Arnaud Vanneste devient le nouveau directeur général du CHRU de Nancy, faut-il s’en réjouir ?

Nancy (54) |

Attendue depuis juin, la nomination du nouveau directeur général du CHRU de Nancy est effective : Arnaud Vanneste, agé de 41 ans, a pris ses fonctions le 15 novembre 2022 suite au décret paru le 11 novembre au Journal Officiel. Il succède ainsi à Bernard Dupont, qui a fait valoir ses droits à la retraite.

Au vu des nombreuses difficultés auxquelles l’hôpital doit faire face (manque de lits, de personnel soignant et non soignant, urgences saturées, etc.), on aurait pu espérer que ce poste soit remis à une personne concernée travaillant au CHRU et connaissant les problèmes.

Ce n’est malheureusement pas le cas : Arnaud est plus costard-cravate que blouse blanche.

L’État à choisi un nouvel homme à tout faire (ou défaire) avec un ancien élève de l’École polytechnique, diplômé de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique et de l’École nationale des ponts et chaussées.

Rien à voir avec la santé, donc. Il a pourtant été directeur général adjoint à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille de 2015 à 2020. Il avait en charge le pilotage des pôles finances, performance, recherche et innovation, travaux et biomédical. Sous sa direction, l’AP-HM est devenue bénéficiaire en 2019 : comprenez qu’on a fermé des lits et supprimé des postes. La logique appliquée ici est la rentabilité d’un secteur (la santé) qui ne peut pas l’être si on le veut efficace : soigner des gens coûte de l’argent, ça ne peut pas en rapporter.

Il a ensuite rejoint l’équipe de Nicole Notat pour la conduite du Ségur de la Santé en 2020, avant d’intégrer le cabinet d’Olivier Véran comme conseiller chargé de l’offre de soins, des financements et de l’organisation hospitalière. Un proche du pouvoir en place donc.

Aucun indice ne nous fait penser qu’Arnaud va changer de paradigme. On peut donc s’attendre à une continuité de la politique destructrice de son prédécesseur. On peut même craindre pire : à 41 ans, on peut imaginer qu’il ne voit Nancy que comme une étape dans sa carrière, et il pourrait même faire du zèle pour accélérer cette dernière.

Si l’on veut imaginer un hôpital qui rayonne par son efficacité plus que par ses finances, il faut penser la santé autrement que par de simples statistiques économiques. Avoir un hôpital géré et administré par celles et ceux qui le font vivre n’est pas seulement une piste mais la seule solution.


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