Plusieurs fois dans son histoire la C.G.T. a dû s’opposer au fascisme. La peste brune n’est pas aux portes du pouvoir par hasard, c’est le choix politique et stratégique du capital et de la bourgeoisie, des diverses représentations politiques à sa botte, pour museler et écraser les travailleuses et les travailleurs, leur ôter tous leurs acquis sociaux, détruire aussi tout espoir de conquête sociale, dans des situations où ils ont peur pour leur domination politique, économique et sociale.

Les médias entonnent déjà le chant du barrage dans l’objectif d’essayer de remettre en selle Macron et toute sa clique. Évidemment, la CGT appelle à barrer la route au Rassemblement national. Mais la macronie dont la politique systématique de destruction de tous les conquis sociaux et de dégradation des conditions de vie et de travail pour la majorité, tout comme les politiques racistes et xénophobes, et son autoritarisme et ses atteintes constantes aux droits et libertés publiques, a alimenté la désespérance et pavé la voie à l’extrême-droite. Combattre l’extrême-droite passe aussi par combattre le terreau sur lequel elle prospère.

Les résultats électoraux ont nécessairement un impact sur la capacité de la classe ouvrière à se mobiliser pour défendre ses intérêts. Une victoire du RN, où un improbable renforcement de Macron et de sa majorité, peut avoir un effet démoralisateur entraînant une perte de confiance dans sa capacité à faire changer la situation. Mais L’alternative démocratique ne repose pas seulement sur un bulletin dans l’urne. Un gouvernement dit « populaire » au final ne fera que ce que nos luttes exigeront de lui et des capitalistes.

• La démocratie se gagne par nos luttes !
• Grève, résistance sociale et désobéissance, les ingrédients de la démocratie

Ce sont les revendications portées par les luttes et les rapports de force à partir des entreprises et établissements publics qui sont garantes d’une démocratie sociale.
Les acquis sociaux ne sont pas des cadeaux faits par un parlement bienveillant : interdiction du travail des enfants, congés, représentation syndicale, caisses sociales, minimums salariaux, conventions collectives, Droit du travail sont les fruits de nos conquêtes, de nos propres luttes, des engagements de femmes et hommes aspirant à mettre en place les conditions d’une vie meilleure, de partage et de solidarité.

Le Nouveau Front Populaire promet 100 jours pour revenir sur l’héritage de Macron. Nous voulons plus ! Nous voulons en particulier la remise en cause des contre-réformes de la mandature de Hollande

Retrait :

• loi Cazeneuve de 2017
• loi Macron 2015
• loi Travail 2016
• plafonnement des indemnités de licenciement aux prud’hommes
• CICE
• la loi pacte

Remise en place :

• CHSCT
• élections prud’homales
• seuils sociaux d’avant 2020

Il faut une rentrée sociale à la hauteur

La dissolution percute le calendrier de nos vies, et juillet et août ne sont pas des mois de mobilisation sociale. Nous devons donc préparer une rentrée sociale animée et combative, nous devons alimenter l’actualité sociale, économique et politique par nos revendications et nos luttes.

Sophie Binet écrivait, en préfaçant les jours heureux : « Il est minuit moins le quart », faisant allusion au fascisme et lors d’une interview, elle rappelait qu’en 1934, 1943 aux heures les plus sombres c’est l’unité des travailleurs, leur mobilisation qui a fait reculer le fascisme, dans une Europe acquise à la peste brune. Elle rappelle également que le travail, c’est le lieu où on se rassemble, le lieu où on résiste.
L’histoire ne repasse pas les plats, mais c’est encore une fois la volonté du capital d’imposer l’extrême-droite. Mais nous savons comment en sortir, nous l’avons déjà fait !

Il importe donc de s’opposer à l’extrême-droite et à Macron dans les urnes, par le bulletin de gauche qui semblera le plus approprié pour redonner confiance aux travailleuses et aux travailleurs, notamment celui du « Nouveau Front Populaire » (sans illusion sur ce que certains candidats peuvent porter de soutien à nos luttes et à nos intérêts). Mais dans les jours, les semaines et mois à venir toute l’activité syndicale doit tendre à mobiliser les travailleurs et les travailleuses sur nos revendications sur nos lieux de travail tout en construisant le rapport de force interprofessionnel. Pour cela nous devons disposer d’un véritable plan de bataille national qui rompt avec l’année quasi-blanche en matière de grève interprofessionnelle que nous venons de vivre !

Motion votée par la commission exécutive des syndicats CGT Nancy