Le G20 à Hambourg – revue des événements et appel à la solidarité



Retour sur les événements du G20 de juillet 2017 à Hambourg, et sur la violente répression policière et judiciaire qui les a accompagnés.

Contre le G20 ?

Du 6 au 8 juillet 2017, le sommet des G20, une rencontre annuelle entre les soi disant chefs des 20 états les plus puissants au monde et leur cortège d’actionnaires et d’industriels, a eu lieu à Hambourg. Il y a plusieurs mois déjà, des protestations contre cette rencontre s’étaient fait entendre, et une mobilisation forte vient d’avoir lieu contre ce sommet : pourquoi ?

En voici quelques raisons. Les chefs de ces 20 états et leurs lobbies respectifs se prennent le droit de décider de la politique mondiale. Ils représentent seulement une minorité des états sur cette planète et sont loin de représenter toute sa population. On peut même dire qu’ils représentent les intérêts des industriels et financiers dont ils font partie et qui les influencent. On peut aussi mettre en question le fait qu’ils aient été élus dans le sens du système démocratique qu’ils se disent défendre (voir l’encadré à la fin de l’article).

Les résultats de cette politique sont désastreux. Les G20 mènent de nombreuses guerres pour obtenir l’accès à certaines ressources (pétrole, métaux, terres rares, eau, etc.) ou pour contrôler le transit des biens commerciaux. Rappelons qu’aucune guerre n’est « propre », « humanitaire » ou « démocratique », mais est toujours l’exécution de la loi du plus fort. Dans toute guerre des milliers d’humains meurent. Pour alimenter ces guerres, les budgets militaires augmentent sans cesse dans les états du G20.

La politique des G20 a également mené à la destruction de l’environnement. On parle de pollutions irréparables, de sols stériles, et radioactifs, de l’eau empoisonnée, du changement climatique, d’extinction d’espèces, etc. Officiellement ces politiciens se montrent concernés (ou pas), alors qu’ils sont directement responsables de ces destructions. Même l’« accord de Paris », cette entente minable sur le changement climatique, a été complètement enterré à Hambourg.

Au lieu de se s’occuper à résoudre ces problèmes, on se trouve au début d’une guerre économique entre les États-Unis et l’Union Européenne et un état de crise cimenté. Ces tensions économiques nous sont ensuite présentées pour justifier des coupures budgétaires dans le système de protection sociale, la baisse des salaires et l’augmentation du temps de travail, les retraites diminuées, etc.

Plus spécifiquement, le choix d’organiser le G20 à Hambourg était de la pure provocation. Le sommet était l’occasion d’assiéger le Schanzenviertel, un des quartiers alternatifs les plus vivants d’Europe, pendant des mois et avec des milliers de policiers (voir plus bas).

Et au final cette mise en scène a coûté 400 millions d’euros, qui migrent ainsi des caisses publiques dans des poches privées.

Actions contre le G20

Pendant le sommet du G20 a eu lieu un contre-sommet où des alternatives à la société capitaliste ont été discutées. Lors de ce contre-sommet ont également été thématisés des scénarios de transition vers ces autres modèles, et échangées des expériences de projets existants.

Les actions qui ont été menées directement contre le G20 reflètent la diversité du mouvement : de nombreux rassemblements, sit-ins et actions de blocages ont eu lieu avant et pendant le sommet avec plusieurs milliers de participants. Pendant toute la semaine, des manifestations se sont déroulées, la première (25 000 personnes) et la dernière (100 000 personnes) étant les plus grandes.

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Puis de nombreux banderoles ont étés accrochés sur des toits et sur des ponts traversant l’Elbe. Il y a eu une manifestation en bateau et à la nage, et de nombreux happenings artistiques. Parmi lesquels la marche d’un bon millier de personnes peintes en gris, représentant nos vies monotones d’esclaves du travail. Une autre action très médiatisée a été le voyage d’une centaine de militants dans un train spécial à travers l’Allemagne, équipés d’un grand nombre de tracts, brochures et livres. L’objectif de ces actions était à la fois de déranger le déroulement du G20, de mettre en question notre système existant et de montrer le chemin vers des alternatives.

