Pont-à-Mousson (toujours) en lutte !

Pont-à-Mousson (54) |

Dans le contexte de passage en force de la loi retraite par le gouvernement Macron à coup de 49.3, du déni de démocratie que Macron organise au service de la bourgeoisie et du patronat à qui il sert la soupe, le jeudi 23 mars a été une belle journée de mobilisation à Pont-à-Mousson, et la lutte continue de s’organiser pour participer au retrait de la réforme des retraites !

Un blocage des lycées qui n’a pas pu aller au bout... mais les lycéen.nes tout de même mobilisé.es !

Un collectif de lycéen.nes a initié une mobilisation aux lycées Marquette et Hanzelet dans le but de bloquer le jeudi 23 leurs lycées (comme cela se fait ailleurs en France) et visibiliser ainsi un ralliement de la jeunesse qui se concrétise au niveau national [1]. Dans la foulée, quelques jeunes favorable aux thèses de l’extrême droite ont organisé une opération de sabotage du blocage en créant leur page Instagram, en décollant les affiches de Solidaires favorables à la mobilisation contre les retraites, et en collant des autocollants de l’UNI, un syndicat proche de l’extrême droite [2].

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Pour éviter des tensions le jeudi matin, la direction du lycée Marquette a envoyé un mail aux parents, élèves et personnels et a évoqué des sanctions pour les jeunes qui voudraient bloquer, en rappelant la loi. Certains personnels de l’établissement regrettent que le message de la direction ne soit pas factuel et exhaustif sur la situation. En effet, il n’évoque que la "minorité d’élèves qui est à l’origine de ces appels à blocage" mais ne fait aucunement mention des partisan.es de l’UNI.

Dès 7h du matin, le jeudi 23, l’ouverture des portes du lycée a été organisée sous la surveillance de la direction elle-même, alors que d’habitude ce sont des personnels précaires Agent d’Éducation (AED) qui le font. À noter au passage que ce service d’AED était majoritairement en grève (ha bon ? pourtant les médias nous parlaient d’essoufflement du mouvement ;-)). La police a fait son petit tour et, comme on pouvait s’y attendre, tout cela a sans doute dissuadé la mobilisation des jeunes, qui n’ont même pas pu organiser un rassemblement devant leurs lycées. Peut-être n’est-ce que partie remise ! En tout cas, il faut noter que certain.es ont tout de même participé à la manifestation organisée par le collectif citoyen prévue plus tard à 10h.

Une belle manifestation pour une ville moyenne : la mobilisation s’ancre dans les territoires !

Suite au rassemblement citoyen de mardi 21 au soir, la manifestation de jeudi 23 s’est préparée en quelques jours par le collectif PAM en lutte, avec le soutien de SUD Education Lorraine, de Force Ouvrière Saint Gobain PAM [3] et des lycéen.nes en lutte. La manifestation a traversé la ville, partant de la place Duroc pour rejoindre le piquet de grève de l’usine organisé par la CGT Saint Gobain PAM. C’était une première manifestation [4] contre la réforme des retraites à PAM depuis le début du mouvement et ça a fait du bien ! La manifestation a rassemblé des habitant.es, des lycéen.nes, des salarié.es (profs des lycées, usine Saint Gobain PAM, centre hospitalier, agents municipaux, etc.) et a été une belle convergence avec les grévistes de l’usine Saint Gobain PAM. 

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Les habitant.es étaient content.es de voir une mobilisation locale, les personnes qui d’habitude ne peuvent pas se déplacer en manifestation à Metz ou à Nancy ont pu y participer. Des chants et des slogans ont dynamisé le cortège, et l’arrivée sur le piquet de grève avec les slogans "Pour les grévistes de Saint Gobain hip hip hip hourra !" et "Tou.te.s ensemble, grève générale !" a été bien accueillie.

La suite : on continue jusqu’au retrait !

Le collectif PAM en lutte poursuit son travail de participation à sa mesure de la construction de la mobilisation localement et envisage une seconde manifestation lors de la prochaine journée de mobilisation du mardi 28 mars.

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PAM est antifasciste !

Il semble également nécessaire de construire une riposte locale antifasciste : en effet, à la fois il est inquiétant de voir des jeunes s’orienter vers l’extrême droite en s’associant à l’UNI, et la manifestation en ville a permis de repérer la présence de slogans tagués en ville favorables à Zemmour, et ceci même à deux pas de l’usine Saint Gobain PAM. Les manifestant.es ont pu s’indigner collectivement de la présence de ce soutien à un candidat raciste condamné à de multiples reprises pour incitation à la haine raciale et se sont donné comme objectif de ne pas laisser cette présence visuelle se banaliser. On ne le répétera jamais assez : l’extrême droite est l’ennemie de notre camp social, celui des travailleureuses, des chômeureuses et de la jeunesse !