Nancy, 8 février : une manif Gilets Jaunes qui part en hors piste

Nancy (54) |

Cela faisait plusieurs semaines qu’on n’avait pas eu le plaisir d’une manifestation appelée par les GJ. Il faut dire qu’on est pas mal occupé∙es par les manifestations appelées par l’intersyndicale contre la réforme des retraites, et aussi par toutes les actions organisées en interpro... où de toutes façons tout le monde se retrouve dans la rue ou ailleurs.

Du côté des Gilets Jaunes les affaires ne sont pas non plus très simples, avec des conflits entre groupes qui prennent parfois des proportions démesurées et pour résultat une paralysie sur certaines initiatives. Du coup, avec plus de 600 manifestant∙es, l’initiative d’un groupe de Gilets Jaunes a rencontré quand même un beau succès. Dommage que d’autres aient boudé l’initiative sinon il y aurait eu plus de monde encore et tout le monde y aurait gagné...

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Alors les manifs GJ comme tout le monde le sait, ça démarre le samedi à 13h30 et puis c’est une déambulation au pas de charge sur plusieurs kilomètres et pendant plusieurs heures, ponctuée de "On est là..." et de "Haou, haou !". Un format qui change de la petite boucle intersyndicale en semaine, mais après tout, il faut bien varier les plaisirs. Une chose est certaine, c’est que par rapport aux précédentes manifestations de GJ à Nancy il y avait beaucoup de monde autre que GJ, des profs, des syndicalistes, des étudiant∙es... Jusqu’ici il y avait bien Solidaires, le Front social et quelques cégétistes qui apparaissaient avec les GJ mais cette fois, l’AG interpro avait appelé à la manifestation et cela s’en ressentait.

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Après un petit concert de la Chorale des Sans Nom et quelques prises de paroles, le cortège s’est ébranlé de la place Carnot pour rejoindre le centre-ville. Evidemment, le préfet avait fait poster des flics et des gendarmes tout au long du parcours pour empêcher l’accès au fameux périmètre interdit... comme s’il fallait éviter que des hordes se répandent et cassent tout sur la place Stanislas. Mais qui dit gros dispositif répressif dit aussi gros points de fixation, alors tout cela a pas mal ralenti le défilé.

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Il y a eu des moments drôles, avec des failles où les manifestant∙es ont pu se glisser. Première sortie de piste rue du Pont Mouja, la manif s’engouffrant dans la rue de la Faïencerie en prenant de court le dispositif policier. Les émeutier∙es en ont profité pour mettre à sac le McDonald’s et les commerces du centre-ville... Mais non, même pas ! En fait les manifestant∙es sont allé∙es jusqu’à la place Charles III, tout cela sans plus un seul uniforme visible, et puis tout le monde est resdescendu vers la rue de la Faïencerie pour reprendre le cours intial de la manifestation.

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Il y a eu d’autres moments sympas comme la chenille au rond-point au bout de la rue Saint-Nicolas, l’effondrement des grilles d’un chantier place des Vosges... où personne n’est même allé ramasser les pavés pourtant en évidence (comme quoi les manifs Gilets Jaunes c’est parfois mou du genou). Et puis il y a eu à nouveau du hors piste en repassant près du centre Saint-Sébastien. Les flics ont tout fait pour éviter que les gens ne reviennent sur la voie du tram, mais c’est compliqué de contrôler une foule qui n’a pas de plan et qui improvise. Alors à trop vouloir encercler les manifestant∙es, CRS et bacqueux se sont retrouvés pris en sandwich jusqu’au boulevard Joffre et à la place de la République.

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"Et merde, ils nous suivent..."
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Pas facile la marche arrière en robocop quand même
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Quelques contrôles d’identité et fouilles de sacs, une lacrymo [1], rien de grave à déplorer... La manif s’est terminée comme elle avait commencé, dans la bonne humeur, tout le monde étant bien content d’avoir fait galérer les flics pendant plus de quatre heures sous le soleil d’un samedi après-midi.

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Notes

[1Et encore, on dirait qu’ils se sont mal débrouillés... le palet semble être arrivé au milieu des CRS, puis sur les manifestant∙es qui étaient derrière le cordon