La chasse aux campeurs

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Les actions pour une autre société et contre le G20 n’ont pas seulement été portées par la population de Hambourg, mais par des gens venus de toute l’Allemagne et des autres pays. Pour les accueillir, se rencontrer et expérimenter avec des modèles de l’autogestion à petit échelle, deux camps avaient été prévus, mais par la suite ils ont été interdits par la justice allemande. Une semaine avant le G20, un camp a finalement été autorisé, mais seulement pour un tiers des personnes prévues, et sans douches ni moyens de cuisiner sur place. Lundi 3 juillet, le jour de l’installation du camp, l’endroit a été occupé par la police, qui s’est finalement retirée après plusieurs heures de négociation et grâce à une décision des tribunaux. Mais au début de la nuit la police a annoncé qu’il fallait dégager le camp et s’est mise à attaquer 15 minutes plus tard, alors que le camp était autorisé. L’attaque a causé les premières blessures de la semaine contre le G20 et de nombreux tentes et sacs de couchage ont été volés par la police. Ayant besoin de dormir, des militants ont commencé à installer des tentes un peu partout dans la ville, mais ont étés chassés très rapidement par la police. En solidarité, de nombreux habitants de Hambourg ont ouvert leurs jardins et maisons pour accueillir les militants, puis des institutions culturelles comme le « deutsches Schauspielhaus » et même l’église de St. Pauli ont également accueilli des gens. Remarquons qu’à cet endroit des sans-abris avaient déjà été expulsés et chassés de Hambourg quelques semaines avant par la police.

De la violence policière

Quelques semaines avant le sommet du G20, la police était sûre que 10 000 autonomes allaient venir à Hambourg pour y vivre leurs fantasmes de violence. Et comment est-ce qu’on empêche de la violence à se produire ? Avec plus de violence ! C’est pourquoi Hartmut Dubbe a été nommé coordinateur de la police pour le G20. Ce dirigeant de la police est connu pour sa « ligne dure » et son mot d’ordre « Quand la police sort, ça doit faire mal ».

En amont, de nombreux logements et projets alternatifs ont étés pris d’assaut par la police. Des portes et des fenêtres ont étés défoncées systématiquement, même quand les victimes voulaient les ouvrir et donner les clés. Des personnes ont étés menacées par armes à feu, menottées et frappées pendant qu’elles étaient menottées et allongées sur le ventre. Des ordinateurs, disques durs et portables ont étés perquisitionnés et de nombreuses personnes détenues en « arrestation préventive ».

Puis, petit à petit, 20 000 policiers, 20 hélicoptères, 43 canons à eau, des bulldozers blindés, des drones, 120 chevaux et des chiens de police ont été stationnés à Hambourg. L’armée était également présente pour donner du « soutien ». Déjà, des mois en avance, les habitants du Schanzenviertel se sont vus confrontés à des contrôles massifs, des humiliations et des insultes de la part de la police. De nombreux magasins ont réalisé des pertes, parce que leurs clients ne venaient plus.

Sur les autoroutes, dans des gares et aéroports, la police a contrôlé un grand nombre de personnes qui étaient en train de se rendre à Hambourg et a fouillé leurs bagages et portables.

Pendant la semaine d’action, la police s’est montrée sous son côté le plus agressif. Des camps, blocages et manifestations non-violentes ont étés continuellement attaquées et provoquées. Plusieurs fois des véhicules de police, et une fois une limousine de diplomates, ont foncé dans des manifestations et dans un sit- in. Heureusement, les gens ont réussi à se sauver à la dernière seconde. Puis, surtout pendant les soirées, la police a utilisé des canons à eau, matraques et gaz lacrymogène contre des gens qui étaient en train de danser dans les rues, ou juste de boire une bière sur une terrasse de restaurant.

L’apogée des ces attaques s’est produite à la manifestation autonome « Welcome to Hell » le jeudi après-midi. L’endroit prévu pour le départ de la manif était occupé par la police. Pendant le rassemblement, des véhicules et unités de police ont traversé la place sans cesse et tous les participants ont été filmés. Après 50 mètres de marche, la police a encerclé et attaqué la manifestation parce que « quelques individus étaient cagoulés ». Cet argument a justifié l’utilisation de 4 canons à eau, des matraques et du gaz lacrymogène contre la manifestation entière. Choquées par la violence de la police et en état de panique, de nombreuses personnes ont tenté de se sauver en escaladant le mur du port pendant que la police les ciblait avec les canons a eau. Par pure chance, il n’y a pas eu de morts ce jour-là, mais des centaines de personnes ont été blessées, dont une dizaine gravement. Un militant ne va plus jamais pouvoir marcher : sa colonne vertébrale a été fracturée.

