Éducation : Dénigrement chronique, reprise en main autogestionnaire !



Une campagne de dénigrement des personnels enseignant·e·s a cours dans un certain nombre de medias depuis plusieurs semaines. Le ministre Blanquer a lui-même décidé de livrer (encore) les personnels à la vindicte populaire.

Le ministre a ainsi pu déclarer qu’une partie des personnels « n’a pas été à la hauteur », et que leurs manquements sont « sanctionnables ».

Comme à son habitude, Blanquer use de trois registres pour essayer de faire oublier son incapacité à gérer correctement la crise sanitaire : paternalisme, infantilisation et autoritarisme.

Les enseignant·e·s se sont massivement porté·e·s volontaires pour accueillir les enfants de personnels soignants et des services publics vitaux. Ils et elles ont, avec leur propre équipement, continué massivement également à maintenir le lien avec les élèves malgré l’absence d’outils, de formation, et d’organisation de la part de l’administration. Le ministre clamait haut et fort qu’il était « prêt », alors que les services en ligne (espaces numériques de travail, classes virtuelles, etc.) se sont révélés largement défaillants.

Rappelons aussi que le télétravail est encadré strictement par les textes réglementaires. L’article 5 du décret 2016-151 (non remis en cause par le décret 2020-524) indique clairement que l’exercice des fonctions en télétravail est accordé sur demande écrite de l’agent·e. Par conséquent, il est interdit d’imposer le télétravail à un·e personnel. De plus, l’arrêté du 6 avril 2018 prévoit en principe la fourniture d’un « poste de travail unique », et que « la configuration initiale des matériels fournis par l’administration ainsi que l’entretien et la maintenance sont assurés par les équipes en charge du soutien informatique de proximité, dans les locaux de l’administration. »

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Le ministre Blanquer n’a pas un mot pour défendre les personnels face à la mise en cause de leur professionnalisme. Il n’a pas non plus un mot pour les personnels qui ont contracté le virus en retournant au travail dans des conditions sanitaires déplorables, dont il est responsable en dernier ressort.

Les personnels n’ont pas de leçon à recevoir d’un ministre qui, quelques heures à peine avant la décision prise par le gouvernement de fermer les écoles et les établissements au public, exigeait encore que les agent·e·s se rendent sur leur lieu de travail. Régulièrement avant le confinement, tout comme depuis, les annonces ministérielles qui se sont multipliées se sont révélées floues, contradictoires, et anxiogènes tant pour les personnels que pour les élèves.

Article paru dans le Bulletin d’information syndicale de SUD éducation Lorraine n°40, juillet 2020.