles contre la bourgeoisie, pour la liberté et l’indépendance qui leur sont arrachées, pour leur idéal social.
— Makhno, 1928.
Le 1er mai est pour beaucoup une « fête du travail » décrétée par le régime de Vichy. Pour nous, c’est une journée de lutte internationale des travailleur·euse·s et chômeur·euse·s. Une date ponctuée tout au long de l’histoire du capitalisme et du libéralisme par les répressions et les violences infligées par la police des pouvoirs en place, mais aussi par les droits obtenus.
La journée internationale des travailleur·euse·s a pour origine le 1er mai 1886 à Chicago aux États-Unis.
Suite à l’appel de Lucy Parson, militante anti-esclavagiste et syndicaliste anarchiste, s’adressant aux « travailleur·se·s, chômeur·se·s et vagabond·e·s », un mouvement de grève générale massif est lancé le 1er mai 1886. Dans plusieurs villes américaines, les manifestant·e·s exigent la journée des 3x8 heures : 8 heures de travail, 8 heures de repos et 8 heures de loisirs.
Le 3 mai 1886, à Chicago, des affrontements éclatent entre travailleur·euse·s grévistes et briseur·euse·s de grève (les jaunes). La police ouvre le feu et abat deux grévistes.
Le lendemain, pour dénoncer la violence de la police et des patrons, des travailleur·euse·s anarchistes appellent à un rassemblement pendant lequel de durs affrontements entre manifestant·e·s et policiers ont lieu. Une bombe explose près des cordons policiers. Huit militants travailleurs anarchistes seront accusés et déclarés coupables, sans aucune preuve. Cinq sont condamnés à la mort par pendaison et trois à la prison à perpétuité. L’un d’eux se suicidera en prison.
Les années suivantes, le 1er mai sera une date fixée dans différents pays pour revendiquer les droits des travailleur·euse·s et devient ainsi une journée internationale de lutte. Elle rappelle l’impérative nécessité de continuer encore et encore la lutte pour la liberté, pour la défense de nos droits et pour en finir avec toutes les formes d’exploitation.
En France, le 1er mai 1891 à Fourmies (Nord), lors d’une grève massive pour revendiquer « c’est huit heures qu’il nous faut », les gendarmes à cheval chargent les manifestant·e·s et en arrêtent 4. Un peu plus de 200 personnes se massent alors sur la place de la mairie pour exiger leur libération. Face à elles et eux, plus de 300 militaires armés. Leur commandant fait ouvrir le feu. Résultat : 10 mort·e·s - 5 hommes, 4 femmes et un enfant – et plus d’une trentaine de blessé·e·s. Les 10 victimes seront inhumées le 4 mai 1891 en présence d’une foule de près de 50 000 personnes.
Faisons du 1er mai 2018 le point de départ d’une grève générale massive, de convergence avec toutes et tous, pour en finir avec ce système capitaliste ultra-libéral, répressif, coupable d’une violence sociale sans précédent.
Le 1er mai n’est pas la « fête du travail ». On ne fête pas ce qui nous exploite et nous oppresse.
Liste des manifestations dans le Grand Est
A Nancy, après la manif, rendez-vous au CCAN pour un buffet concoté par Las Vegan puis criée de témoignages sur le travail, le chômage, la précarité et working class sound system !
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