On aurait pu espérer que nous vinssions y proposer éventuellement quelques cours ou ateliers qui nous auraient tenu à cœur, sortant peut-être de nos programmes habituels, pour continuer à prodiguer notre savoir, sous un autre format, dans un autre climat.
On aurait pu penser que nous nous serions saisis de cette opportunité pour réfléchir à ce que l’on peut attendre, vouloir, espérer de ce lieu qu’est l’université (lieu dont par ailleurs, depuis quelques années, nous ne cessons de déplorer la baisse des moyens, des « niveaux », de l’intérêt), et pour commencer à expérimenter ces réflexions, en profitant de ce mouvement, que nous l’approuvions ou non dans sa forme ou dans ses revendications. On aurait pu penser que nous, qui sommes attachés aux mots de « transmission », de « formation », nous nous serions emparés de cette occasion pour transmettre enfin ce qui nous semblait important à dire. Tout cela on aurait pu l’espérer, on l’espère encore, et cela n’est pourtant presque jamais arrivé.
Que doit-on en conclure ? Que nous n’avons dans le fond rien à transmettre ? Rien envie de transmettre ? Que tout ces beaux discours ne sont que vent ? Mais quel monde préparons-nous alors si nous ne transmettons plus rien ? Préparons-nous même un monde, quand, en des occasions aussi ouvertes, chacun reste chez soi, silencieux, sans discours aucun à tenir ?
Que doit-on espérer ?
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