Jeudi 12 janvier de 18h à 20h, à la salle A033 de la fac de lettres (23 boulevard Albert 1er, Nancy), Bernard Friot et le groupe économie de Réseau Salariat présentent « Mettre la production sur ses pieds : avancer les salaires et non pas du capital ». Aujourd’hui, les soignants travaillent pour rembourser la dette puisqu’il n’y a plus de hausse du taux de cotisations et que les hôpitaux s’endettent. Ils ont ainsi perdu la maîtrise de leur travail au bénéfice des gestionnaires qui leur imposent des protocoles à la place de la clinique. La perte de la maîtrise du travail est liée à l’endettement. Or, nous avons su produire sur un mode communiste sans appel au marché des capitaux, sans avance de capital, la seule avance étant le salaire. Le salaire socialisé dans l’assurance maladie a permis de produire le soin. Pour produire, il faut avancer le salaire. Le salaire est un préalable à la production, à toute la production.

A Réseau Salariat, nous sommes en train d’abandonner le mot "investissement". Son usage est aliénant parce qu’il fait croire qu’il faudrait autre chose que du travail. On dit : il faut du travail et du capital. Or, l’investissement n’est que du travail. Il n’y a aucun investissement à financer ni aucune spécificité de l’investissement. Le mot "investissement" est un mot de la religion capitaliste qui pose, dans la production, l’effacement du travailleur au bénéfice du prêteur, de l’investisseur, du vendeur, qui sont les trois fonctions capitalistes. Quant aux producteurs, ils disparaissent. C’est inouï combien les mots sont soumis à la religion capitaliste, omniprésente dans l’état. La seule laïcité que nous avons à construire, c’est la séparation de l’État et de l’Église capitaliste.

Samedi 14 janvier, de 9h à 17h à la Salle vélodrome, rue Echternach à Vandœuvre, le groupe économie de Réseau Salariat présentera ses travaux sur « Une monnaie pour une révolution : celle du salaire à vie ». Cette monnaie est une monnaie exclusivement distributive. Elle a pour seule fonction l’acte d’achat de la production par les citoyen.ne.s. Elle est tout simplement l’outil technique du droit de tirage sur la production. Nous pourrions la présenter en tant que monnaie salariale puisqu’elle est relative au salaire, et seulement au salaire. Nous choisissons cependant de la qualifier de communiste afin de la poser dialectiquement dans son opposition à la monnaie capitaliste. Le communisme étant compris comme le chemin de sortie de l’ordre établi, c’est à dire de l’ordre capitaliste, patriarcal et racial. Et de fait, la fonction de financement de l’investissement disparaît, ce qui signifie que cette monnaie ne peut pas se transformer en capital. Et en effet, elle ne peut pas s’accumuler. Sa fonction de réserve de valeur trouve enfin une limite. Certes, l’épargne est encore possible, mais la formation de plus-value, qui consiste à vendre une marchandise plus chère que le prix du travail qui a été nécessaire pour la produire, n’a plus cours et l’aiguillon du financement de l’investissement est supprimé. Il s’agit donc d’une monnaie démocratique dans une économie intégralement gérée par les producteurices. Une monnaie donc, à la hauteur des enjeux anthropologiques et écologiques de notre temps.

Le programme de la journée est le suivant :

• 09h00 -09h15  : Accueil café
• 09h15-11h : La savie (ഗ), la monnaie du salaire à vie.
• 11h-11h15 : Pause
• 11h15-12h15 : Questions/réponses & recueil de propositions/idées,
• Pause déjeuner sur place jusqu’à 13h30­
• 13h30-15h : Ateliers sur les enjeux de la généralisation du salaire à la qualification personnelle.
• 15h-15h15 : Pause
• 15h15-17h  : Restitution ateliers & Réflexion collective sur le chemin à tracer pour sortir de l’ordre établi.

Ce moment d’échanges et de partages a pour objectif de contribuer à construire des luttes collectives ambitieuses, avec une confiance dans un avenir où toute personne majeure accède au droit politique du salaire, et à la copropriété d’usage des moyens de production.