D’autres actions répressives ont eu lieu pendant toute la semaine, comme les attaques continuelles contre les camps, même sur des terrains privés, et autres perquisitions. Le centre international B5 a été complètement démoli pendant une de ces perquisitions par des centaines de policiers. Les gens sur place ont été menottés et maltraités pendant des heures. La jambe d’un militant a été brisée. Après quelques heures, la police est partie en disant... n’avoir rien trouvé. Le centre international B5 fait du travail politique totalement légal et transparent, et a servi pendant la semaine d’action comme centre de presse des média de gauche et comme lieu de travail pour de nombreux journalistes.

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Malgré sa présence massive, la police a demandé du renfort de toute l’Allemagne et même de l’Autriche, qui depuis Vienne a envoyé des unités connues pour leur comportement violent.

Pendant les journées du jeudi, vendredi et samedi, des portables et GPS ont étés brouillés par la police, comme prévu.

Le train spécial a été plusieurs fois arrêté par la police, tentant de filmer et contrôler tous ses passagers.

Malgré toutes ces attaques et provocations, les manifestations sont restées non-violentes.

Centre de rassemblemet des prisoniers (GeSa)

Uniquement pour le G20, un nouveau « centre de rassemblement de prisonniers » (GeSa), une sorte de prison transitoire où des gens arrêtés par la police attendent leur procès – ou leur libération –, a été construit a Hambourg, en prévision. Deux types de cellules : des cellules individuelles de 3 m² et des cellules pour 5 personnes de 9 m². En théorie, dans les 12 heures qui suivent l’arrestation, on doit être inculpé d’un crime ou être relâché. En pratique, les militants y ont étés retenus pendant 10 à 30 heures – voire plus – avant même de connaître la raison pour laquelle ils ont été arrêtés. Pendant ce temps, leur seule nourriture était du pain sec et de l’eau (!) et, souvent, des traitements médicaux ont été refusés aux blessés. Puis on a systématiquement empêché les prisonniers de dormir en laissant la lumière allumée et en frappant aux portes toutes les 20 minutes. De nombreuses personnes ont été forcées de se déshabiller complètement devant la police, soi disant parce qu’ils auraient pu cacher des objets dangereux. Un avocat qui a protesté contre ce traitement humiliant et inhumain a été frappé au visage, on lui a retourné le bras et il a été expulsé de la GeSa. De nombreux documents attestent de cas où des avocats n’ont pas pu voir leurs mandants.

Une manifestation de solidarité qui s’est dirigée en direction de la GeSa a été entièrement arrêtée. Les participants ont étés inculpés de chefs d’accusations absurdes et ils ont été relâchés par la suite sans même voir un juge.

Émeutes au Schanzenviertel

Au cours des nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche, il y a eu des émeutes dans le quartier de Schanzenviertel. Ces émeutes ont servi de justification à toutes les violences policières et au traitement des militants pendant la semaine. En plus, on les exploite maintenant pour justifier de nombreuses actions policières, pour la répression contre toute politique de gauche, pour discréditer nos idées et pour déjouer l’attention de la vraie violence – celle des G20.

Néanmoins, la situation est plus complexe que ce qu’elle semble être au premier regard. Pendant toute la semaine, la police a provoqué et attaqué sans cesse les manifestations, blocages et camps non-violents et effectué des perquisitions, rafles et arrestations. Mais malgré les provocations de la police, l’ambiance est restée calme, les militants de courants différents se sont montrés solidaires les uns envers les autres, et les manifestations n’ont pas répondu aux provocations. Les soirs au Schanzenviertel, des gens se retrouvaient pour se détendre ensemble, boire des coups et danser. Puis des gens masqués ont attaqué des magasins et incendié des voitures. La police, présente avec 20 000 personnes, n’est pas intervenue pendant plusieurs heures. Des mauvaises langues disent que la police et les média voulaient obtenir de telles images et que cela les arrangeait bien d’avoir les émeutes dans le quartier alternatif – et pas dans les quartiers plus riches.

