La police fédérale allemande et divers médias aussi bien allemands que français ont diffusé une fausse information comme quoi les militant.e.s se seraient trompées de train, le train serait passé plus tôt. Nous souhaitons remettre les pendules à l’heure et informer sur le déroulement de l’action, le trajet du train nucléaire et le pourquoi d’un tel blocage.
Le transport nucléaire et son cheminement
Dans le port de Hambourg arrivent régulièrement des bateaux avec du concentré uranifère aussi appelé « Yellow Cake » en provenance de Namibie. L’uranium est ensuite transporté par train vers la raffinerie d’uranium Orano (ex Areva) de Narbonne Malvési pour y être transformé. L’uranium est ensuite acheminé vers Pierrelatte pour être encore une fois transformé puis enrichis. L’uranium enrichit sert ensuite à la fabrication de combustible nucléaire.
Les trains nucléaires circulent en fonction de l’arrivée des bateaux selon un horaire régulier, comme tout autre train de marchandises. Ces horaires sont gardés secret pas les entreprises et les autorités. Il sont rendus publiques par les militant.e.s antinucléaires qui les observent jours et nuits pour obtenir ces informations [1].
En 2018 selon les observations faites, les trains en provenance de Hambourg quittaient la gare de triage de Cologne deux jours plus tard vers 4h du matin et atteignaient Coblence à 5h du matin pour continuer en direction de Trêves. Le transport qui a été perturbé ce samedi a lui aussi quitté Cologne-Gremberg vers 4h du matin et atteint Coblence peu avant 5h. Le pont ferroviaire Umnitzer Brücke situé dans Coblence était en travaux, si bien que le train devait attendre un peu son tour pour passer. C’est la raison pour laquelle l’action de protestation contre le train nucléaire a aussi bloqué d’autres trains de marchandises sur la ligne. Le train d’uranium a été observé dans la gare de triage de Coblence Goldengrube pendant l’action [2]. Il n’a repris sa route que plusieurs heures plus tard et passé à Winningen, village situé à quelques kilomètres du lieu de l’action, à midi. Des militant.e.s l’y ont photographié [3].
Le train a donc pris 7h de retard. L’action a donc contrairement aux déclarations de la police fédérale retardé le train nucléaire – indépendamment du fait que plusieurs trains de marchandises non radioactives se trouvaient eux aussi sur la ligne et ont eux aussi été bloqués. Les conteneurs d’uranium étaient lors de leur transport entre Cologne et Woippy, accompagnés de matières dangereuses, telles propane, produits chimiques... Le train a continué sa route via Dijon, Valence et Montpellier. L’arrivée du train a été observée ce lundi matin à Narbonne vers 9h.
Notre critique sur les transports d’uranium
Il y a de nombreuses raisons de critiquer ces transports nucléaires : ils servent à approvisionner les installations nucléaires qui, de par les pollutions qu’elles produisent au quotidien et les catastrophes qui se produisent, sont nuisibles pour des milliers d’années et même plus.
Cela commence dès la mine d’uranium. En Namibie, les déchets issus des mines d’uranium sont entreposés à ciel ouvert, les particules radioactives contaminent l’environnement. À Narbonne, les déchets radioactifs sont eux aussi entreposés en plein air dans des bassins, la radioactivité se répand au gré des vents. Et ce n’est pas le projet d’incinération THOR qui va arranger les choses, bien au contraire.
L’an passé, nous avons oraganisé un tour en radeau sur la moselle pour informer la population [4]. Aujourd’hui nous sommes passé.e.s à l’action.
Déroulement de l’action du 1er septembre
La ligne de chemin de fer a été fermée vers 5h30 du matin. A ce moment là les manifestant.e.s se trouvaient sur et au-dessus des rails avec des banderoles. Une demi-heure plus tard, la police est arrivée sur les lieux (cela montre combien police et secours seraient incapables de réagir rapidement en cas d’accident). Les manifestant.e.s sur les rails ont obtempéré et quitté la voie ferrée. La société de transports ferroviaires DB a coupé le courant et procédé à la mise à terre. La police a fait appel aux pompiers pour déloger les deux grimpeuses. Une action illégale, car les pompiers ne sont obligés de prêter main forte à la police que en cas de danger imminent. Ce n’était pas le cas, les militant.e.s allaient bien et se trouvaient 20 mètres au dessus de la voie ferrée. De plus, la police n’a pas dissout la manifestation, selon la loi allemande la police n’a pas le droit d’employer la force sans dissolution de manifestation au préalable. De plus, seule la police aurait eu le droit en faisant appel à une équipe spéciale, de déloger les militant.e.s. Les pompiers n’ont pas agit de facon professionnelle, ils ont mis les deux grimpeuses en danger. Ils les ont tirées sans protection des cordes au niveau du pont vers le haut, puis les ont descendues pour les récupérer sur leur échelle. Les militant.e.s ont attrapé l’échelle au milieu. Dans ce cas, il est interdit de bouger l’échelle pour des raisons de sécurité. Les pompiers ne s’y sont pas tenus. Pour finir, un policier a tiré sur la corde d’une activiste, celle-ci a fait en conséquence une chute de 4 mètres. Elle ne s’est heureusement pas blessée. Les secouristes de la croix rouge étaient eux très sympatiques.
A 9h du matin, les deux grimpeuses étaient au sol. Il n’y a pas eu de garde à vue. La ligne de chemin de fer a ensuite été ré-ouverte.
L’avenir
« Tant que les centrales nucléaires et les centrales à charbon sont en fonctionnement, il y aura de la résistance contre les transports de ces ressources fossiles. Les destructions de l’environnement ne sont pas tolérables. Nous reviendrons ! » conclue une militante du groupe.
Campagne contre les transports d’uranium.
Galerie Photos
http://urantransport.de/2018/09/fotostrecke-abseil-blockade-von-der-moseltalbruecke/
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Sujet : Anti-Atom-Aktion
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