Dématérialiser !
Mot magique, dématérialiser les démarches administratives, alors que 15,4 % de la population n’est pas connectée (Insee).
Il faut posséder un ordinateur ou un smartphone, chacun génère respectivement 600 kg ou 200 kg de matières premières pour sa fabrication (hydrocarbures, minéraux, métaux et terres rares).
Le stockage des données implique une dépense énergétique de 5,15 MWh (mégawatts-heure) et génère 4 % du gaz à effet de serre, en passe de doubler.
La connexion des tablettes, ordinateurs, smartphone et box s’approprie à elle seule 12 % de la consommation électrique, soit 56 TWh (térawatts-heure).
La durée de vie d’un smartphone est de 3 ans environ, un ordinateur portable, 5 ans.
Recycler
En France 50 millions de téléphones ne sont pas recyclés, 65 % des appareils sont renouvelés alors qu’ils fonctionnent encore. Un milliard et demi de téléphones portables sont vendus chaque année dans le monde, leur fabrication génère 1 million de tonnes de gaz à effet de serre.
En France toujours, 76 % des téléphones sont collectés pour être recyclés, soit 1618 tonnes, mais seulement 78 % des éléments du téléphone sont recyclés, c’est donc 78 % de 76 %, soit 59,28 % des téléphones qui sont recyclés.
L’emploi des matériaux récupérés n’est pas forcément destiné à fabriquer un nouveau téléphone, loin de là, Apple s’engage à n’utiliser que du recyclé à partir de 2030, mais la marque est loin du compte aujourd’hui, Fairphone, fabricant engagé récupère effectivement 40 % des plastiques, mais pas de métaux.
Selon le rapport du Global E-waste Monitor 2020, seulement 17 % des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) produits à l’échelle mondiale sont collectés en vue d’un recyclage approprié. Ces filières ont produit 57 millions de tonnes de déchets en 2021.
En France, chaque Français-e produit 21 kg de déchets électrique et/ou électronique par an, soit trois plus que la moyenne mondiale qui est de 7,3 kg.
Et si on réparait ?
Polluer quand même un peu
Les mots manqueraient presque. En 1997 un continent de déchets plastique de 6 fois la taille de la France est découvert dans le Nord Est pacifique.
Depuis 2015, 6,5 milliards de tonnes de déchets plastiques ont été produites, Environ 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % ont été accumulés dans des décharges ou dans la nature.
D’ici 2050 tous les oiseaux marins mangeront du plastique régulièrement (National Geographic). 1 million de bouteilles plastiques sont vendues chaque minute dans le monde.
N’oubliez pas, 5 fruits et légumes par jour !
68 500 tonnes de pesticides ont été achetées en France en 2016 pour être épandues.
L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a rendu ses conclusions sur les effets des pesticides sur la santé en listant les présomption de maladies :
- Lymphome non hodgkinien (un cancer du sang), Maladie de Parkinson, myélome multiple (un autre cancer du sang), cancer de la prostate, troubles cognitifs, la BPCO (une pneumopathie chronique), la bronchite chronique.
- Chez les enfants des femmes exposées durant la grossesse, les troubles neuro-développementaux, les leucémies et les cancers du système nerveux central.
- Une présomption « de niveau moyen » concernant un effet des pesticides (ou au moins de certains d’entre eux) est également relevée pour neuf grands autres types de pathologies : les troubles anxio-dépressifs, la maladie d’Alzheimer, l’asthme et les sifflements respiratoires, les pathologies thyroïdiennes, la leucémie chez l’adulte et enfin les cancers du sein, de la vessie, du rein, des tissus mous et des viscères.
- En 2023, 433 136 nouveaux cas de cancers devraient être détectés. 57 % concernent les hommes (245 610 cas) et 43 % les femmes (187 526 cas). Les nouveaux cas de cancers sont deux fois plus nombreux qu’en 1990, en progression de 98 % chez les hommes et de 104 % chez les femmes.
Préférez l’eau !
Le Monde rapporte qu’en mai 2024, sur près de 24 700 stations de contrôle des eaux souterraines en France, 6 900, soit 28 %, ont enregistré au moins un dépassement des valeurs seuils de qualité environnementale entre 2016 et 2023 pour un ou plusieurs contaminants.
Le Monde s’est concentré sur une liste d’environ 300 contaminants, incluant pesticides, nitrates, solvants, bisphénol A, les PFAS (polyfluoroalkylées, dits polluants éternels) ou encore les médicaments.
La Bretagne souffre d’autres dépassements en nitrates, par l’épandage et l’élevage intensif, huit baies sont aujourd’hui contaminées durablement, et la quasi totalité des cours d’eau. Rien n’indique un reflux de cette pollution.
La route plutôt que le train
Emmanuel Macron s’est investi, avant même d’être président, pour que les bus face concurrence au train, et ainsi fermer les gares moyennes dans de nombreuses sous préfectures ou on avait bien souvent déjà fermé l’hôpital ou/et la maternité. L’objectif de Macron était de permettre de voyager moins cher. Ce choix sélectionne le privé, fait l’impasse sur le secteur public.
