Sur la situation en Israël et Palestine



Un texte, tract, analyse du BAF, Bloc AntiFasciste de Nancy.

  • Ajout du tract mis en page au format PDF

     

Contre la colonisation et l’occupation israélienne

Pour le respect des droits des peuples et une paix véritable en Palestine

Contre les racismes, l’antisémitisme et l’islamophobie partout dans le monde !

Le gouvernement français choisit de réprimer toutes les expressions de soutien à la lutte palestinienne. Il interdit les manifestations, les réunions publiques et criminalise le débat, menace les parlementaires, envisage de poursuivre en justice des organisations politiques et cherche à intimider toutes les expressions politiques qui n’iraient pas dans le sens du discours politique dominant, celui des grandes puissances, de l’Europe et des Etats-Unis. Il faudrait d’une seule voix « condamner le terrorisme » du Hamas, sans s’interroger davantage.

Disons-le en préalable : nous condamnons sans réserve les massacres de civils, qu’ils soient israéliens ou palestiniens, hommes, femmes ou enfants.

Rappelons toutefois quelques éléments de contexte pour avoir une chance de comprendre « comment on en est arrivés là » :

  • L’attaque palestinienne contre Israël n’arrive pas seule, mais après 57 années de colonialisme, 17 années de siège de Gaza, six guerres conduites par Israël, des milliers de Palestinien·nes tué·es et des résolutions de l’ONU constamment piétinées par Israël... sans réactions de la part de la « communauté internationale ». Le Hamas a profité d’un moment où Israël était affaibli par ses divisions et par la mobilisation, depuis le début de l’année, d’une grande partie de sa population contre le nouveau régime d’extrême droite. Mais la situation couvait, et si le Hamas a pu bénéficier d’un tel réseau de combattants, c’est que les effets de la colonisation brutale et les conditions d’existence imposées aux Palestinien·nes sont devenues insupportables : c’est bien parce que la population en payait déjà le prix qu’a eu lieu une attaque de cette ampleur.
  • L’attaque du Hamas n’a pas seulement ciblé les militaires et leurs installations, elle a largement ciblé les civils pour les terroriser (rave party, otages...). De ce point de vue, le Hamas est autant soucieux du droit des peuples que l’Etat d’Israël et l’extrême droite qui le gouverne. La violence de ses exactions montre son total mépris pour les vies humaines. Le Hamas n’est pas du côté des peuples. Il veut imposer son pouvoir réactionnaire, nationaliste, raciste et religieux, sur la population palestinienne. C’est le siamois de l’extrême droite israélienne, qui comme elle fait payer la facture de ses choix politiques à la population civile. Son principal soutien et ami, c’est le régime iranien qui, depuis un an, réprime, torture et exécute les milliers d’opposant·es qui se sont soulevé·es contre la dictature et le patriarcat.
  • La violence de la riposte d’Israël est inouïe. Dans le plus grand mépris des règles du droit international, l’armée israélienne se déchaîne sur le territoire de Gaza, qu’elle bombarde sans discontinuer et commence un siège qui prive les habitant·es de toute chance de survie en leur interdisant l’accès à l’eau, à la nourriture, à l’électricité et au gaz. Le cynisme atteint son paroxysme quand en plus de cela elle incite les 1,1 millions de Gazaouis à fuir, au mépris du risque de crise humanitaire que cela représente, et alors même qu’aucun passage ne le permet, la bande de Gaza étant depuis longtemps déjà la « plus grande prison à ciel ouvert » sur cette terre. Le vocabulaire de Netanyahou ne fait aucun doute, il s’agit de combattre « des animaux ».
  • En France, les partis de l’ordre (LR, Renaissance, PS, et aussi PCF) ont choisi le camp du plus fort. Ils s’en prennent avec une violence inédite à celles et ceux, à gauche, notamment LFI et NPA, qui osent manifester leur soutien à la population palestinienne. Dans un retournement sémantique dont le pouvoir en place et les médias dominants à la botte de Bolloré ont malheureusement l’habitude, c’est désormais toute dénonciation du sort de la population palestinienne qui est taxée de criminelle.
  • L’extrême droite électoraliste, RN en tête, a sauté sur l’occasion pour faire sa campagne auprès du potentiel électorat juif (et des Français d’Israël), en misant tout sur sa ligne anti-arabe et islamophobe. Zemmour n’est pas en reste, qui s’est rendu au rassemblement de soutien à Israël le 9 octobre à Paris. Ces charognards sont prêts à tout utiliser pour diffuser leur propagande raciste ou contre l’extrême gauche, pour demain le capitaliser dans les urnes. Mais de même que des courant moins électoralistes de l’extrême droite qui ne cachent pas leur haine d’Israël et des Juif·ves, faut-il rappeler le FN/RN a été fondé par d’anciens nazis ? Ou que Zemmour et ses amis sont des défenseurs de Pétain et du régime antisémite de Vichy ?
  • Certain·es Juif·ves de France redoutent que l’embrasement autour de Gaza se traduisent par une montée de l’antisémitisme. Il est de raison de s’inquiéter d’une escalade antisémite d’une part, et d’une escalade raciste et islamophobe de l’autre part, en France dans les prochains mois. La dernière décennie a été marquée par des assassinats et des massacres de masse, ciblant en particulier la communauté juive. Les Juif·ves de France ou d’Israël ne sont pas plus comptables des massacres et de la politique de Netanyahou et de l’extrême droite israélienne que les Palestinien·nes, les arabes ou les musulman·es du monde entier ne sont comptables des massacres du Hamas ou du Jihad islamique.

Face aux discours de haine, aux simplifications et aux racismes, face aux fauteurs de guerre, dictateurs, nationalistes et fascistes de tous bords, face aux responsables des dominations coloniales et aux chefs d’Etats impérialistes qui les soutiennent, sachons garder notre boussole : la solidarité et l’internationalisme, pour une solution respectueuse des intérêts des populations et garante de leurs droits à l’autodétermination.

Bloc AntiFasciste Nancy, le 13 octobre 2023.

Tract au format PDF (cliquer sur la vignette pour l’ouvrir)
Vue des destructions à Gaza, provoquées par les bombardements israéliens. Octobre 2023. Photo Mohammed ABED