« Il y a dix ans, nous avons bloqué le centre fermé à 127 bis Steenokkerzeel situé à proximité de l’aéroport de Zaventem, prêt de Bruxelles, pour empêcher les expulsions des exilés. Ce jour, nous avons aperçu de loin un gardien, il nous insultait et désinhibait ses tatouages des symboles nazis. Je n’en revenait pas à cette idée qu’un nazi soit employé pour surveiller un centre fermé. Comment on peut employer des personnes ouvertement racistes et xénophobes à surveiller les étrangers ? Dans le même centre fermé était détenue Semira Adamu, une jeune Nigérienne qui a fuit son pays pour éviter un mariage forcé. Le 22 septembre 1998, lors de son expulsion forcée à l’aéroport de Zaventem, les gendarmes l’ont étouffée avec un coussin pour la "calmer". Les gendarmes étaient condamné pour les blessures involontaires qui ont conduit à la mort la jeune femme et la dite « technique coussin » était interdite. En 2004, la commission Vermeersch II était mise en place pour une politique plus humaine et efficace des « éloignements des étrangers ».
Qu’est ce qui relève de l’humanité ou d’efficacité d’employer quelqu’un qui baigne dans la haine raciale ? On peut toujours se faire un film du jour où le gardien rencontrera une personne qui lui fera changer d’avis à la American History X. Enfin, on peut peut supposer beaucoup de choses. Après quelques échanges verbales agressifs avec le nazi au poste, je lui ai montré un doigt d’honneur un peu comme si c’était mon dernier mot. Par contre, au fond de moi j’étais contente qu’une grille métallique nous séparait. »
« T’imagine ? C’était un nazi qui bossait au centre fermé ! » Ça pourrait être un headline d’un article dans Le Nouveau Détective. A part ça, à Steenokkerzeel, les gardiens n’ont absolument pas besoin d’être d’extrême droite pour torturer et les humilier les exilés. Le racisme institutionnel encourage et rend possible ces pratiques. Les rafles, les expulsions sont décidés à l’Office des Étrangers. Le même organisme reçoit les dossiers et commet des énormes erreurs administratives, refuse les dossiers et décide des normes d’enfermement des exilés et des expulsions.
Récemment l’Office des étrangers à lancé une campagne pour chasser et dénoncer les personnes en mariage blanc. Les clips de campagne sont des compilations des témoignages. « Dès son arrivée en Belgique, j’ai découvert une étrangère plus préoccupée par ses papiers et par l’argent que par moi », « Il voulait que ses parents viennent en Belgique, habiter chez nous. J’ai refusé, j’ai dit que c’était trop petit. Alors il m’a giflée en disant que je devais avoir honte », « Elle n’arrêtait pas de demander de l’argent, tout le temps. Peut-être pour l’envoyer au pays, à la famille. Je sais pas, je l’ai donné mais je ne l’ai plus jamais revu cet argent » et ainsi de suite. Ensuite le témoignage d’une femme « Mes parents ont décidé. Je ne le connais pas. On m’y oblige. Je ne veux pas retourner au pays. » La campagne chargée des stéréotypes, mets sur le même plan le mariage forcé et le mariage de complaisance. Dans les trois spots on lit entre les lignes que les étrangers ont des pratiques douteuses concernant les unions. Les familles arrangent les mariages sans intentions matrimoniales motivées par les intérêts financiers et acquisition des richesses. Une recette parfaite pour alimenter la méfiance envers les étrangers et encourager la dénonciation.
On peut également rajouter, qu’il s’agit du tri entre les « refuges économiques » et des « réfugies politiques » ou de « guerre ». Cette classification des réfugies crée l’idée que finalement fuir l’exploitation et la misère est un embourgeoisement. Et finalement les inégalités de repartirions des richesses ne sont pas politiques.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autre de la contribution de l’état au racisme et xénophobie omniprésente. Les actions contre la politique migratoire et la machine à expulsion continuent. En septembre c’est la directive de construction d’une aile pour les familles au 127 bis qui faisaient objet de mobilisations #NotInMyName Le 20 juin 2018, les activistes ont bloqué l’accès au chantier et le 14 septembre une manifestations et une masse critique en poussettes a eu lieu dans les rues de Bruxelles et autres villes pour protester contre l’enfermement des enfants.
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