Appel à soutien des comités locaux face à la dissolution des Soulèvements de la Terre :
« On ne dissout pas un soulèvement »
Signataires :
Cet appel est soutenu par :
- XR Strasbourg, PCF Strasbourg, MRAP, PG, Cimade Strasbourg, Attac Vosges du Nord, Collectif justice et liberté, Collectif Val-d’argent, Elsass Fakir, Déodatie debout, Vallée debout, LFI68, NPA 67, l’Anticapitaliste, Révolution Permanente Mulhouse, l’Enclume de Mulhouse, RAR Alsace Vosges, On crèvera pas au boulot, LFI Vosges, D’ailleurs nous sommes d’ici 67, Solidaires Alsace, AES Strasbourg, Support Transgenre Strasbourg, Collectif Citoyen de Guebwiller, Eau en Danger de Wittelsheim, Collectif Destocamine, Collectif GCO non merci, Alternatiba Strasbourg, BRIF, Jeunes Écologistes Alsace, Collectif Ken Strass Meh, Europe Écologie les Verts Alsace, CNT-STP67, Confédération Paysanne d’Alsace, La Feuille de Choux, SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg
- Personnalités : Bruno Dalpra (Club Médiapart), Emmanuel Fernandes (député Bas-Rhin, LFI), Charlotte Leduc (député Moselle, LFI-Nupes), Martine Étienne (député Meurthe-et-Moselle, LFI-Nupes), Caroline Fiat (député Meurthe-et-Moselle, LFI-Nupes)
Si vous souhaitez apporter votre signature à cet appel et nous rejoindre envoyer un mail à SLT.Strasbourg@proton.me
La première menace de dissolution des Soulèvements de la Terre, initiée par Gérald Darmanin le 28 mars dernier, a provoqué une vague de soutiens inédite incarnée entre autres par la signature d’une tribune « Nous sommes les Soulèvements de la Terre » à laquelle plus de 100 000 personnes ont revendiqué leur adhésion au mouvement, ainsi que de nombreuses organisations nationales syndicales ou environnementales, des collectifs et des fermes, des personnalités scientifiques, politiques ou intellectuelles. Une vague de soutiens représentée, dans le même temps, par le fleurissement de plus de 180 comités locaux partout en France comme à l’étranger.
Loin d’être intimidé.e.s par cette répression et ces menaces, l’ensemble des actions prévues nationalement cette saison par les militantes et militants ont été maintenues. Localement, les collectifs nouvellement créés comme ceux de Strasbourg, Nancy, Metz, Vosges et Haute-Vosges pour le Grand Est, ont organisé des rencontres et réunions publiques, des actions en lien direct avec les luttes écologiques locales et les collectifs, associations, habitantes et habitants qui historiquement se sont battu.e.s et se battent encore contre des projets écocidaires (comme à Wittelsheim contre le projet Stocamine, ou encore à Lorentzen contre la liaison routière A4 menaçant de nombreuses espèces protégées ainsi que des terres agricoles). Néanmoins, aujourd’hui, mercredi 21 juin, le gouvernement prononce la dissolution effective des Soulèvements de la Terre, que nous dénonçons comme une attaque grave aux libertés fondamentales et à la démocratie. Cette dissolution marque un précédent dangereux, un point de non-retour dans la dérive autoritaire du gouvernement. Décrié par l’ONU pour son maintien de l’ordre brutal, ses violences policières, sa criminalisation du militantisme écologique, le gouvernement a pour seule réponse une fuite en avant répressive. Après avoir court-circuité la représentation institutionnelle nationale à coup de 49.3, ignoré des millions de manifestantes et manifestants ainsi que les 14 journées de mobilisation pour un passage en force de sa réforme des retraites, le gouvernement rend à présent illégal un mouvement soutenu par plusieurs centaines de milliers de citoyennes et citoyens.
Alors que l’urgence climatique et écologique se fait chaque jour plus pressante, que les sécheresses et les incendies s’intensifient en France comme partout dans le monde, que la biodiversité s’effondre et que les rivières s’assèchent, le gouvernement poursuit la fuite en avant de son œuvre écocidaire, au service des lobbies du BTP, de l’agrochimie et de la finance. En témoigne l’appel d’Emmanuel Macron à une « pause réglementaire sur les normes environnementales européennes », comme si la catastrophe, si urgente soit-elle, pouvait attendre. Ces manœuvres sont celles d’un vieux monde, condamné mais incapable de changer de direction.
Face à cette perspective, celle d’un capitalisme frénétique dans son accaparement des terres, de l’eau et des ressources, les mouvements de défense du vivant sont taxés d’écoterroristes et ces membres arrêté.e.s comme la vague d’arrestations de ce mardi 20 juin nous l’a encore tristement montré. La criminalisation des oppositions, n’est que la stratégie classique d’un pouvoir aux abois. Nous le redisons aujourd’hui, nous sommes un vaste mouvement, pas un "groupuscule" ni une "nébuleuse d’activistes". Nous ne sommes pas une association ni une organisation avec de quelconques "dirigeantes ou dirigeants", mais une constellation de coordinations, d’assemblées et de coalitions qui construisent des actions de terrain au plus près des luttes locales. Ce que le gouvernement feint d’ignorer, c’est bien que la dissolution des Soulèvements de la Terre ne suffira pas. Ne suffira pas à éteindre l’étincelle et l’énergie de celles et ceux qui ont marché à Sainte-Soline, de celles et ceux qui ont défriché des vignes dans le Jura pour l’installation de paysans et paysannes, de celles et ceux qui ici et là se soulèvent contre l’absurdité de la destruction systématique du vivant. Un mouvement qui se bat pour la protection des biens communs que sont l’eau et la terre, ne peut en effet être dissout. Partout nous refleurirons car la répression brutale imposée par le gouvernement reste toujours moins effrayante que l’avenir suffoquant qu’il nous réserve et que nous subissons déjà.
Parce que nous souhaitons vivre dans un monde qui reste habitable, soyons nombreuses et nombreux à manifester notre soutien aux Soulèvements de la Terre à nous rassembler le mercredi 28 juin à 19h à Strasbourg devant la préfecture du Grand-Est pour dénoncer cette dangereuse dissolution !
Le comité de soutien des Soulèvements de la Terre - Alsace.Strasbourg
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