Le temps passe et les langues se délient. Tout le monde se souvient de ce jour d’octobre où deux véhicules équipant les défenseurs de l’ordre avaient été retrouvés calcinés. Évitant de justesse à leurs occupants un coup de surchauffe. Ha ! que n’avait-on pas entendu alors comme explications ! Comme bien souvent, les commentaires à chaud, avancés par des individus tout feu tout flamme, se révèlent aujourd’hui peu crédibles. Même si repris par les médias, ceux-ci ont fait long feu, il semble bien qu’ils étaient totalement erronés. De nouveaux témoignages anonymes convergent et permettent aux enquêteurs de faire la lumière sur cette affaire. L’examen des dernières images vient renforcer cette nouvelle mais définitive explication.
En quelques mots, tout le monde connaît l’état du matériel dont sont équipés les pandores de la république. Désastreux. C’est donc ainsi qu’une portière s’est ouverte sous l’effet d’un courant d’air à l’intérieur dudit véhicule. Le fonctionnaire en poste depuis de longues heures eut alors l’envie bien compréhensible d’en griller une. Pour preuve que les rapports entre la population et ses fonctionnaires de police sont vraiment au beau fixe, c’est un jeune individu qui, passant à proximité, proposa alors au policier un briquet pour lui permettre d’accéder en toute quiétude à son envie. Un de ces briquets gadgets, pas homologués du tout. Issu de la mondialisation, fabriqué à la va-vite, ersatz de la marque « Molotov ». Ce qui devait arriver arriva, l’objet mal conçu s’enflamma et l’incendie se propagea à tout le véhicule. Cette explication qui s’appuie sur des preuves intangibles, permet donc de définitivement classer cette affaire à la rubrique ACCIDENT. Le fait qu’il y ait eu deux véhicules à connaître la même mésaventure ne contredit pas cette explication. Ce sont en effet deux accidents.
Les exemples de l’engrenage infernal des petites causes sans importance qui finissent par provoquer une catastrophe sont légions. C’est ainsi que, à Aulnay-sous-Bois, le jeune Théo a été poliment interpellé par un policier un peu gauche dans l’utilisation de la matraque. Le jeune homme, surpris, en a laissé glisser son pantalon. Son arrière-train, bien qu’encore protégé d’un caleçon, est venu lui aussi glisser exactement sur la matraque du fonctionnaire. Tout gêné, ce dernier, peu habile, voulant la retirer n’aura pu que l’enfoncer d’une dizaine de centimètres. Quelle bourde ! Le malencontreux accident, quoi. Les statistiques du ministère de la police vont d’ailleurs dans ce sens, la probabilité qu’une matraque pénètre accidentellement l’anus d’un citoyen frôle le 100 %. C’est une loi de la nature… policière. Il est vrai aussi que ces fonctionnaires sont peu habitués au matériel high-tech qui renouvelle petit à petit leur équipement. La matraque à détecteur automatique d’anus demanderait au moins une formation. Les syndicats tirent pourtant souvent la sonnette d’alarme. C’est trop facile de jeter de l’huile sur le feu en accusant le fonctionnaire lui aussi victime de cet accident.
Au lieu de crier, on se demande bien pourquoi, « Tout le monde déteste la police ! », tout cela ne devrait qu’éveiller bienveillance et sympathie parmi les citoyens pour ce grand corps (celui de la police) obligé de travailler dans des conditions, on le voit, hautement accidentogènes. En ce qui concerne les policiers eux-mêmes, maintes fois échaudés maintenant, ils ne font plus mystère d’où ils attendent leur salut. Une moitié d’entre eux votera FN. Les véritables pyromanes que sont Sarko, Valls et Cazeneuve leur ont fait des lois sur mesure pour éviter à l’avenir les « accidents ». Encore plus de possibilités de port d’armes, encore plus de possibilités de légitime défense, un état d’urgence permanent. Jean Marine au pouvoir n’aura plus rien à ajouter. Mais là, ce ne sera plus un accident… Il faudra bien parler d’assassinat.
Jihel
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