(Article repris de Blast.)
Image saisissante et symbole terrifiant : une bonne dizaine d’hommes (14 exactement, ont compté les antifascistes), presque tous masqués et armés de ceintures, tranquillement plantés au milieu des forces de l’ordre, font face à des jeunes défilant contre l’extrême droite. Comme deux camps opposés, les fonctionnaires de police ayant ici clairement choisi le leur : celui des nervis violents, armés et masqués, pas le moins du monde inquiétés pour ces deux infractions. Ni pour les coups portés quelques secondes auparavant. Au contraire, ce sont les antifascistes que la police charge et disperse à coups de lacrymos.
Pour Kevin Grillo, militant libertaire et antifasciste, le rassemblement contre l’extrême droite - organisé à la dernière minute et donc non déclaré - a réuni quasiment autant qu’à Paris le même soir. Après des prises de parole, un cortège improvisé s’ébroue tranquillement pour une déambulation dans les rues du centre. C’est là que des nervis, qui ont déjà dégainé leurs ceinturons, leur barrent la route, affichant une morgue de défiance. Parmi eux ont été notamment reconnus des membres des Brizak Nancy, un groupe de hooligans néo nazis alliés aux Parisiens de l’ex groupe des Zouaves (dissout en janvier 2022, mais reconstitué officieusement sous la bannière du Groupe union défense, le GUD). Également identifiés, des militants monarchistes et maurassiens de l’Action française. Des jeunes, militant.e.s LGBT pour la plupart, ne se laissent pas intimider et avancent jusqu’à eux, frappant dans leurs mains. Face à face tendu de quelques secondes.
« Ce sont des jeunes qui sont loin d’être virulents. Ils ont déjà été agressés lors d’une précédente manif où il n’y avait pas de vrai service d’ordre. Juste avant la manifestation, nous avons reçu des menaces, et nous avons donc mis sur pied à la hâte un service d’ordre. Voyant ces tensions, ils se sont approchés. C’est alors qu’une militante LGBT a tenté de forcer le passage ».
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Le média Contre Attaque a aussi réalisé une vidéo à partir des images prises par la Fédération Libertaire de Lorraine, faisant apparaître de manière flagrante la complicité entre fascistes et policiers lors de cette agression :
Montage et infographie : Contre Attaque
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