Le cortège de tête est une proposition. Une manière de rendre visible ce bouillonnement à l’intérieur des défilés traditionnels. Une manière de sortir du cadre un peu trop policé de manifestations organisées et dirigées par les directions syndicales de concert avec les forces de l’ordre. Une manière d’affirmer que la manifestation n’est pas qu’un moment de représentation mais aussi un moment où l’on peut agir, où l’on peut choisir son rythme, décider de son parcours, bloquer un carrefour, une rue, un quartier. C’est aussi une manière de rappeler que les intérêts entre certaines directions syndicales et leurs bases ne sont pas toujours les mêmes. Une manière de réaffirmer que la grève et la manifestation appartiennent d’abord à celles et ceux qui les font, à celles et ceux qui les habitent.
Le cortège de tête est un lieu ouvert. Il est celles et ceux qui le constituent. Il agrège les colères. Il est bigarré et festif. Il est féministe, syndicaliste, gilet jaune, anarchiste, étudiant, travailleur. Il est tout ça à la fois. Il n’est pas dirigé contre les syndicats. Il est un lieu d’échange, de complicité, de rencontre, de dépassement de certaines identités politiques parfois trop clivantes. Il n’est pas une fin en soi, mais plutôt un moyen de reconquête de son pouvoir d’agir.
Il est enfin une manière de renouer avec ce que peut-être une manifestation : un moment de bouleversement des habitudes.
Jeudi 9 janvier à Nancy, retrouvons-nous en tête de cortège, avec nos banderoles, nos slogans, nos envies.
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