Bure : Appel à actions décentralisées le 6 décembre contre Nicolas Hulot, les nucléocrates et leur monde (de merde) !



Alors même que l’offensive sociale contre le code du travail se poursuit, le gouvernement Macron vient de prendre ouvertement position, par la voix de son ministre de l’écologie so green, en faveur du projet Cigéo à Bure. Sur place, la stratégie de la tension continue : début novembre un hibou s’est fait interpeller et mettre en prison, et le lundi 20 novembre une nouvelle perquisition a eu lieu au domicile privé d’une hibou, à Mandres !
Nous ne resterons pas là les bras croisés : le 6 décembre, avant, après, soyons partout où ils ne nous attendent pas. Appel à actions décentralisées contre EDF, RTE, le ministère de l’écologie etc.

Le 9 novembre 2017, Nicolat Hulot, Sinistre de la Trahison Écolocratique du gouvernement Macron, a, devant quelques sénateurs endormis, enfin craché le morceau à propos de Cigéo en déclarant après 7 mois de silence que la poubelle nucléaire était « la moins mauvaise solution » pour gérer les déchets ultimes. Enfin ! Une fois n’est pas coutume, rien de tel qu’un écolocrate pour faire passer la pilule du pire projet industriel européen - comme en 1999 lorsque Dominique Voynet, ministre « verte » de l’environnement avait autorisé le laboratoire de l’Andra, certifié 100 % écoogique (ils ont même construit une « écothèque » à côté, si si). Mais les écolocrates comme Hulot sont à l’écologie ce que Macron est à l’économie : les pires des fossoyeurs masqués derrière une gueule de gendre idéal et de sympathique candide.

Sacré Nicolas. En 2011 des copain-e-s de la ZAD avaient su l’accueillir, quand il était alors le candidat puant, hâtif, et putatif d’EELV, comme il se devait : avec un gros seau d’épluchures versé sur la tête. Une manière de lui expliquer que sa seule utilité était bien de se taire et se terrer pour finir en terreau. Mais Nicolas Hulot, comme tous les écolocrates et managers smarts qui nous gouvernent, comprend le mot « recyclage » autrement.

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Il est vrai que passer d’animateur de télévision hélicologiste, à gestionnaire de Fondation de développement (et de marque de shampoing), puis candidat d’EELV battu en 2012, à envoyé spécial de la Planète de Hollande, vrai-faux candidat à la présidentielle 2017, pour finir proie de choix dans un gouvernement plus libéral que jamais, démontre une disposition relativement acrobatique à la ré-utilisation de ce qui pourrait se jeter.

Si, sur l’énergie nucléaire Nico a toujours été extrêmement fuyant et contradictoire, sa déclaration sur Cigéo, contraire à ses positions d’il y a un an, est une autre prouesse de contorsion. Elle a le mérite de réaffirmer – si besoin était encore – que toute écologie politicienne et gouvernementale est à enfouir à 500 m sous terre. Il n’y a rien à attendre de l’État et de celleux qui nous gouvernent pour gérer les nuisances qu’ils fabriquent quotidiennement – sinon rajouter encore des mailles à la chaîne de nos dépendances.

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Ah si nous avions su ! En 2011, ce n’est pas un seau de légumes mais un fût de boues radioactives que nous aurions dû lui renverser sur la frange – deux recyclages pour le prix d’un ! Il n’y a rien à faire des déchets ? Dés les années 90, des habitant.e.s des Deux-Sèvres, confronté.e.s à un projet de poubelle nucléaire du même acabit, proposaient une solution innovante pour les gérer efficacement et à moindre coût : les condenser en des milliers d’œufs vitrifiés à faire avaler à tous-tes les nucléocrates du pays – Avis à notre cher Nicolas ! Ah ! Si seulement nous pouvions enfouir les centaines de milliers d’ultimes oeufs vitrifiés dans l’intestin de Nico, et l’envoyer barboter un peu dans la fosse des Casquets ! Oh ! Si seulement nous pouvions programmer son obsolescence !

Construire des mondes sous l’immonde

Nous n’en sommes pas encore-là. Mais avec ses concessions sur Cigéo, Nicolas Hulot vient d’accélérer sa date de péremption en prenant un coup de chaud. Plus personne n’est aujourd’hui dupe de l’écologie managériale, industrielle et connectée qu’iels veulent nous imposer. Car leur futur « écologique et environnemental » a le goût de tartines de glyphosate saupoudrées de cadavres d’abeilles, de biscuits sablés au pétrole offshore et bitumineux, de tartares d’algues vertes sur fond d’animaux morts, de mers d’éoliennes industrielles, le tout agrémenté de réseaux smarts et de surveillance permanente avec les compteurs policiers Linky, etc. Oui, leur futur a le goût de merde éco-industrielle. Et, cette immondice, comme eulles et leurs déchets ingérables, ne se recyclent pas, sinon pour donner naissance à des horreurs bien plus grandes encore.

Et c’est bien parce que cela nous est insupportable qu’un peu partout des gentes se rencontrent et s’organisent pour ne pas recueillir (ou devenir) les sous-produits nuisibles d’un système capitaliste et autoritaire. Des territoires en lutte aux centres sociaux autogérés, salles occupées dans les facs, etc, d’innombrables tentatives de bricoler des mondes pour ne pas se faire engloutir sous l’immonde.