Parmi les magasins qui ont étés attaqués se trouvent aussi des magasins du mouvement de la gauche et qui l’affichent ouvertement ; plusieurs reporters pour des journaux de gauche (comme Junge Welt) et certains groupes et personnes du mouvement contre le G20 ont également été attaqués, au cours de ces deux nuits, par des gens masqués. Ceci peut être expliqué par les appels à l’émeute lancés par plusieurs partis et groupes d’extrême droite (Hooligans gegen Salafisten – HoGeSa, Nationale Partei Deutschlands – NPD) et l’observation de plusieurs de ces militants sur place (un reporteur atteste d’avoir identifié 70 néonazis sur ses photos). La présence d’agents provocateurs a également été documentée. Deux d’entre eux ont été démasqués pendant les émeutes, et se sont sauvés en tirant deux coups de feu de leur pistolet de service. Donc, au moins en partie, on peut penser que ces émeutes étaient provoqués et voulues par les autorités. D’un autre côté, la frustration et la colère dues à une vie sans perspective ont sûrement joué leur rôle, un mélange qui est utilisé régulièrement pour nuire aux mouvements organisés de la gauche.

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Ces émeutes ont finalement été « calmées » par l’intervention de plusieurs canons à eau, bulldozers blindés, et des unités spéciales comme le SEK, GSG9 et le BFE, armées de mitraillettes. De nombreuses personnes ont été blessées et arrêtées.

Parmi les arrêtés se trouve aussi un groupe qui est accusé d’avoir lancé des pierres et barres à mine sur la police depuis un toit. Les soi disant preuves sont des images infra-rouges enregistrées depuis un hélicoptère – à un horaire plus tard que l’arrestation des personnes en question. Un exemple de plus d’un procès construit.

Du dénigrement dans les médias

Encore plus aujourd’hui, après le G20, mais aussi avant et pendant, on peut observer un vrai dénigrement dans les média contre la gauche. Des politiciens demandent l’expulsion des centres et lieux politiques de gauche, et plus de droits pour la police. Les média soutiennent cette chasse au sorcier en reproduisant mot par mot la vision de la police et en publiant des noms et photos de militants.

Attaques et blocages de journalistes et d’avocats

La police s’est également montré hostile contre des journalistes et avocats. De nombreuses fois, la police a empêché des journalistes de filmer ou d’assister à une action, malgré leur carte de presse. Deux journalistes ont été menacés avec des armes à feu par la police et on leur a volé leur équipement. À quelques 80 journalistes, on a refusé l’accès au centre médiatique officiel et la police a volé les accréditations de certains journalistes au moment du contrôle. Quelques jours plus tard, on a appris qu’il existait une « liste noire » avec des journalistes qui ont des opinions « trop à gauche » (un certain nombre d’entre eux ont été au Rojava). Le « deutsche Journalistenverband » (l’organisation des journalistes allemands) a protesté contre cette violation de la liberté de la presse.

Suite à ça le travail des avocats a été massivement empêché par la police. Pendant des heures, des avocats ne pouvaient pas aller voir leur clients et un avocat a été attaqué par la police et expulsé de la GeSa.

L’État de droit en crise ?

Certains politiciens et juristes des courants conservateurs sont critiques envers le comportement de la police. Les arrestations préventives violent la présomption d’innocence et ouvrent la porte à l’arbitraire de la police. À Hambourg, la police a annulé la « séparation des pouvoirs » en donnant ou retirant le droit de se rassembler ou de manifester. Le campement a été expulsé alors qu’il avait été autorisé par le tribunal constitutionnel suprême à Karlsruhe. Le « Republikanischer Anwaltsverein », l’association des avocats en Allemagne, y voit un danger pour l’État de droit parce que certains droits fondamentaux ont été massivement violés. Selon eux, « le fait de se masquer en manifestation représente un délit mineur et ne justifie pas une charge contre la manifestation entière. De plus l’utilisation massive de caméras et systèmes de fichage justifierait en elle-même le fait de se masquer. En outre la présence d’agents provocateurs dans les manifestations serait une catastrophe pour l’État de droit. » Et ce n’est pas la première fois que des agents provocateurs ont été identifiés dans les premières lignes des émeutes et poussent les gens vers la violence pour détourner l’attention des questions politiques.

