Retraites : nous tenir prêt·e·s !



Les retraites s’invitent dans la séquence électorale.

Exit la retraite à points si justement impopulaire et retour de l’attaque très classique avec le départ en retraite repoussé toujours plus loin… La droite et l’extrême droite convergent sur cet objectif, Macron annonçant cash la « retraite à 65 ans ». Le RN qui avait pendant tout un temps fait de la retraite à 60 ans un thème de propagande vient de rétropédaler.

Le recul important de nos droits à la retraite n’est pas combattu par le PS qui l’a aggravé encore en 2014. Il est aujourd’hui partisan du statu-quo. EELV qui n’avait pas su s’opposer en 2019 à la retraite à points, recul systémique majeur, reste dans le flou.

LFI, PCF, NPA et LO se retrouvent pour dire « retour à la retraite à 60 ans ». Si LFI-Union populaire donne l’importante précision d’un « retour de l’indexation des retraites sur les salaires » et ose briser le tabou « taux de cotisation-retraite », son exigence de « 40 annuités pour le taux plein » ne permettra pas le départ à taux plein à 60 ans pour un grand nombre de salarié·e·s. NPA et LO revendiquent le « retour aux 37,5 annuités » pour le taux plein. Le PCF, quant à lui, dit « prise en charge des cotisations pour les périodes de chômage, formation, études, congé parental, invalidité... » mais situe le « montant de la retraite à 75 % du revenu d’activité, public et privé ».

Clarifier ce que nous voulons : la retraite comme salaire continué

Malgré toutes les contre-réformes, le montant des retraites des fonctionnaires, pour carrière complète, représente 75 % du dernier salaire brut. Les primes, il est vrai, ne sont pas prises en compte. Mais nous sommes là proches du salaire continué. Nous devrions dire haut et fort que ce qui est bon pour les 5,5 millions de fonctionnaires est bon pour 25 millions de salarié·e·s, et même pour la plupart des indépendant·e·s.

Revendiquer la réindexation sur les salaires est de la plus haute importance. Tout aussi importante est la revendication d’une part plus importante du PIB consacrée aux retraites par le biais de l’augmentation du taux de la cotisation retraite inchangé depuis 1979 !

Rappelons que Solidaires met en avant le retour aux 37,5 annuités

Dans la période qui vient, nous devrions aussi dire que l’heure est à la réduction massive du temps de travail, sur la semaine et sur la vie, à la réduction massive de la production de biens matériels, à la définition par nous toutes et tous de ce qu’il convient de produire, à quelles conditions écologiques et sociales produire et de ce qu’il devient urgent de ne plus produire.

Vers une nouvelle « bataille des retraites » ?

Si le pire n’est jamais sûr, nous devons nous tenir prêt·e·s à engager une bataille pour défendre nos droits et à en imposer de nouveaux. Dans ce but, rien n’est plus important que d’impliquer le plus de monde possible. L’intersyndicale Solidaires-CGT-FSU-FO aura tout son rôle à tenir, en inter-professionnel et public / privé. Si le niveau de coordination national et départemental est crucial, le niveau d’ancrage et d’animation dans les entreprises, les écoles, les commerces et dans les communes l’est tout autant. Mettons dès maintenant en débat la création de comités locaux unitaires de défense des retraites, à l’instar des gilets jaunes. Seule la confiance que donne l’auto-organisation pourra produire la force pour mettre en échec les casseurs de nos droits. Mettons tous les moyens en œuvre à cette fin, et tout particulièrement les réseaux sociaux et jouons de tout notre répertoire, du tract à la pétition, du débrayage à la grève et manifestation, de l’occupation au blocage.

Article paru dans SUD Éducation Lorraine Info n°47, avril 2022.