Collège de Blainville en résistance



Les grandes ambitions et les injonctions du Ministère se heurtent aux réalités du terrain (manque de moyens, souffrance des personnel·le·s et des élèves).

Par exemple, il déclare la lecture grande cause nationale mais entasse dans les classes 30 voire 31 élèves. Les collègues craquent. Ils et elles savent qu’iels n’arriveront pas à enseigner correctement et à accueillir les élèves dans des conditions décentes. Nous avons alerté le DASEN et lui avons expliqué notre mal-être. Nous avons parlé d’humain·e·s et d’enfants et sa représentante nous a répondu moyens et chiffres. Quel mépris ! Et Mme Pierre de conclure son audience par « un fonctionnaire d’État fait avec les moyens qu’on lui octroie ». Sommes-nous donc de mauvais fonctionnaires quand nous mettons en avant le bien-être des enfants et des adultes ? Devons-nous nous satisfaire de conditions indignes pour tou·te·s et d’injustices flagrantes ? Un·e fonctionnaire d’État œuvre pour le bien commun et est responsable de l’exécution des tâches qui lui sont confiées. Alors oui, nous sommes cette année de bien mauvais·e·s fonctionnaires.

Et nous n’en sommes pas resté·e·s là. Nous avons contacté un journaliste pour décrire notre situation. Son article a fait boule de neige et a alerté les collègues des établissements voisins qui souffrent aussi de manque de moyens. La situation se dégrade également à St Nicolas-de-Port, Dombasle et Jarville-la-Malgrange. Les effectifs sont grandissants et les budgets se resserrent. Les AESH et les surveillant·e·s sont en nombre insuffisant. Collectivement nous allons agir et nous battre.

Nous avons affiché des banderoles devant le collège pour dénoncer nos conditions de travail. Quelques heures plus tard, la DSDEN les faisait retirer. Pas de vague ? Ils auront une déferlante.

Article paru dans SUD éducation Lorraine Info n°46, janvier 2022