Pour répondre aux membres du Anwaltsverein, des tribunaux allemands, soutenus par les médias, tournent à plein régime pour justifier le comportement de la police de manière rétroactive, et pour changer les lois existantes si nécessaire.

Solidarité

Quelques jours après les émeutes au Schanzenviertel, un collectif d’habitants et de propriétaires de petits magasins a publié une déclaration de solidarité avec le mouvement contre le G20. Selon eux, l’émeute dans le quartier ne venait pas d’un mouvement de gauche, mais de jeunes ivres et provoqués par la police qui a laissé faire pendant plusieurs heures. Ils pointent aussi la présence de l’extrême droite dans ces émeutes. À la fin de leur déclaration, ces commerçants et habitants concluent qu’ils avaient beaucoup plus peur d’être tués par des forces spéciales armés jusqu’aux dents que d’avoir une vitre cassée dans une émeute. Cette déclaration confirme celle du porte-parole du « Rote Flora », célèbre centre autonome à Hambourg : « Nous sommes le front noir et rouge, nos opposants ne sont pas les petits commerçants ni le propriétaire d’une voiture, et pas non plus le policier en tant qu’individu – mais l’État de classe. C’est celui-ci qui a fait la guerre à Hambourg. Et il y a beaucoup plus qui a été cassé que quelques vitres : des droits démocratiques ont étés piétinés. »

De nombreuses personnes se trouvent encore incarcérées ou sont confrontées à des procès. À chaque fois que la répression touche un de nous, nous sommes tous visés.

Notre solidarité contre leur capitalisme !

Plus d’informations :

Caisses de solidarité :

  • Rote Hilfe e.V. (indiquer l’objet « G20 ») :
    IBAN : DE25 2605 0001 0056 0362 39
    BIC : NOLADE21GOE
  • EA (indiquer l’objet « ea ») :
    IBAN : DE91 2001 0020 0045 2482 07
    BIC : PBNKDEFFXXX
Quelques participants au G20, en bref :

Angela Merkel : chancelière allemande, dans son 3ème mandat (la constitution allemande a été changée pour rendre ça possible), responsable de la continuité de l’application de l’Agenda 2010 – de son prédécesseur Schröder – qui oblige un tiers de la population allemande à travailler pour 300 euros et moins par mois et mène à un boom des agences de travail par intérim ; augmentation de l’âge de départ à la retraite à 69 ans ; responsable de la transformation de l’armée allemande en une armée d’intervention au niveau mondial et d’une multiplication du budget militaire par 3 ; étranglement de la Grèce, dominance économique de l’Europe, l’utilisation de la Turquie pour fermer les frontières de l’UE, renforcement de Frontex, ou encore qui soutient ouvert à la persécution des Kurdes en Allemagne...

Recep Tayyip Erdogan : transformation de la Turquie en dictature fascisante, guerre civile contre les kurdes organisés, emprisonnement et torture de plusieurs 100 000 de prisonniers politiques, camps de travail pour réfugiés, soutien plus ou moins avoué de Daesh, interventions militaires contre les Kurdes en Syrie...

Michel Temer : arrivé au pouvoir par une sorte de putsch, au moment du G20 confronté à un tribunal pour cause de corruption et implication dans des structures mafieuses...

Donald Trump : politicien néolibéral extrême, guerres impérialistes, coupures budgétaires dans le système social, annulation de tous les accords climatiques, politique ouvertement raciste et homophobe...

Emmanuel Macron : « Cimentation de l’état d’urgence » comme « état normal » dans la constitution, réduction du Code du Travail pour arriver à un système semblable à celui de l’Agenda 2010 en Allemagne…

Enrique Peña Nieto : « Guerre contre les drogues », qui sert comme prétexte pour assassiner et emprisonner des militants de gauche et des journalistes, et à combattre des projets alternatifs comme les communautés zapatistes...