Le bus c’est "bon pour l’activité" économique, "meilleur pour le maillage territorial" des transports et pas anti-écologique car les autocars sont de moins en moins polluants (Emmanuel Macron, 28 janvier 2015).
En fait l’activité économique sera plombée dés le départ par une perte de 150 millions d’euros pour le trafic TGV et 50 millions d’euros pour les intercités.
En 2016, le bilan des cars Macrons est une consommation supplémentaire de 4 800 tonnes équivalent pétrole et des émissions supplémentaires de 21.000 tonnes de CO₂.
Comme disait l’autre... « Nous avons un projet !!!! »
Ça permet aussi de faire bosser des salarié-es sans statut, précaires et payé-es au ras des pâquerettes. La CGT a refusé de signer le statut spécifique des chauffeurs de « bus Macron », qui entérinait de fait des revendications patronales.
En 2019, le transport routier représente 31 % des émissions françaises de GES. Depuis 1990, les GES des transports ont augmenté de 9 %.
97 % des émissions de GES induites par les transports sont constituées de CO₂ provenant de la combustion de carburants. Les transports routiers contribuent à la quasi-totalité (94 %) des émissions du secteur des transports. Les émissions du transport ferroviaire sont négligeables (https://www.notre-environnement.gouv.fr/).
En 2023 le fret ferroviaire a chuté de 17 %, la SNCF n’utilise plus de wagon pour le transport d’automobiles, ce type de transport est entièrement dévolu à la route.
Rappelons qu’un train c’est l’équivalent de 50 camions, une péniche c’est 50 à 150 camions suivant sa taille (jusqu’à 2 000 tonnes).
La féelectique
Jamais le schéma d’une cohérence des transports publics n’a été pensée, évoquée. La mode reste aux ventes de SUV, c’est ainsi qu’un véhicule de 2 tonnes se vend pour transporter un individu de 70 kg en moyenne.
Ce tout électrique prometteur engendre aussi un dumping social dans les pays les plus pauvres qui ont le malheur de détenir des terres rares, ce sont les enfants en Afrique qui triment pour extraire les métaux rares, en Inde, toujours les enfants qui trient les portables envoyés au rebut, ceux qui se goinfrent sont connus, Bolloré (11 milliards €), Elon Musk (247 milliards $), pour ne citer qu’eux.
Penser à faire crever le capitalisme
Nous sommes au bout d’une logique. Le nombre de milliardaires est passé de 67 à 147, la fortune des 4 plus riches d’entre eux a augmenté de 87 % depuis 2020.
La France compte 5,1 millions de pauvres si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian, et 9,1 millions si l’on utilise le seuil de 60 % (Insee). Dans le premier cas, le taux de pauvreté est de 8,1 % et, dans le second, de 14,4 %. ces chiffres sont en augmentations constante (https://www.inegalites.fr/).
Les SDF, 143 000 en 2012, sont 330 000 aujourd’hui (https://www.statista.com/).
En 2023, selon un rapport du Credoc, 16 % des français-es ne mangent pas à leur faim, soit 1 sur 6. Ce chiffre était de 9 % en 2012, il augmente de 7 %.
En 2021, 2 700 enfants de moins d’un an sont décédés en France, soit 3,7 décès pour 1 000 naissances vivantes. Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne. Elle est en hausse dans les départements les plus pauvres : 8,9 ‰ à Mayotte, 8,2 ‰ en Guyane, 8,1 ‰ en Guadeloupe, 7,2 ‰ en Martinique, 6,7 ‰ à La Réunion et 5,4 ‰ en Seine-Saint-Denis.
La sixième extinction se profile sur terre. Entre 1970 et 2018, les populations de vertébrés sauvages (poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles) ont chuté en moyenne de 69 % dans le monde (WWF).
Déforestations massives, incendies de forêts, agriculture intensive, surpêche, surexploitation des animaux, pollution, sapent notre environnement, hypothèquent l’avenir proche. Le réchauffement climatique constaté (+ 1,2 °C) depuis l’ère pré industrielle s’accélère, sans que l’on puisse poser une perspective.
Les COP successives sont des pantalonnades. Des fanfaronnades en forme de promesses sont émises par les incendiaires de la planète, lorsqu’ils n’enferment pas préventivement les militant-es écologistes.
Les gouvernements successifs vendent une illusion technologique, utilisent des mots attrapés, Intelligence Artificielle, transition numérique responsable, Technosciences, sans connaître de démarche scientifique. C’est en fait la foire à la communication pour vendre un poison en guise de remède, tenter de masquer une politique de liquidation de l’Humain.
Débattre, proposer, revendiquer et lutter les 13 et 14 novembre
Durant ces deux jours 60 stagiaires, 7 universitaires, 4 organisations syndicales, reprendront à leur compte le débat confisqué. Il reste encore quelques places.
- UL CGT : 03 83 32 20 14
- SUD : 03 83 35 01 48
- FSU : 03 83 95 12 02
Le soir du 13 novembre, une projection-débat est aussi organisée à l’Espace Jean Jaurès de Tomblaine :
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