Impossible ici ?



Bien sûr ! Gérald Darmanin persiste et signe – la violence policière n’existe pas en France ! Pendant ce temps, Aurore Bergé annonce une commission d’enquête sur les « groupuscules ».

Impossible ici (titre original : It Can’t Happen Here) est un roman d’anticipation de Sinclair Lewis, publié en 1935. « L’œuvre imagine et décrit la montée d’un fascisme aux États-Unis en 1936 et l’instauration d’une dictature. » [1]

Voici une autre version de la même histoire dans un avenir proche imaginaire :

Travail, 1-21 : « Tu es sorti nu du sein de ta mère, et nu tu retourneras dans le sein de la terre. Le Président BLG a donné, et le Président BLG a ôté. Que le nom du Président BLG soit béni ! »
— Extrait des pensés bibliques du Président Barry Legnon, dit « BLG ».

Nous sommes en 2047. Dans un pays (pas) très lointain, le Président Legnon, depuis la mort de sa femme Mimi, dirige son peuple seul et avec une main de fer. Aidé seulement par son fidèle ministre de la « sécurité nationale » – fan d’opérations du maintien de l’ordre pendant son temps libre –, Charly Barbouze, dit « CB le Castagneur », et ses braves « Mignons » escadrons de l’« amour », les Forces « Républicaines » de Sécurité (FRS). Ils se connaissent depuis l’époque où ils travaillaient chez « Bouclier Rouge » comme vendeur d’assurance pour Legnon, et exécutant d’ordres de recouvrement à mains nues pour CB.

Préférant une façon « épurée » de gouverner, ils se sentent bien seuls, assis à la grande table du conseil des ministres – un cadeau ironique de la Fédération Russe après la « retraite » de leur ex-président, mort dans un accident de voiture mystérieux (la voiture ayant pris feu avant de tomber d’une falaise dans le lac d’une ancienne carrière dans l’ex-Ukraine, où il n’avait aucun rendez-vous ce jour-là). Mais, ainsi soit-il, et leur devoir les oblige à « souffrir en silence ». Ils se sont depuis longtemps dispensés des services d’un gouvernement et d’un parlement, et gouvernent à coups de 49.3 et, quand (très souvent) nécessaire, de matraque, s’ils se sentent bien disposés, sinon, de lanceurs de grenades, balles et autres projectiles.

Il faut dire qu’il ne reste pas grand-chose à faire après bientôt 30 ans de règne dans un pays tombé en ruines et sans le sou. Le réchauffement climatique et la pollution, en partie provoquée par des accidents à répétition dans des centrales nucléaires mal conçues et non entretenues (trop cher) ont fait leur effet. Curieusement, les nouveaux réacteurs RPE, si chers au Président, ont été les premiers à lâcher, suivis par les autres peu de temps après, comme des dizaines de Tchernobyl partout dans le pays mais sans les efforts de décontamination. De toute façon, à quoi servirait-il de lever le petit doigt pour un peuple si « misérable » et « ingrat » ? La cabale de milliardaires qui a placé le président dans son siège de régnant a quitté le pays pour d’autres lieux depuis maintenant très longtemps.

Il se demande souvent pourquoi il n’est pas parti, lui aussi. À quoi cela sert-il de rester au pouvoir ? Malgré le confort offert par sa position, il ne se sent pas apprécié à sa juste valeur. Mais, maintenant, à moitié aveugle et scotché dans son fauteuil roulant, le Président BLG n’est pas près d’aller où que ce soit – si ce n’est pour rejoindre sa femme défunte dans sa boutique de luxe dans le ciel. Ses virées en jet ski sont loin derrière lui. Heureusement il lui reste son émission de télévision préférée, « Touche pas à mon président ! » présentée par son animateur préféré « Bébé » Monamour. Il n’oubliera jamais l’émission dans laquelle son plus vif critique (et rival à la dernière élection présidentielle à laquelle il a pris la peine de se représenter avant de devenir Président à vie), Franky Bouffon, s’est fait tuer en direct, déchiqueté par des chiens. Un sacré gars, ce Monamour. Toujours de bonnes idées pour augmenter son audimat !

Paie, 26-52 : « Qui vit par l’épée, périra par l’épée ! »
— Extrait des pensés bibliques du Président Barry Legnon, dit « BLG ».

À suivre (ou pas) !

Impossible ici ? Lisez ou relisez l’article de Ludivine Bantigny « Emmanuel Macron s’installe délibérément sur le terrain de la fascisation » sur le site d’Attac et/ou le compte rendu du livre « Face à la menace fasciste » publié sur Manif’Est en octobre 2021.



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