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Nous pourrions aussi bien garder le silence, faire de cette déclaration un non-événement, prétendre que cela ne change rien - puisque nous n’attendions rien. Bien sûr que cela n’entame pas notre détermination, mais cela a au moins la capacité de clarifier de plus en plus la situation en ce qui concerne Bure et le projet de poubelle.

L’Andra continue de faire tout ce qu’elle peut sur le terrain et les autorités préparent lentement leur liquidation de la résistance. Tout est presque en place pour la tension et l’asphyxie : patrouilles omniprésentes, arrestations, garde-à-vue, prison, procès ciblant des riverain-e-s ou autres, répression violente des manifestations, perquisition, procédure d’instruction pour « association de malfaiteurs », et maintenant battage sur « l’ultra-gauche ultra-violente ultra-organisée ». Les derniers jours à Bure n’ont pas fait exception : lundi 20 novembre une nouvelle perquisition a eu lieu au domicile privée d’une hibou à Mandres. La déclaration d’Hulot n’est que leur cerise iodée sur le yellowcake.

Nous ne l’entendons pas de cette oreille. Ce qu’ils ne prévoient pas et qu’ils ne peuvent mesurer, c’est qu’à chaque fois qu’ils tapent ou avancent un pion cela contribue à visibiliser leurs projets pourris et à nous donner des raisons de nous battre et de nous rencontrer – même si c’est parfois difficile et que nous avons l’impression de ne pas peser bien lourd. Alors, que peut-on imaginer ?

Appel à action décentralisées pour la Saint Nicolas autour du 6 décembre

Ce que nous pouvons faire, c’est de continuer de construire un mouvement de résistance dépassant largement la Meuse, à travers des rencontres, des actions, etc. Continuer de tisser patiemment des solidarités qui transforment l’épineuse gestion policière de ce problème « local » en casse-tête bien plus large.

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Le 6 décembre, pour la Saint-Nicolas, et jusqu’au 12 (anniversaire de la COP 21), déplaçons leurs problèmes ! Changeons de lieu, changeons de cibles. Ne nous limitons pas à un face à face local avec l’État et ses préfectures, alors que les nucléocrates sont partout. EDF, comme Areva, finance Cigéo et ne souhaite pas y être associé publiquement, pour des questions d’image : appuyons où ça fait mal ! RTE veut construire ses transformateurs dans l’Aveyron comme à Bure, et défigurer la vallée de la Haute-Durance à grand renforts de lignes THT : bloquons les partout ! Pendant ce temps, l’invasion cybernétique des compteurs Linky continue son bout de chemin, les centrales croulantes n’en finissent plus d’être réparées et rustinées… Les raisons de la colère sont nombreuses et partagées, alors n’hésitons plus.

Nous appelons toutes celles et ceux qui sont dégoûté-e-s par l’enfer vert-nucléaire qui s’étend, à aller rendre visite aux nucléocrates (EDF, RTE, etc) partout où ils sont, et inventer mille manière de manifester notre résistance et ce qu’on cherche à construire à la place de leur univers mort. Aspergeons leurs vitrines green-washées par de généreuses rasades de gel-douche Ushuïaia Nature. Recouvrons leurs locaux d’immondices. Harcelons le ministère de l’écologie de coups de téléphone. Et tant d’autres choses à imaginer.

Bien sûr, cela n’empêche pas de suivre Hulot à la trace dans son agenda pour reprendre le grand concours de « #VersetapoubellesurNico » débuté en 2011 à Notre-Dame-des-Landes.

Emparons nous de cette date pour faire vivre partout, sous de multiples formes, le mouvement contre la poubelle nucléaire et l’atomisation capitaliste ! Dans les deux derniers mois une vingtaine d’actions décentralisées ont eu lieu, une quinzaine de comités sont nés, continuons le début ! Informez vos rassemblements sur l’adresse burepartout@riseup.net, ils seront référencés sur le site au fur et à mesure.

À Bure comme dans de nombreux territoires en lutte le mois de décembre sera très important :

  • 2 décembre : Manifestation à Saint-Affrique contre le transformateur électrique RTE de Saint-Victor-et-Melvieu, pour continuer de chahuter l’enquête publique !
  • 8 décembre : Journée européenne contre les Grands Projets Inutiles et Imposés (événements à Lyon, Nièvre, Toulouse, le Havre…)
  • 9 décembre : Manifestation sur le plateau de Millevaches contre l’usine à pellets de Carbon Ingen’r Bugeat Viam (CIBV)
  • 12 décembre : Anniversaire du sommet climat de Paris et rassemblement à Paris
  • 16-17 décembre : Fête de la forêt occupée de Roybon

Infos : sur vmc.camp

Contact : burepartout@riseup.net. N’hésitez pas à envoyer les dates annonçant vos actions (ou pas), et les photos et les récits !

Tel (presse) : 07.53.54.07.31

À bientôt,

Quelques hiboux et habitant-e-s de Bure et des environs, quelques hiboux des comités de soutien en France.

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